À l’annonce de la mort de Gaspard Ulliel, je pense que nous avons tou.te.s eu la même réaction. Une sorte de choc, d’incompréhension, une drôle d’émotion. Aimant le travail de cet acteur, sans pour autant être une fan invétérée, j’ai mis quelques jours à m’en remettre, à ne pas y penser tout le temps, à ne plus être triste. Ce n’était pas une simple pensée pour ses proches, une empathie, un “dommage, c’était un bon acteur” ; c’était, il me semble, un deuil. Certes d’une nature différente de celui que j’ai pu rencontrer à la mort de certain.e.s de mes proches, mais un deuil néanmoins. Puis je me rappelle la mort d’Agnès Varda, et le dépaysement que j’ai ressenti pendant plusieurs jours. Ou encore celle de Michel Legrand, qui a éteint quelque chose en moi. Alors, étonnée, je me suis demandé comment nous pouvions ressentir ce que l’on ressent à la mort d’un.e artiste que nous n’avions jamais rencontré.e. Nos idoles sont, face à nous, des images et des sons, et ces images, ces sons restent pourtant auprès de nous après leur mort. Il devient donc légitime de s’interroger sur ce qui nous quitte, irrémédiablement, quand elles nous quittent.
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