Σtella “Je suis assez chanceuse pour faire ce que j’aime faire.” (Interview prédictions #12)

La tournée des festivals de l’été s’est poursuivie avec un arrêt bien mérité à Pete The Monkey. On vous en avait parlé dans notre sélection des festivals à faire cet été et on ne s’était pas trompé : Pete The Monkey, c’est magique. Et on a vite plongé dans la marmite : Σtella est montée sur scène pile à notre arrivée le premier jour. Juste après son set, on l’a retrouvée dans les loges pour tirer les cartes à cette artiste grecque qui a beaucoup à nous apprendre. 

Crédits photo : Carla Lubrano

Propos recueillis par Eva Darré-Presa et Manon L’Huillier

La papesse : la concentration 

Qu’est-ce que tu écoutes quand tu dois être créative ?

Je n’écoute pas de musique de manière consciente. J’écoute de la musique mais sans être directement influencée. Je l’emmagasine, je la sens et peut-être un an plus tard quelque chose en ressort. C’est une sorte de réminiscence.

Le bateleur : le commencement 

Comment est-ce que tu as commencé la musique ? 

En grandissant j’aimais beaucoup la musique mais j’étais une enfant très timide. Donc je n’ai jamais pensé en faire un métier, jamais. J’ai ensuite étudié à l’Athens School of Fine Arts et après avoir eu mon diplôme j’ai commencé à travailler en tant que rédactrice dans des magazines. J’ai travaillé pour beaucoup de magazines mais avec la crise des années 2010, il n’y avait plus d’argent donc plus de magazines. Tous ceux pour lesquels j’ai travaillé ont fermé, mais ce n’étais pas un travail qui me plaisait donc j’étais plutôt ravie.

J’ai donc décidé de me consacrer à la musique. Je me souviens du moment où je me suis dit “Je vais faire de la musique”. J’étais toujours timide donc très intimidée par cette décision. J’ai commencé dans d’autres groupes, et petit à petit j’ai commencé à construire ma musique et j’ai sorti un premier album !

L’impératrice : la créativité, l’art de la parole 

Est-ce que tu peux nous parler de ton processus d’écriture / de composition ?

J’écris de manière aléatoire. Parfois, je prends ma guitare et je commence à jouer une mélodie et je me rends compte que c’est la mélodie qui accompagne des mots que j’ai dans la tête. Donc au début je marmonne et si la mélodie reste alors je commence à écrire des mots. J’ai l’impression que c’est vraiment aléatoire.

Et quand je regarde les mots sans la musique, je me dis “Mais qu’est-ce que ça veut dire ?”. Et je me demande d’où viennent les mots. Mais ils viennent. La musique est une vraie surprise.

La justice : l’équilibre, l’harmonie 

As-tu une routine de création ou mélanges-tu vie pro et vie perso ?

C’est drôle, j’ai un collier avec Lady Justice. Sur un côté du médaillon c’est ma mère, et de l’autre côté c’est Nefertiti.

Je pense que quand j’étais plus jeune et que j’ai commencé la musique je n’étais pas vraiment organisée. J’ai perdu mon travail, je n’avais pas d’argent mais j’ai juste sauté sur cette vague en me disant que c’était comme ça.

Les premières années étaient un peu dures, je n’étais pas sure d’avoir fait le bon choix et j’avais du mal à trouver avec qui collaborer. Donc je n’avais pas d’équilibre. Mais je faisais des petits pas. Certains tombent dans les trous, d’autres sautent au bon endroit. Mais je pense que l’équilibre est important, tu ne peux pas tout laisser au hasard.

Ces cinq dernières années j’ai commencé à me concentrer un peu plus, j’ai trouvé une stratégie et un équilibre. J’ai trouvé des personnes avec qui travailler. Psychologiquement ça allait bien mieux.

La force : le courage et la ténacité pour aller au bout de ses objectifs 

Qu’est-ce qui t’aide à persévérer dans ton travail ?

Je ne me vois pas faire quelque chose d’autre et je crois en ce que je fais. Je crois dans le fait que j’ai un but. C’est vraiment difficile d’être musicien.ne de nos jours. Tu es déçue en permanence. Mais ces dernières années j’ai l’impression d’aller quelque part. Ça me donne de la force que les choses changent. C’est comme un cercle vertueux donc je continue à avancer. Je suis quelqu’un de très positive et reconnaissante. Je suis assez chanceuse pour faire ce que j’aime faire. Il y a beaucoup de gens avec du talent mais tout le monde n’a pas les mêmes opportunités. C’est une bénédiction.

 

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