Les lesbiennes dans la lutte : de la lettre au cri (Ep. 1/4)

Le 26 avril a été désignée dans la communauté LGBT+ comme la journée de la visibilité lesbienne. Pour revenir sur les identités et les luttes lesbiennes, triptyque en trois publications sur ce que signifie être gouine.

Crédits photo : @trashbutkawaii / @tthylan

Article écrit par Caroline Dibobe

Cet article ainsi que les suivants sur cette thématique emploieront le féminin neutre lorsqu’il s’agit de parler de groupe de personnes, non par primauté du féminin sur le masculin, mais parce qu’il me semble incohérent en réalité d’appliquer la règle du “masculin qui l’emporte” en parlant de lesbiennes, même si certains groupes évoqués comprennent (rarement) des hommes. Si Monique Wittig n’est pas érigée en idole sacro-sainte du lesbianisme, c’est un peu sa posture dans Les Guérillères qui est ici reprise, où le “elles” devient l’universel. 

Du MLF aux Gouines rouges, naissance du mouvement lesbien en France

Le 26 août 1970, un groupe de manifestantes décide de rendre hommage à “plus inconnu que le soldat inconnu : sa femme”, et lui déposent une gerbe de fleurs sous l’Arc de Triomphe. Elles sont arrêtées, mais cet événement, première action médiatique du Mouvement de Libération des femmes (MLF), est considéré comme l’un des actes fondateurs. Parmi les 9 femmes présentes à l’arc de Triomphe le 26 août, la majorité ou au moins les plus connues sont lesbiennes. Mais du MLF et du féminisme des années 1970, on retiendra principalement le nom de Simone de Beauvoir. Or, les lesbiennes ont toujours été présentes lors des luttes. Si ce n’est pas pour soutenir les hommes gays aux débuts de l’épidémie du sida aux Etats-Unis, en les accompagnant dans leurs derniers moments ou en se mobilisant auprès des banques de sang, c’est en fondant le mouvement Black Lives Matter. Alice Coffin appelle ses “cousines” les meilleures militantes du monde. Si les lesbiennes militent autant, c’est parfois que certaines oppressions pèsent plus que d’autres. Lors d’un entretien avec une membre de Libération Lesbienne, elle confie: “À titre personnel, je porte le voile, je ne suis pas perçue comme lesbienne.” En tant que non blanche, le lesbianisme bien qu’intimement intriqué avec elle,  passera toujours après la question raciale. 

Retrouvons cependant nos lesbiennes françaises blanches des années 1970, à l’origine du MLF. Très vite, des groupes de travail se forment un peu partout à travers l’Hexagone, des femmes hétérosexuelles se greffent au noyau lesbien originel, et très vite, lorsque les gouines tentent de se faire entendre, on leur fait comprendre que leurs revendications passent au second plan. Baladées entre les homosexuels misogynes du F.H.A.R. (Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire) et les féministes hétérosexuelles du MLF, les Gouines Rouges, avec comme figures de proue Monique Wittig et Christine Delphy, s’essoufflent peu à peu et cessent de se réunir en 1973. 

 

Les féministes du MLF déposent une gerbe à la femme du soldat inconnu le 26 août 1970. Crédits photo : Inconnu/source matilda.education

Théorie lesbienne et lesbianisme politique

En 1992, Monique Wittig crée la polémique avec la phrase finale de son essai Straight Mind (La pensée straight), reprise d’une conférence: “Les lesbiennes ne sont pas des femmes.” La pensée de Wittig est révolutionnaire, complexe, et cette phrase presque un peu provocatrice. Qu’entend-elle en disant que les représentantes de la seule orientation sexuelle qui exclut entièrement les hommes ne sont pas des femmes ? En deux mots, être femme se définit en opposition au fait d’être homme, la féminité n’a de sens que mise en rapport à la norme universelle qu’est la masculinité. Or, chez les lesbiennes, il n’y a pas d’hommes, donc pas de mesure pour se définir femme. Pour Wittig, choisir le lesbianisme (car selon les mots de bell hooks, “Lesbians today are both made and become”), choisir de ne relationner qu’avec des femmes, c’est le refus de l’oppression patriarcale dans la sphère privée, et l’abolition de la notion de genre. Chez les lesbiennes, il n’y a ni femme, ni homme, pas de genre donc. La société repose sur une séparation de l’humanité qui a choisi comme base un élément biologique arbitrairement. 

La révolution de Monique Wittig veut également passer par le langage. Pour elle, en révolutionnant la langue, on peut repenser les catégories de genre, et c’est pour ça que dans Les guérillères, épopée romanesque, le héros, “elles” désigne l’universel. S’il était possible de résumer la pensée de Wittig en quelques lignes, peut-être serions-nous toutes lesbiennes, mais malgré mes efforts de clarté, il ne me semble pas avoir été capable d’en restituer le dixième. 

Aujourd’hui, cette théoricienne du lesbianisme politique est redécouverte massivement par un nouveau souffle féministe lesbien, notamment sur les réseaux sociaux. Piètre militante, avant de voir des pancartes avec des citations des Guérillères ou de pouvoir écouter Rachele Borghi, transféministe italienne, en déclamer certaines phrases, c’est sur Twitter que j’ai vu le nom de Wittig pour la première fois. Cependant, en lisant La Pensée Straight, je n’ai pas pu m’empêcher de me demander tout ce que les internautes qui mentionnent allègrement ses idées en avaient réellement compris. En discutant avec Rosalie, 18 ans, j’ose lui poser la question. Elle m’avoue qu’à la première lecture, elle n’avait pas tout saisi, mais que c’est en en parlant avec d’autres lesbiennes, notamment au sein d’un groupe de discussion féministe dans son lycée à une séance sur le lesbianisme politique animée par une étudiante en études du genre qu’elle a mieux compris les tenants et aboutissants de l’essai féministe. Elle a ensuite eu l’occasion de le relire une seconde fois, et en a fait un texte de synthétisation pour le collectif Soror de Poitiers. Mais qu’en est-il de toutes celles qui n’ont pas l’occasion d’en parler autour d’elles, qui n’ont pas les références philosophiques et culturelles convoquées par Wittig ? Si son œuvre est fondatrice et essentielle, elle reste fort peu accessible.

Une autre critique que l’on peut faire à Wittig, c’est sa blanchité. Lesbienne oui, femme donc en dehors de son cercle lesbien, mais blanche et bourgeoise. Dans La Pensée Straight, elle compare la condition féminine à la condition esclave (ce qui a l’air assez courant dans les mouvements féministes français des années 1970, en témoigne les paroles du chant du MLF “Debout femmes esclaves”). Si la convocation de la figure de l’esclave se place à certains moments dans le sillage de la dialectique du maître et de l’esclave de Hegel, souvent, il ne s’agit que de mettre en miroir racisme et sexisme. La figure est parlante, mais peut-on encore l’entendre aujourd’hui ? Car si elles sont proches, les deux types d’oppressions se manifestent de manière souvent très différente. 

La théorie lesbienne chez les militantes noires

Evidemment, si les chefs de file de la théorie lesbienne féministe, comme Monique Wittig ou Adrienne Rich, sont blanches, le lesbianisme n’est pas pour autant absent des préocupations des féministes racisées. La non blanchité est vaste et recouvre des expériences toutes très différentes, cependant, être non-blanche signifie d’emblée être exposée au racisme. Ainsi, si la militante évoquée dans les lignes qui suivent est une noire américaine et ne représente évidemment pas entièrement l’expérience non seulement de toutes les noires mais en plus de toutes les personnes non blanches, sa démarche intersectionnelle représente déjà une avancée importante pour le féminisme. Mais parfois, être victime de racisme rend plus facilement entendable cette oppression chez d’autres non-blanches. Audre Lorde, dans son ouvrage De l’usage de la colère : la réponse des femmes au racisme, tout en dénonçant l’invisibilisation des luttes des femmes noires au sein des mouvements féministes, admet qu’elle n’a bien entendu pas le monopole des oppressions racistes, et qu’elle a pour elle la même exigence d’écoute et de sororité envers d’autres femmes non blanches mais également non noires qu’elle souhaite de la part des féministes blanches. 

« Quand je parle de femmes de Couleur, je ne veux pas uniquement dire femmes Noires. La femme de Couleur qui n’est pas Noire et qui m’accuse de la rendre invisible parce que je présuppose que ses combats contre le racisme sont identiques aux miens, cette femme a quelque chose à me dire, et je ferai bien de l’écouter pour éviter que nous nous épuisions en nous affrontant sur nos vérités respectives. Si je participe, consciemment ou non, à l’oppression de ma sœur et qu’elle m’interpelle là-dessus, répondre à sa colère par la mienne ne fait qu’étouffer la substance de notre échange. C’est du gaspillage d’énergie. Eh oui, il est très difficile de rester tranquille en écoutant la voix d’une autre femme dire précisément une angoisse que je ne partage pas, ou à laquelle j’ai moi-même contribué. » (De l’usage de la colère : la réponse des femmes au racisme, Audre Lorde citée par Céline Perrin dans Nouvelles Questions Feministes, n°3

Dans son essai I am your sister, Audre Lorde affirme son identité en tant que femme lesbienne et noire, pointant du doigt l’homophobie et le sexisme que les luttes antiracistes n’ont pas réussi à extirper des mentalités des communautés noires, en particulier celles des Etats-Unis (car si l’homophobie est un concept introduit par le colonialisme dans bon nombre de sociétés non-occidentales, aujourd’hui encore, l’homosexualité est considérée par ces sociétés colonisées comme “un truc de blanc”.) Elle y répond aux attaques faites aux lesbiennes noires, perçues par la communauté comme une menace à la famille et à la race noire, alors même que les lesbiennes ont des familles et s’occupent de leurs enfants comme n’importe quelles autres femmes hétérosexuelles. Accusée d’être apolitique, Lorde rappelle tous ses combats, tous les combats portés par des lesbiennes qui n’en revendiquaient pas encore le nom. 

Etre lesbienne noire, c’est être en premier lieu exposée au racisme par la classe dominante, mais également au  sexisme et à l’homophobie de manière intra-commnautaire. 

Si des féministes comme Audre Lorde et bell hooks sont elles aussi de plus en plus lues, elles prennent évidemment moins de place sur les réseaux sociaux et dans les sphères militantes que Monique Wittig ou Adrienne Rich, dont le concept de compulsory heterosexuality (contrainte à l’hétérosexualité et non hétérosexualité compulsive) est très présent parmi les jeunes féministes lesbiennes. La faute à des traductions tardives de leurs œuvres, car si les textes d’une bell hooks peuvent être relativement bien rendus une fois traduits,que reste-t-il des poèmes d’Audre Lorde une fois passés par le filtre de la traduction ? La barrière de la langue reste une explication partielle de la portée limitée de ce texte dans son passage outre atlantique évidemment, mais il me semble qu’il est inutile de la préciser. 

Mais il y a bien besoin de théorie au sein des cercles militants afro féministes, et de féministes non-blanches en général, ou au moins de témoignages auxquels se référer. Lors d’un entretien, une lesbienne noire trans évoquait son rapport à Twitter, qu’elle utilise de manière militante en racontant sa propre histoire et en partageant ses idées. “Je le fais de manière maladroite parfois, mais je pars de rien, je n’ai pas d’exemple auquel me référer.” La force de la théorie féministe blanche, c’est son foisonnement. Lorsqu’on souhaite aborder la question du féminisme lesbien en France, bien qu’il faille s’y intéresser pour y avoir accès, on se trouve face à plusieurs noms, parfois peut-être déjà entendus, et se procurer les textes n’est pas forcément un parcours du combattant. Lorsqu’il s’agit de s’intéresser à des lesbiennes noires, le choix est tout de suite plus restreint. 

Pour parler féminisme et lesbianisme entre elles, les lesbiennes noires s’organisent de plus en plus, en associations, comme Diivines LGBTQIA+, ou lors d’ateliers et de groupes de discussions en non-mixité, comme on commence à en voir fleurir à Lyon, où un atelier sur le lesbianisme politique pour les personnes racisées s’est tenu le 27 avril, premier d’une série de groupes de discussions qui auront lieu à l’avenir. 

Ma position en tant que lesbienne noire cisgenre m’a, peut-être un peu à tort, poussée à m’intéresser plus longuement à l’apport théorique de lesbiennes qui me ressemblaient, mais j’ai bien conscience que la diversité des lesbiennes non-blanches et non cis a besoin d’être représentée. Cette représentation, je l’ai effectuée sur le terrain, en allant à la rencontre de lesbiennes de tous horizons, ce qui donnera lieu à de prochains articles. 

Les lesbiennes dans la rue

Dans Le Génie Lesbien (2020), Alice Coffin revient sur la première Dyke March de Washington, organisée par le collectif Lesbian Avengers : 

“Parmi les nombreux legs du collectif au matrimoine lesbien figure la Dyke March. Les Lesbian Avengers ont organisé la première « Marche gouine », manifestation de lesbiennes, en 1993, à Washington. Elle a réuni 20 000 participantes. Arrivées devant la Maison Blanche, les militantes, selon une technique élaborée l’année précédente pour se révolter contre le meurtre d’un gay et d’une lesbienne brûlés vifs à Salem, ont avalé des torches enflammées en criant « The fire will not consume us. We take it and make it our own » (« Le feu ne nous consumera pas. Prenons-le et faisons-le nôtre »).” 

Avant cette manifestation américaine cependant, en 1980, le groupe des Lesbiennes de Jussieu avait déjà organisé une première marche lesbienne, avec notamment le slogan “Lesbiennes guérillères contre la classe des hommes”. Les archives de cette manifestation historique sont consultables aux Archives Lesbiennes de Paris, où il semblerait qu’elles soient restées dans le silence pendant presque 30 ans.

Affiche des Lesbiennes de Jussieu, réalisée notamment par Michèle Larrouy

Pendant le printemps 2021, les murs de Paris, déjà habitués aux collages féministes depuis quelques années, se parent de nouvelles inscriptions, qui appellent à la manifestation des lesbiennes. Le 25 avril, veille de la journée de la visibilité lesbienne, ce sont des milliers de lesbiennes racisées, transfem, puis derrière leurs alliées qui scandent cris féministes, brandissent pancartes en référence à Adèle Haenel, Céline Sciamma ou encore Alice Coffin, toutes trois présentes à la manifestation. L’objectif de cette marche, dans les pas de la manifestation des Lesbiennes de Jussieu, est de rendre visible les lesbiennes, toutes les lesbiennes et l’ouverture de la PMA à toutes les femmes, promesse datant de 2012. En tête des manifestantes, un cortège en non-mixité de lesbiennes racisées, puis un cortège de lesbiennes trans, les autres lesbiennes suivent, puis les alliées et associations. Cette marche rassemble des milliers de lesbiennes, et pendant son organisation, des initiatives similaires dans d’autres villes de France naissent également : la dyke march organisée par les collages lesbiens est un franc succès. 

Cette année, un nouveau collectif, un mois avant la journée de la visibilité lesbienne, apparait sur les réseaux sociaux et se présente comme organistrice de la marche lesbienne de Paris de 2022 : Libération Lesbienne. Une organisation un peu plus éclair. 

“Au début on n’était que 4. Deux d’entre nous étaient dans l’organisation de la marche de l’année dernière et en voyant que rien ne se mettait en place, on a décidé d’organiser celle de cette année parce qu’on jugeait inacceptable que rien ne se fasse”, me confie l’une des membres du collectif. Cette année, c’est une équipe principalement de lesbiennes racisées qui s’occupe de la manifestation lesbienne, afin de réellement faire entendre les revendications des lesbiennes non-Blanches. “L’année dernière, j’ai été contactée par une personne qui s’inquiétait de l’absence de personnes racisées au sein de l’organisation [collages lesbiens]. Et on a dû se battre pour avoir un cortège en non-mixité racisée. Notre parole et nos revendications n’étaient pas du tout entendues. On nous relayait en tant que lesbiennes racisées au rang de personnes de seconde zone.“ confie l’une des membres de Libération Lesbienne. Des incidents ont eu lieu lors de la marche, et le racisme de la part de certains membres du collectif serait à l’origine de la fin de Collages Lesbiens. Car après s’être indignées sur les réseaux sociaux, rien n’est proposé en retour pour améliorer la situation, hors de question alors de continuer à œuvrer avec des personnes qui ne comprennent pas les enjeux spécifiques des lesbiennes non-blanches. 

Libération Lesbienne peut cependant bien compter sur le soutien d’associations déjà présentes l’année dernières, notamment Diivines LGBTQIA+, association afrolesbienne afroféministe, qui oeuvre pour l’écoute et le soutien des lesbiennes et personnes GBTQ+ noires afro-caribéennes et afro-descendantes, à travers groupes de discussions et interventions aux manifestations. Cette année, ce sont quelque 3000 manifestantes qui ont grossi les rangs de lesbiennes lors de la marche de samedi. Le revendications principales: tout comme l’année dernière, une PMA réellement ouverte à toutes, sans conditions,, le soutien aux rescapées de thérapie de conversion, l’accueil de toutes les demandeuses d’asile LGBT+ ou non, blanches ou non, le droit du travail pour toutes, notamment les travailleuses du sexe, les personnes handicapées et les prisonnières, et évidemment face à la montée de l’extrême droite, la lutte contre le fascisme. (les détails de ces revendications sont consultables en ligne sur leur comptes Instagram   et  Twitter).

Si cette année les lesbiennes ont dû affronter la pluie (au lieu du beau soleil de l’an passé), franc succès une fois de plus. On comptait parmi les manifestantes encore une fois Alice Coffin et sa compagne Yuri Casilino, en tête du cortège de l’organisation European Lesbian Conference. Des “Lisez Wittig” aux “Contre le Rn, la riposte lesbienne”, les lesbiennes ont encore une fois montré leur capacité non seulement à amener la théorie dans la rue, mais surtout à embrasser tous les combats. 

marche lesbienne parisienne de 2021 © @tthylan

Les lesbiennes ont théorisé et écrit sur le lesbianisme en tant que posture politique, mais ne sont jamais restées derrière leur bureau, telles des philosophes dans leur tour d’ivoire. Elles sont toujours descendues dans la rue pour se faire voir et entendre, souvent aux côtés d’autres opprimées. Mais alors même que l’identité lesbienne est vécue comme politique pour beaucoup d’entre elles, et de plus en plus chez la nouvelle génération de gouines, pour certaines ce vécu recouvre une réalité toute autre, loin des revendications. Raisonnement assez réducteur que de considérer d’un côté les lesbiennes politiques et les lesbiennes apolitiques, mais qui laisse entrevoir une réalité : il y a bien mille et une possibilités de vivre son lesbianisme. 

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