Interview Prédictions #8 – MaMA Festival 2022 : Johnny Jane

Avec à peine un peu plus d’une dizaine de titres sur deux EPs, Johnny Jane avait déjà notre cœur. Celui qui chante la tristesse, les ruptures et la mélancolie avec poésie et dérision était présent sur la scène du MaMA Festival en octobre dernier. On en a profité pour aller à sa rencontre et lui tirer nos éternelles cartes de tarot dans une nouvelle interview prédictions. Alors, quel destin les cartes réservent-elles à Johnny Jane ?

Crédits photo : Charles-François Mingalon

Propos recueillis par Eva Darré-Presa

 

Le jugement : la reconnaissance, la réussite

À quel moment t’as ressenti de la fierté dans ton parcours musical ?

Sur scène, peut-être. Je suis très dure avec moi-même. C’est drôle, j’ai eu un débat avec ma coloc’ hier sur ce qu’on pouvait contrôler, les jugements et les actes, et sur ce qu’on ne peut pas contrôler, les émotions et les rêves. Mon jugement est très dur envers moi-même et parfois envers les autres. Mais j’ai été fière quand j’ai fait un concert avec tous mes amis en juin dernier, j’ai trouvé cette forme de réussite à ce moment-là.

Le pendu : un changement de perspective / une voie originale 

Si tu voulais faire autre chose que de la musique ce serait quoi ?

C’est marrant que tu parles de ça, je suis là dedans actuellement. J’ai pris un taff à côté, dans un bar familial très cool. J’avais besoin de travailler pour des questions d’autonomie financière, mais en commençant à y travailler je me suis rendu compte que ça me faisait du bien. 

Longtemps j’ai eu peur de l’échec, d’autant plus dans le monde musical actuel qui est très absorbant. En faisant ce taff, je me suis rendu compte que ce que je considérais depuis longtemps comme un plan B bien enterré, très enfoui, s’est révélé un point potentiel qui ne rendait pas malheureux. J’ai compris récemment que je ne ferai pas de la musique toute ma vie. 

Le pape : le conseiller 

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un voulant se lancer dans la musique ? 

De faire attention à la raison pour laquelle il se lance. C’est pas très sain comme métier donc il faut vraiment le faire par passion pour la musique, pour ce que ça nous procure, pour les sensations, mais pas pour l’image. Si tu fais de la musique pour qu’on te regarde, tu risques de tomber dans un schéma qui va te rendre malheureux.

Et sinon, ne pas forcément chercher à faire quelque chose d’original. Juste s’écouter et écouter nos constructions et nos cultures. Si ta singularité c’est de faire de la pop, fais de la pop. Petit dans la voiture j’écoutais RFM avec ma mère et ça m’a aussi construit. 

La tempérance : le dialogue, la bienveillance

Le feat de tes rêves ?

King Krule. Sinon, même si je ne sais pas comment ça rendrait mais au niveau de l’éducation musicale je suis assez proche de Sébastien Tellier. Il pourrait se passer de supers choses en studio. Et j’adore aussi tout ce qu’a construit Oklou. Elle est très dans son monde à elle, qu’elle cultive.

La justice : l’équilibre, l’harmonie 

Comment gères-tu ta carrière ? As-tu une routine ou mélanges-tu vie pro/perso ?

Je n’ai pas de routine. Je ne suis pas quelqu’un de très autonome. J’ai besoin d’être bien entouré et j’ai fait ce choix de l’être parce que mon tempérament l’exige. Mon manager, il a du boulot ! Donc c’est très fluctuant, parfois c’est vide et parfois j’ai un truc en tête. Parfois je suis sur les réseaux, parfois pas. C’est assez inconstant mais on essaie de m’apporter de la constance et de la stabilité. J’aspire à plus de routine. 

Retrouvez Johnny Jane sur Instagram et sur la scène de La Maroquinerie le 15 décembre.

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