Interview Prédictions #1 – MaMA Festival : Joseph Schiano di Lombo

Peut-être est-ce le début de l’automne ou mercure rétrograde, mais l’envie nous a pris de soumettre des artistes à un nouveau format : l’interview Prédictions. Les 13 et 14 octobre, l’équipe de Mauvaise Graine magazine était au MaMA festival à Paris, l’occasion de rencontrer artistes et professionnels de l’industrie musicale dans un cadre festival au cœur du 18e. Équipés d’un enregistreur et d’un jeu de tarot, on a tiré les cartes à ceux ayant reçus le souffle sacré d’Euterpe. C’est donc l’heure de l’interview Prédictions, en compagnie de Joseph Schiano di Lombo, artiste complet qui a sorti il y a quelques mois son album au piano Musique de Niche mais également son roman L’Oxymore.    

Crédits photo © Marine Billet

Propos recueillis par Eva Darré-Presa

CARTE 1 : LA JUSTICE, associée à l’équilibre et l’harmonie

Comment gères-tu ta carrière ? Est-ce que tu sépares la vie pro et la vie perso ?

C’est totalement mélangé, je travaille chez moi. J’ai un atelier qui arrive mais je travaille mieux dans mon espace de vie. Il y a parfois des choses qui viennent pendant que t’es. Par exemple, le live que je joue ce soir (Joseph jouait le 13 octobre au MaMA, ndlr), j’en ai eu l’idée un dimanche matin en allant à Bruges, dans les transports. J’ai fait l’affiche dans la foulée, avant que la musique ne soit faite. C’est souvent dans des moments prosaïques de la vie de tous les jours que je trouve l’inspiration.

CARTE 2 : LE PAPE, associée au conseil

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un voulant se lancer dans la musique ? 

Je ne sais pas si je peux être un pape pour quiconque puisque je suis au début de plein de choses ! Le conseil que je me donne quand je sens que je me disperse, c’est de ne pas décourager quand les choses ne viennent pas. Il y a plein de moments où je suis en train de travailler et où ça ne vient pas. C’est cruel de s’imposer de se travailler dans ces moments-là alors qu’il faut juste se faire confiance. Il faut se laisser aller aux institutions je pense. 

Et toujours montrer ce que tu fais. Pendant longtemps, la musique a vraiment été ce que je ne montrais pas aux gens. Quand tu commences à faire écouter tu sens que tu es prêt, tu as des retours et tu te construis beaucoup grâce à l’oreille des autres. Donc faire confiance aux autres oreilles que les siennes. 

CARTE 3 : L’AMOUREUX, associée aux relations aux autres

Quelle est ta plus belle rencontre musicale ? 

Il y en a beaucoup ! Les rencontres peuvent être posthumes, pour moi. J’ai rencontré beaucoup de compositeurs avant de faire ma propre musique. C’est dur, elles sont toutes tellement importantes ! Je dirais Debussy, Ravel, Messiaen. 

Dans les personnes avec qui je travaille, Variéras qui est un ami avec qui on fait beaucoup de musique. Mais il y a plein de gens, c’est très dur de choisir. 

CARTE 4 : LE BATELEUR, associée au commencement

C’est quoi tes projets pour la nouvelle année ? 

Je travaille en ce moment sur des projets collaboratifs en musique mais j’espère aussi sortir ma propre musique, même si ça reste perso quand je partage. Il y a de la musique plus club qui pourrait arriver, mais rien de précis. Il y a aussi un live à La Maison de la Poésie, pendant lequel je vais activer le texte de mon roman L’Oxymore, sorti cette année et que je vais lire sur scène. Voilà ! 

CARTE 5 : L’IMPÉRATRICE, associée à la créativité et à l’art de la parole

Est-ce que tu peux nous parler de tes processus d’écriture et de composition ? 

C’est toujours des processus longs, en général. Quoi qu’il arrive, c’est toujours un tissage de choses qui appartiennent au passé, d’anciennes obsessions qu’on a oubliées et qui reviennent. Musique de Niche, j’en ai eu l’idée il y a des années en me disant “il faut que je fasse un truc pour chiens”, et j’y ai plus jamais pensé. Un jour j’ai écouté 2-3 démos et ça sonnait musique pour chiens, et j’ai continué. 

En musique il y a un truc qui m’étonne, c’est qu’un artiste on appelle ça un projet. “C’est un bon projet”. Qu’est-ce que c’est un projet ? C’est projeter. Et c’est très dur de tout le temps projeter. On fait rarement que des bonnes choses en projetant. Par exemple, mon manager est très important pour moi, il m’aide beaucoup. Et j’ai une team qui projette beaucoup. C’est une team sans laquelle je ne suis rien. Mais sur un plan créatif, la projection est délétère. Donc c’est un mélange. Musique de Niche c’était une projection à long terme, mais elle a su se faire oublier pour laisser place à l’instantanéité du geste. C’est un tissage complexe. Mon processus de création c’est projeter des choses, les oublier, laisser le geste faire et agencer des choses spontanées. 

Retrouvez Joseph Schiano di Lombo sur Facebook et Instagram.

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