« And the stars look very different today ». Le 10 janvier 2016, David Bowie s’éteignait paisiblement dans son appartement new-yorkais, deux jours après la sortie de son dernier album, Blackstar. Un véritable joyau, et sûrement l’un des meilleurs disques de sa carrière rocambolesque. Si David né Robert Jones a connu des débuts en dents de scie, le chanteur aux mille visages est incontestablement aujourd’hui une icône intergénérationnelle. D’Aladdin Sane à Ziggy Stardust en passant par l’astronaute Major Tom, Bowie est un artiste qui n’a cessé de se réinventer. Les albums se suivent et ne se ressemblent pas, mais continuent toujours de fasciner. Comme il le souhaitait, David Bowie a été incinéré en respectant les rites funéraires du bouddhisme. Ses cendres auraient été déversées à Bali, où il se rendait régulièrement avec sa famille dans le passé.

Photo de Gabriel Bassino sur Unsplash

Article écrit par Julie Guillaud

Mais pourquoi aime-t-on Bowie ? Parce qu’il est un mythe qui incarnait la liberté. Il aimait les femmes mais aussi les hommes, sans pour autant désirer leur genre. Sa liberté sexuelle a largement été étalée dans les médias peu de temps après sa disparition. Homosexuel ? Bisexuel ? Pansexuel ? David Bowie n’a jamais véritablement démenti l’un ou l’autre, mais une chose est sûre : il a contracté la maladie d’aimer de son vivant.

Il osait tout et n’avait peur de rien. Il a chamboulé les codes pour mieux fasciner. On se souvient tous de cette photo légendaire de Bowie en tenue de Ziggy Stardust, dans cette combinaison métallisée à rayures, aux épaulettes futuristes (que l’on retrouve aujourd’hui dans certaines grandes maisons de mode) et chaussé de ces interminables bottes rouges à semelles compensées. La jambe en avant, bras sur la hanche, une gueule d’ange fixant l’objectif, le front orné d’un soleil, le personnage androgyne de David Bowie n’a pas pris une ride. Aujourd’hui encore, le cliché séduit. Pour preuve : cette affiche est encadrée dans ma chambre.

Ce que vous ne saviez pas (encore) sur David Bowie

Non, David Bowie n’avait pas les yeux vairons

Et on ne cessera de le répéter même après sa disparition. Ses yeux n’étaient pas de deux couleurs différentes. David Bowie souffrait d’une mydriase permanente à la pupille gauche, à la suite d’une bagarre. Son ami George Underwood lui avait donné un coup de poing à cause d’une fille que tous deux convoitaient.

Bowie chanteur, mais aussi Bowie acteur

Parmi ses plus grands rôles, on retrouve indiscutablement The Man Who Fell to Earth (en français, L’Homme qui venait d’ailleurs) où il incarne un extra-terrestre venu sur Terre se rapatrier en eau, dans le but de sauver sa planète. Dix ans plus tard, en 1986, on le retrouve dans Labyrinth, produit par George Lucas, où Bowie incarne Jareth, un personnage androgyne. Étonnant.

Basquiat, Furyo, Le Prestige, Zoolander… L’acteur qu’est David Bowie s’approprie là aussi chacun de ses personnages, aussi différents qu’ils soient. En 2017, Bowie, qui devait jouer Niander Wallace dans le film de Ridley Scott, Blade Runner 2049, se voit remplacer par Jared Leto, suite à son décès prématuré.

David Bowie incarnant Nikola Tesla, personnage secondaire mais central du film Le Prestige (2006)

C’est quoi, cet éclair ?

David Bowie sans son éclair rouge et bleu peint sur le visage, ce n’est plus David Bowie. Cet éclair, il est associé à l’un des ses personnages créés de toute pièce : Aladdin Sane, apparaissant sur la pochette de l’album éponyme, sorti en 1973. Interloqués, les fans souhaitaient percer le mystère. Bowie voulait simplement représenter son état d’esprit à l’époque. Dans une interview accordée à Rolling Stone, le chanteur s’expliqua : « Mon personnage était électrique. Plutôt qu’une lampe, j’ai préféré un éclair. » De plus, Aladdin Sane n’est autre qu’un jeu de mots : « A lad insane », signifiant en anglais « un garçon fou ».

Il existe une rue David-Bowie à Paris

En cours d’aménagement depuis février 2020, la voie s’étend du 61, avenue Pierre-Mendès-France jusqu’à la rue Gisèle-Freund, dans le 13e arrondissement de la capitale.  La rue fait partie du futur quartier actuellement en construction aux abords de la gare d’Austerlitz.

Bowie is une Barbie

Pour le cinquantième anniversaire de Space Oddity (rien que ça), la société Mattel lança le 11 juillet 2019 une poupée Barbie à l’effigie de Ziggy Stardust, vêtue de sa plus belle combinaison rayée. Vendue en ligne à 50 dollars avec certificat d’authenticité, la figurine s’est rapidement retrouvée en rupture de stock. (Pour en savoir plus, c’est par ici.)

Crédits : Mattel

(Re)découvrir Bowie autrement

  • David avant Bowie

Un excellent documentaire sur les cinq premières années de la carrière de l’artiste, évoqué dans un précédent article, juste ici.

  • L’exposition Bowie Odyssée

Malheureusement suspendue en raison de l’épidémie de coronavirus, l’exposition devait voir le jour le 15 décembre dernier.

Bowie Odyssée prend place au théâtre Le Palace à Paris, où 1000 pièces proviennent de collections privées. Ce sont cinquante années de carrière retracées dans des objets uniques : affiches, photos, objets promo, produits dérivés, et même acte de naissance !

  • David Bowie Is

Dans cet ouvrage de 300 pages sont recensées les tenues emblématiques et autres trésors issues de la David Bowie Archive. Croquis, collages des pochettes d’albums,  ébauches de chansons sont aussi à dénicher.

  • David Bowie : Rainbow Man

Jérôme Soligny a publié en novembre 2019 David Bowie : Rainbowman (1967-1980), soit le premier tome rempli de témoignages exclusifs de celles et ceux ayant participé de près ou de loin à l’ascension de David Bowie. En novembre 2020, le second tome David Bowie : Rainbowman (1983-2016) décortique les quatre dernières décennies de sa carrière.

Et d’ailleurs, une interview de Jérôme Soligny est à venir très prochainement ! 

Les photos présentes dans cet article ne sont pas la propriété de Mauvaise Graine magazine.