Cécile Schilis-Gallego, dans un article pour Slate en octobre 2018, évoque la manière dont la plupart des jeunes femmes découvrent leur pilosité a l’adolescence, au début de la puberté, à travers une remarque désagréable et donc un sentiment de honte. En effet, combien de femmes portent le souvenir marquant d’un jour honteux aux alentours de leurs douze ans ou elles ont oublié d’arracher, de raser, de faire disparaître ces quelques poils hideux se cachant sous leurs aisselles ou ce duvet sur leurs jambes ? Ce jour où elles ont distraitement levé la main pour répondre à une question, où elles se sont étirées, ont passé une balle en sport : autant d’erreurs déclenchant une avalanche de moqueries et de remarques dégoutées. “Ah mais t’es crade !”, “Va te raser !”, “C’est la forêt amazonienne !”. Dès leur plus jeune âge, on explique aux femmes nées dans la société de consommation occidentale qu’être poilue, c’est sale, honteux, laid. On leur vend ainsi une myriade de produits cosmétiques pour résoudre ce problème tenace que sont leurs poils. On leur dit que c’est ça, être une femme normale, rabâchant le fameux adage “Il faut souffrir pour être belle”. Mais le faut-il vraiment ? À quand remonte cette obsession pour le corps féminin lisse ? Pourquoi la femme poilue déclenche-t-elle tant de débats, de peur, de dégoût ?
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