Durant le confinement, on a eu l’occasion de rencontrer Amélia et Félix du groupe Panache !. Pour un jeune groupe habitué à la scène, il a fallu s’habituer au confinement et au décalage de la tournée à 2021. Pourtant, le groupe ne perd pas son peps et on a pu leur poser quelques questions sur leurs débuts déjà très prometteurs. Et petite surprise, on vous a préparé un quiz vidéo sur Instagram, à regarder juste après avoir lu l’article, bien entendu !
Propos recueillis par Eva Darré-Presa
Est-ce que vous pouvez commencer par vous présenter ?
à l’unisson – Yes !
Amélia : Amélia, je suis la chanteuse de Panache.
Félix : Et Félix, batteur de Panache.
Comment vous vous êtes rencontrés dans le groupe ?
F : À la cité universitaire à Paris. J’étais le seul à pas être dedans mais j’étais pote d’enfance avec le pianiste. Le pianiste habitait à la Cité U, il faisait de la musique avec plusieurs groupes de personnes qui habitaient à la Cité U. Et la suite c’est que toi, Amélia, t’étais leur voisine de chambre.
A : Je chantais toujours dans ma chambre et Raoul m’a entendue. Des fois, on faisait de la musique ensemble vu qu’il savait que je chantais. Et puis un jour je lui ai envoyé une chanson de Deluxe et il l’a faite écouter aux autres qui ont tous kiffé et ils m’ont proposée de venir répéter avec eux comme ça… le mercredi d’après. J’avais pas du tout prévu ça ! Donc j’ai tenté, ça s’est trop bien passé et on s’est tous bien entendu donc voilà, c’était super cool. Et ça a démarré comme ça.
Quels artistes vous inspirent ?
A : Il y a pas longtemps, je suis allée à un concert de Alice Fibelo à Paris, c’était trop bien. Beaucoup d’artistes… des jeunes femmes comme moi auxquelles je peux m’identifier, comme Izia qui a vraiment une pêche incroyable sur scène. C’est une grande inspiration. Et puis après…
F : Deluxe pour le mojo sur scène. Pour le live, ouais c’est pas mal. Après tout ce qui est plus musical jusqu’ici, on a pas mal expérimenté. C’est assez éclectique mais on peut dire que des groupes comme Parcels ou Jungle ou des groupes comme ça on les rénove un peu.
Comment travaillez-vous ensemble ? Qui compose ? Qui écrit ?
F : C’est encore en construction mais je pense que, comme pas mal de groupes, tout le monde met sa patte. Après l’ordre dans lequel on le fait, tout ça, on a rien de figé. Ça va souvent être Amélia qui va avoir une petite mélodie. On n’a pas encore réussi à partir que d’une mélodie mais souvent c’est un petit coup de synthé, que je mets, Pierre joue une petite ligne de basse l’un avant l’autre ou l’inverse. Puis Raoul gère pas mal ce qui va être basse et guitare, lui c’est le guitariste du groupe. Et puis on a souvent, comme on dit, la pierre angulaire de la compo avec Raoul, parce que lui est ingé son à côté, vu qu’il a notre petit home studio, donc c’est parfois lui qui peut être un peu plus leader dans la compo. Mais sinon on essaye de tous y mettre notre patte.
Pourquoi s’habiller tous de la même façon ? Qui a fait vos costumes ?
A : C’est Dickies qui a fait les combis.
F : Bertille !
A : C’est Bertille qui les a customisées avec le point d’exclamation dans le dos. Bertille est une très bonne amie à moi et elle est très douée avec ses mains.
F : Elle a fait le visuel de l’EP. Notre premier disque. Et elle a fait le décor d’une photo qu’on a postée sur Instagram il y a pas longtemps. Un décor assez ouf.
A : Et ouais sinon les combis on s’était dit que ce serait cool si il y avait une unité visuelle sur scène. On a eu l’idée des combis, on s’est dit le rouge, c’est une couleur bien flash… qui pète sur scène, quoi. Après on a décidé de garder comme ça pour ne pas avoir à réfléchir à ce que tu vas mettre à chaque fois.
F : J’ai le souvenir qu’on avait vu les Naive New Beaters tous les deux. Je me souviens d’avoir eu cette ébauche d’idée de combi en les voyant. Ils font aussi partie des groupe dont on aime le mojo de manière générale et eux ils ont des super combis, donc on avait voulu suivre un peu ça.
J’ai vu que vous avez participé au concours Ricard Live. Comment ça s’est passé ? Est-ce que c’était une bonne expérience ?
F : C’est un concours qui se passe en plusieurs temps. Ils doivent avoir des milliers de groupes puis ils en sélectionnent cent. Le public et le jury votent ensuite parmi les cent. C’est à partir du top 10 que tu commences à avoir des répercussions concrètes. Donc nous on a été au top 100, c’était super cool en terme de visibilité… Mais on n’a pas de retombées concrètes non plus. Il y a quand même des petits contacts qui se créent avec des personnes du milieu de la musique qui nous écrivaient en disant « J’ai découvert votre projet sur le top 100 et je trouve ça cool. » Mais on va pas dire que ça a changé non plus… Je sais pas ce que t’en penses Amé ?
A : Ouais, globalement, c’est ça.
F : Nous ça nous montre les petites marches qu’on passe. Ça, c’est cool.
Vous avez également participé au concours Emergenza. Comment ça s’est passé ?
A : Emergenza, c’était une aventure. On s’est inscrit trois heures avant la deadline. C’est quelqu’un qui travaillait pour Emergenza qui nous a écrit sur Facebook pour nous dire que ce serait cool si on participait. Et nous on avait déjà vu passer ce truc, on était curieux et on s’était dit « ce sera marrant, on pourra jouer deux trois fois dans des bars pour les potes ». Et on n’avait pas prévu mais on a gagné ! Donc on a joué au Bataclan pour la finale et on a gagné avec un autre groupe qui s’appelle les Alfa Martians.
Donc on est allé jouer au Festival Taubertal en Allemagne, en Bavière en août 2018 je crois… Et ça c’était dingue, c’était une expérience de fou ! On a rencontré des gens avec qui on est encore amis aujourd’hui. On a évidemment rencontré notre ami qui est notre manager aujourd’hui aussi et on s’est lié d’amitié avec les gagnants d’Emergenza Belgique, les Clets. Voilà c’était une très belle expérience pour nous.
F : Je pense que c’est le premier pas. C’est ce qui nous a poussé à professionnaliser le projet. La finale internationale, c’était en août 2018 et notre premier son est sorti sur les plateformes en septembre 2018. Tout ça nous a poussé à faire quelque chose de plus concret, de plus sérieux avec tout ça. Amélia, tu mentionnais les Alfa Martians qui ont gagné avec nous et qui représentaient la France, les Clets la Belgique… En fait, les tremplins nous font découvrir d’autres groupes, on se lie d’amitié et ça c’est trop chouette. Au Ricard Live on n’a pas fait de rencontres très concrètes mais pour le coup j’avais découvert en chinant un peu, en faisant notre top 10 à nous, le groupe Arche que j’aime beaucoup et qu’on aime tous les cinq. On est allé les voir à Paris et c’était chouette. C’est bien aussi ces tremplins émergents pour ça.
Pourquoi utiliser la grenade comme symbole ? Qu’est-ce qui se cache derrière ça ?
A : On avait choisi le rouge pour les tenues de scène et puis après quand on a sorti notre EP on avait cette idée que Panache ! c’était une musique fraîche, fruitée… On avait ces adjectifs de bon goût et de truc juteux quoi. Bertille nous avait proposé quelques dessins pour la pochette et notamment une grenade toute simple, un peu enfantine pas extrêmement détaillée pas extrêmement figurative. On avait beaucoup aimé et on était partis sur ça pour la pochette de l’EP. Juste parce que c’est la couleur rouge, c’est la grenade juteuse, fruitée qui explose comme on aime bien exploser sur scène… Cette métaphore-là.
Et du coup pourquoi “Panache !” ?
F : Panache… c’est un peu dans la continuité de la grenade, c’est le côté ultra simple et très pop. Presque naïf, un côté très frais, énergique du live. On a toujours eu un côté très naïf de bande de potes, très spontané. Donc on a essayé de retrouver ça. Dans le nom, il y a un peu de ça parce qu’on voulait un truc rapide, qu’on voit. C’est pour ça qu’on a rajouté le point d’exclamation pour avoir encore plus d’énergie dans la diction. En plus de la référence à Feu ! Chatterton qui est un groupe qu’on aime beaucoup. Le nom, on l’a chopé en groupe sur des sites style « les 50 mots français les plus beaux » (rires) et on est tombé de recherche en recherche sur des expressions plus que des mots et il y avait la citation du « Panache blanc d’Henri IV ». Panache ça fait penser à panaché et il y a un côté très éclectique dans nos goûts musicaux à tous les cinq donc c’est assez chouette. Même dans notre musique où on a expérimenté pas mal. Après, t’as le panache plus désuet du « Panache blanc d’Henri IV » mais en même temps un truc un peu french touch qu’on aime bien. On trouve que ça fait aussi moderne avec le point d’exclamation. Ça peut se dire en anglais à l’internationale aussi, donc voilà. Il est resté comme ça depuis.
Qu’est-ce qui vous fait le plus vibrer dans cette aventure musicale ?
A : Moi ce qui me fait le plus vibrer c’est quand on est sur scène. Quand il se passe un truc sur scène, quand la magie opère et que les gens chantent avec toi, qu’ils dansent et sont transportés et t’es transporté avec eux et ça fait littéralement vibrer. Et puis quand on sort de scène et que les gens viennent nous voir pour nous dire que ça les a touchés, que ça leur a fait du bien. C’est ça qui m’a donné envie de m’investir encore plus dans ce projet qui, à la base, était plus un loisir. Et quand j’ai vu à quel point ça pouvait toucher les gens, j’étais vraiment surprise et un peu bouleversée. C’est ça qui me fait vibrer.
F : Socialement, c’est assez fou. On a fini par s’entourer… Puisqu’on est tout petits encore. On a fait des rencontres incroyables pour les collaborations. Alex, qu’on a rencontré à Emergenza, est devenu notre manager puisqu’il se forme, lui, au marketing musical. Corentin, qui a fait le clip d’Océan, c’est le meilleur ami d’enfance d’Amélia. On l’adore tous. D’un point de vue sensibilité artistique, c’est des rencontres trop belles. Là on vient d’en faire une incroyable pour notre clip en animé qu’on sort mercredi (ndlr : qu’on vous met juste en dessous). C’était une ancienne camarade de classe de ma copine… Je trouve que socialement, ça nous fait vivre. Et d’un point de vue tournée c’est génial parce que on a fait 15 dates l’an dernier, là on était partis pour en faire 10… On va un peu visiter des endroits, rencontrer des gens, loger chez la famille de l’un, les potes de l’autre… C’est une belle excuse pour vivre des belles choses.
Est-ce que vous avez un rituel avant de monter sur scène ?
F : On en avait un peu au début mais on en fait plus tellement je crois. (rires) Je ne sais pas si on en faisait pour en faire mais sur le moment j’ai fait un peu d’autohypnose quand j’étais jeune… Et du coup j’essayais d’initier les autres à ça. Avant l’Imaginarium Festival à Compiègne, l’an dernier, il y a une vidéo où je fais une séance d’hypnose improvisée à Pierre, notre bassiste. Mais c’est vrai qu’on pourrait réinstaurer ça. Je crois que pour la tournée 2020… du coup 2021, on remettra ça.
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Un grand merci à Lucas L. d’avoir retranscrit l’interview.