Demain, vendredi 15 mai, sort le tout premier album de Luke Anger, ancien membre de Birdy Hunt et déjà musicien pour plusieurs artistes. Pour cette occasion, nous l’avons appelé pour en savoir plus sur ce premier projet solo aux sonorités pop-électro, qu’il a composé et produit seul.

Photo tirée du clip “Réel Virtuel” réalisé par Alexander Norton & Luke Anger

Propos recueillis par Olympe Dupont

Comment décrirais-tu cet album ?

C’est un album que j’ai écrit en automne 2018. Je l’ai composé très rapidement, en 3-4 mois. Il aborde parle pas mal de sujets liés au temps ou à la perception.

Qu’est-ce qui t’a poussé à te lancer dans un projet solo ?

Avant, je ne me sentais pas forcément prêt et ça ne m’avait jamais traversé l’esprit. Jusqu’au jour où j’en ai vraiment eu l’envie. J’avais des morceaux, même tout un album qui se créait, et c’est venu assez naturellement. Je me suis dit qu’il fallait que je le sorte.

Dans quelles conditions l’as-tu écrit ?

J’étais chez moi, à Paris, j’ai produit ça dans mon salon. C’était tout une période automne-hiver, ce qui m’a pas mal inspiré en termes d’esprit.

Cover album “Luke Anger” by Sydney Carron

C’est marrant que tu parles d’automne parce qu’en écoutant l’album il y a comme un air d’été.

C’est ce qu’on m’a souvent dit, qu’il y avait un côté summer, mais je pense que c’est plutôt le côté californien qui donne une vision de l’été. Parce que, pourtant, j’étais dans un climat très automne/hiver, même en regardant la neige ça m’inspirait quelque chose de froid dans la sonorité. Puis après j’ai essayé d’apporter quelque chose d’un peu doux et chaud dans la production, donc c’est peut -être ça qui rappelle un peu plus l’été.

À l’écoute du projet, les morceaux sont très imagés, est-ce que quand tu écrivais tu avais des lieux précis en tête ?


C’est plus des ambiances que des lieux précis. Pour L’été la nuit par exemple, j’imaginais vraiment une lune rouge la nuit, et des dunes dans le désert. C’est un endroit imaginaire qui était très précis dans ma tête. Même dans Réel virtuel, lorsque je parle du décor d’or, je pensais au moment où le temps s’arrête, se fige. Le décor d’or c’est comme si on était bloqué dans un espace-temps et qu’il y avait un million d’étoiles autour de nous. Tout ça c’est des images que j’avais et qui m’ont fait écrire ces mots-là, mais ce n’est pas forcément des lieux que j’ai visités.

Comme tu parles beaucoup de temporalité, je me demandais s’il y avait un moment que tu affectionnais le plus entre le passé, le présent et le futur ?

Je pense que c’est le présent qu’il faut le plus affectionner. Maintenant, c’est bien d’avoir un équilibre des trois, un équilibre parfait. Le futur permet de rêver, mais il ne faut pas y être perché, et le passé c’est la nostalgie et c’est aussi les valeurs, les choses auxquelles nous sommes rattachés. Le plus important c’est d’être dans le présent, mais en se rattachant énormément au passé et au futur. Il n’y a aucun des trois à mettre de côté.

Une anecdote à partager sur l’album ?

Il y a un morceau qui s’est fait très vite, c’est L’aube. C’est le seul morceau que j’ai enregistré en studio avec un ami qui s’appelle Pierre Juarez. J’avais composé le matin, chez moi, une idée d’air de piano, mais chez moi je n’ai pas de quoi faire une bonne prise de piano. L’après-midi, on en a discuté avec Pierre et, le soir-même, on était en train d’enregistrer le piano, la batterie et les voix. J’ai ensuite produit le morceau le lendemain, donc tout est allé très vite et c’était assez marrant. Je ne m’attendais pas à ce que ça se réalise aussi spontanément.

Est-ce que tu continues à bosser sur d’autres projets parallèlement ?

Je suis très focus là-dessus mais je continue sur scène à accompagner Joseph Chedid, et là j’ai refait une petite session avec Dune et Crayon qui prévoient de sortir un album ensemble. Sinon, j’avais fait un featuring qui est sorti l’été dernier avec Rivage et j’ai aussi un morceau qui va sortir en fin d’année sur un label italien avec un artiste qui fait plus de la techno/house et avec qui on s’entend assez bien au niveau des sonorités. Ça peut m’arriver de faire des collab’ ou petites choses à côté.

Dans ces collab’, tu es plutôt musicien ou chanteur ?

Avec Joseph c’est vraiment musicien, Dune et Crayon aussi. Et, pour les autres, c’est plutôt chanteur, ou les deux.

Est-ce qu’il y a un endroit ou une scène où tu aimerais particulièrement te produire quand ce sera possible ?

Il y avait une date qui était prévue en partenariat avec Nova à la Boule Noire, le 9 avril à la base et reportée au 2 juillet, mais pour l’instant ce n’est pas possible et je ne sais pas si elle va être reportée. Mais la Boule Noire c’était une salle qui m’attirait pas mal. Mes premiers souvenirs de concert quand j’avais 15 ans étaient là-bas, donc je trouvais ça trop cool d’y faire ma première release party là-bas. On verra comment ça se passe pour la suite mais j’espère que j’aurai l’occasion d’y jouer.