Hugo aka H2O est étudiant en licence pro tourisme économie solidaire le jour et DJ la nuit dans le sud de la France. A 22 ans, ce jeune Drômois est membre du collectif DVNES, originaire de Montpellier. C’est lors de l’Atypik Festival à Avignon que nous avons pu le rencontrer et lui poser quelques questions.

@ Maude Vuillez

Propos recueillis par Eva Darré-Presa

Qu’est ce qui t’inspires quand tu composes un morceau, quand tu mixes ?

Tout ! Franchement, tout ! C’est ça qui est bon, tout apprendre. Y’a pas mal de mélancolie dans mes sons, mais après c’est assez dur de catégoriser ce que je fais. Je ne réfléchis même pas en fait, ça vient, j’ai mon mood et je fais mon truc. Parfois j’ai envie de faire danser les gens, parfois j’ai envie de faire un truc un peu mélancolique. Mais quand même la nostalgie c’est quand même cool pour composer, c’est vraiment un truc qui peut aider.

 

Quand as-tu commencé la musique ?

Déjà j’ai pas du tout de parcours musical, j’ai jamais joué d’instrument, même maintenant je ne connais rien au solfège. Mais du coup ma première approche, ça devait être au lycée. J’étais DJ en fait au début, je jouais essentiellement de la psy-trans, de la techno assez vénère. J’avais des potes qui avaient un sound system et qui faisaient des rave party donc je mixais là-bas. J’ai commencé comme ça puis un pote m’a dit « mais viens mec on fait notre propre son ». Mais je suis pas musicien, mais je me suis rendu compte que je pouvais faire ça. Donc ça a commencé il y a six ans je pense.

 

Tu disais que tu étais DJ avant, comment tu te considères aujourd’hui ?

Je me suis vachement plus focalisé sur la production, étant donné que je suis parti à l’étranger. J’ai pas pu prendre tout mon matos pour mixer ou faire des lives, donc je me suis concentré sur mon petit ordi, j’avais même pas de clavier donc je composais sur les touches de mon PC. Je me suis vachement focalisé sur la production. Maintenant je dirais plus que je suis producteur. Là je commence à me remettre aux lives parce que je suis revenu en France et que j’ai de nouveau du matos mais c’est toujours une galère !

Je fais toujours DJ mais c’est différent, je fais plus ça pour m’amuser. Quand je fais un live c’est pas forcément mon but premier de faire danser les gens.

 

Tu composes tes morceaux ou tu vas chercher des morceaux que tu vas retravailler ?

Je compose tout de A à Z. C’est ça que j’aime bien dans le live, c’est que des compositions et que des choses originales. Ca m’arrive de prendre des semples mais c’est rare. Là j’en ai un d’Aretha Franklin mais c’est tout. Ce que j’aime bien quand je fais un live, c’est tout créer sur le moment.

@ Maude Vuillez

Comment t’es venu l’idée d’intégrer ta voix à tes projets musicaux ?

Ca m’est venu, quand mon pote m’a dit « Viens on fait de la musique, mec ». Mais je sais pas faire de la musique, je sais pas ce que c’est les notes et tout, pour moi c’était pas possible d’en faire si je connaissais pas le solfège. Et du coup je me disais pareil pour ma voix. Et en fait je me suis rendue compte que j’écoutais beaucoup de trucs et que je me baladais pas mal dans les styles, tout en restant dans l’électro plus ou moins. Et je me suis dit un jour que j’avais grave d’idées de musiques avec des paroles et que j’aimerais trop en faire. Du coup j’ai essayé et ça a donné ce que ça a donné. Mais je me sentirais pas du tout de chanter sur scène, il faut vraiment que je sois seul.

 

Tu préfères composer chez toi ou jouer sur scène ?

C’est grave différent ! Je pense que j’ai plus composé tout seul chez moi, c’est quelque chose qui me plait vachement. Pour le coup t’es toi même, tu testes tout. Sur scène, les dix premières minutes t’as toujours le stress. Tu te dis « il faut que je fasse ça, c’est carré ». C’est pour ça que je prévois toujours le début. A partir de dix minutes tu prends la confiance et tu fais ce que tu veux. Mais je pencherais sur la production plutôt.

 

Tu partageais beaucoup de tes dessins sur ta page Facebook. Comment t’es venu l’idée de mêler dessins et musique ?

C’est super lié en fait. C’est des domaines différents mais ce que je dessine, ça sort de moi et ça retranscrit mon état d’esprit. Et c’est un truc assez personnel, quand je suis tout seul chez moi. Au début j’avais créé ma page Facebook pour poster mes dessins et après j’ai commencé faire du son et je me suis dit que les deux c’était une partie de moi, alors autant les mettre ensemble. Maintenant je publie plus de dessins, pourquoi, je ne sais pas. Je vois plus trop l’utilité de faire ça, mais je continue toujours à dessiner. Ma passion c’est d’abord le dessin, ensuite la musique.

 

Tu collabores également avec des dessinateurs pour illustrer tes EP. Comment arrivez-vous à créer ces ambiances ? Est-ce que vous travaillez ensemble ou cela se fait de manière indépendante ?

Dans notre collectif, il y a Dubsky qui est à l’ArtFX à Montpellier. Et il est très chaud en animation. Quand on a commencé nos compilations, il nous a fait des teasers animés et il a créé toute l’identité visuelle du collectif. Donc il y avait lui, et après il y a ma copine aussi. Elle a fait les illustrations de mes derniers sons. Elle était aux Arts Déco et j’aime beaucoup ce qu’elle fait. Là elle est en train de me faire un clip animé !

 

Tu nous parlais de DVNES toute à l’heure, tu peux nous en dire un peu plus ?

DVNES c’est des potes, de un. C’est Montpellier. C’était vraiment l’idée de pouvoir se retrouver et construire quelque chose qui va plus loin que nos propres profils personnels. C’est un son quand même assez chill, assez ambiance, mais on a fait ça à la base parce que on a des profils assez divers. T’as un mec qui fait à la fois du son et qui est très fort en image, il y avait moi et mon meilleur pote qui lui aussi fait du son. On était en coloc et on voulait lancer un truc, et chacun connaissait un pote qui pouvait se joindre au truc. Il y en a un qui est en train de percer en faisant des instrus pour un rappeur. En fait on a chacun pris des chemins divergents mais là, il y a deux semaines, on a parlé de faire un volume 3, une nouvelle compilation, d’inviter encore plus d’artistes. Donc DVNES n’est pas mort mais c’est vrai que le fait qu’on ne soit plus dans le même secteur géographique… Après on a Jimmy qui est un DJ techno très très bon. Donc on a du live, des DJ, Renaud qui fait les illus. Ca faisait un bel ensemble et c’est ça qui nous a motivé. Quand t’es à plusieurs sur un projet t’as plus tendance à sortir des trucs etc…

@ Maude Vuillez

Tu as participé à plusieurs éditions de La Vallée Electrique qui célèbre la musique et la nature. Est-ce que tu peux nous parler de ce projet ?

La première année il y avait pas mal de films. Les deux années d’après ça s’est arrêté mais c’était cool. En gros c’est des potes de la Drôme qui ont monté ça. On s’est fait invité la première année avec DVNES, on a co-organisé le festival. Renaud il s’occupait des mapping, moi et Sam on mixait, Jimmy a mixé aussi le matin. Et depuis on y va chaque année. On est tous bénévoles aussi à la fois. C’est toujours le rendez-vous de l’été, très agréable comme festival. C’est vraiment cool. Ils ont limité les places donc c’est vraiment très intimiste. Voir l’évolution du festival ça fait vraiment plaisir. Il y a des gens qui viennent de partout, c’est un agroupement de passionnés.

 

T’as des projets qui arrivent ?

Mon futur projet c’est de m’acheter un ordi ! Non mais du coup le clip dont je parlais, à l’issu de ce clip j’aimerais sortir mon EP avec ma voix. Après ça je vais sortir pas mal de House. Et après, on verra ! Toujours des projets. J’ai une coloc qui essaie de me bouquer partout !

 

Si tu ne pouvais mixer plus qu’une seule chanson pour le restant de ta vie, ce serait quoi ?

Lou Reed, Walk in the wild side.

 

Vous pouvez retrouver H2O sur Facebook, Youtube et Soundcloud.