Il y a tout pile un mois, le média Raplume sortait sa deuxième mixtape intitulé Le chant des oiseaux. Pour en découvrir davantage sur ce projet et sa construction, on a discuté avec Alvaro Mena, le fondateur du média.

Propos recueillis par Olympe Dupont

Créé en 2016, Raplume, à la base, c’était simplement le compte Twitter d’un gars (Alvaro Mena) qui partageait certaines phrases et certaines paroles de rap qu’il aimait bien. Depuis, Raplume a grandi et est devenu un média, en ligne, partageant les actualités du monde du rap. En 2018, une première mixtape intitulée Plume et mettant en avant des artistes émergeants est sortie. Le 27 mars, une deuxième mixtape a vu le jour : Le chant des oiseaux.

Quelle est la genèse du projet ?

L’idée est très ancienne. À la base, c’est un hommage à mon grand-père qui est décédé fin 2018. Quelques jours après sa mort, j’ai écrit Le chant des oiseaux sur une note parce que mon grand-père était un homme passionné par les oiseaux. Et j’avais noté ce titre sans trop savoir quoi en faire, juste parce que je trouvais ce nom joli. Ensuite, j’en ai parlé à Hamza (HZY), qui fait le premier morceaux du projet, et l’idée de la mixtape est venue assez vite vu que j’en avais déjà fait une première avec Raplume. J’ai confié à Hamza et Danyl le titre éponyme du projet et c’est parti de là. Puis, j’ai envoyé des propositions à des artistes et ça s’est construit comme ça peu à peu, en partant d’une note de mon téléphone.

Les artistes sur le projet sont uniquement des artistes que tu as contacté personnellement ?

Oui, c’est moi qui les ai contactés. Après, il y en a que je ne connaissais pas avant de faire le projet et que des gens de mon équipe m’ont conseillé comme S-Cap ou Clara Charlotte. Mais c’est vraiment nous qui avons sélectionné les artistes.

Au niveau de la construction des titres, comment ça s’est passé ? Comment as-tu orienté les artistes sur la composition des morceaux ?

Ma seule consigne c’était « fais-moi un titre où tu me parles d’amour », mais c’était eux qui choisissaient comment aborder ce thème en fonction de leur inspiration. Forcément, quand je contactais certains artistes, je savais parfois un peu ce dont ils allaient parler au vu de leur univers musical. Par exemple, en contactant Jok’air, je m’attendais à un morceau qui allait plus parler de sexe. J’ai aussi eu des surprises notamment avec Usky qui a fait l’opposé de ce à quoi je m’attendais, mais pour notre plus grand plaisir.

Ce sont les artistes qui se sont occupés de contacter leur(s) beatmaker(s) ou c’est toi qui les as mis en relation ?

Ça dépend pour quel morceau. Il y en a qui travaillent avec des beatmakers qu’ils connaissent bien, et il y a certains morceaux où j’ai mis en relation le beatmaker et le rappeur. Par exemple, Lucas, un rédacteur chez Raplume, a fait la prod de l’interlude de Dinos, la prod de Clara Charlotte, et aussi la prod Haristone, en collaboration avec Orlan, un autre rédacteur de Raplume.

Par rapport à Plume qui était sortie en 2018 et qui mettait en avant des artistes émergents avec peu de visibilité, Le chant des oiseaux est composée d’artistes émergents mais aussi de plus gros noms. Pourquoi ce choix-là ?

L’idée de mélanger les deux c’était d’apporter de la force et de la lumière sur le projet, et sur ces artistes émergents. Grâce à des rappeurs plus connus comme Jok’air, Le Club, Usky ou Dinos, le projet gagne en visibilité, ainsi que tous les artistes présents dessus. Faire découvrir un artiste c’est l’une des choses les plus compliquées pour un média parce que, même en écrivant un très bel article, les gens ne vont pas forcément avoir la curiosité de cliquer. La mixtape c’est donc un meilleur format pour ça.

Concernant Raplume, est-ce que vous avez d’autres projets pour le média ?

L’objectif pour nous, c’est de développer Instagram, notamment en organisant des lives avec des artistes comme on a pu le faire avec Médine dernièrement. Puis, YouTube est également un réseau qu’on aimerait développer, même si c’est un peu plus difficile car c’est un réseau qui demande plus de moyens financiers. J’essaie aussi de professionnaliser un maximum tout ce qu’on construit, notamment dans nos relations avec les artistes et les labels. Et, au-delà de média, je compte utiliser ce pied que j’ai dans le rap pour d’autres projets qui sortent de l’univers médiatique. Par exemple, en ce moment, je bosse sur un projet d’agence digitale qui gérerait le marketing digital d’artistes dans le rap.

Pour écouter Le chant des oiseaux, cliquez ici.