On ne présente plus Petit Biscuit. Des États-Unis à la France, en passant par le Japon, jusqu’en Islande, le jeune Rouennais s’est imposé dans le paysage musical électro de ces dernières années. Les succès internationaux Sunset Lover ou encore I Leave Again, laissent place à une nouvelle ère. Avec l’envoûtante chanson Drivin Thru The Night et son nouvel album Parachute, Petit Biscuit est de retour.
Propos recueillis par Maude Vuillez
Avec cette catégorie d’articles, Mauvaise Graine magazine souhaite donner la parole à des artistes en tout genre. Ce portrait chinois amélioré a pour but de découvrir les dessous de la création artistique en réfléchissant à ce qui pousse un artiste à composer une chanson, à peindre, à réaliser un court-métrage. Entre inspirations et folie créative, découvrez ce qu’il se passe dans la tête de….
Ta première émotion musicale
Pendant tout l’été 2015, je faisais chaque soir nuit blanche et je cherchais beaucoup d’artistes, j’adorais ça. J’ai découvert You and Me, le son de Disclosure remixé par Flume. Je l’écoutais pendant l’aube avant de me coucher. J’adorais ça.
« La plupart des gens pensent avoir besoin d’amour pour exister, mais c’est faux. Il est possible de vivre et d’exister par soi-même. Vous n’avez besoin de personne d’autre. »
La meilleure chanson pour faire l’amour ?
Helios de Darius. En boucle.
L’artiste avec qui tu aimerais faire un feat
The Weeknd ! Non pas parce que c’est l’artiste le plus streamé du monde… (non, haha !) Je suis tombé amoureux, comme beaucoup d’autres, du dernier album. C’est le plus personnel et abouti. J’ai réécouté toute sa discographie pendant le confinement et tous les albums sont super mais le dernier a quelque chose de vraiment spécial. Très intime, mais super efficace.
Plus stressé avant de dévoiler une musique ou avant de monter sur scène ?
Avant de monter sur scène. Je ne suis pas stressé quand je dévoile du son, juste excité !
Perdu au coeur de l’océan ou de la forêt ?
Au cœur de l’océan.
La musique à écouter la tête posée sur le hublot d’un avion, au cœur des nuages
Are You Even Real de James Blake
Voudrais-tu jouer dans un film ?
Ça me plairait vraiment. Pas tout de suite car je suis le genre de personne qui ne peut pas se donner à fond en étant sur tous les fronts. Je reste focus musique, mais quand l’occasion parfaite se présentera, je ne refuserai pas.
Tu entres dans un bar à l’autre bout du monde, tu entends ta musique, ta réaction ?
Je deviens immédiatement très gêné !
As-tu un objet porte-bonheur ?
Pas vraiment. Je n’ai jamais été vraiment attaché à des objets. Les gens et les expériences m’intéressent beaucoup plus.
Un rituel avant de monter sur scène
Brossage de dents. J’ai toujours l’impression qu’une mauvaise haleine se ressent même à travers le micro…
Et parce qu’on est curieux…
Comment as-tu vécu le confinement ? Des projets sont-ils tombés à l’eau ?
J’étais censé partir en tournée dès mai dernier, mais celle-ci a du être repoussée. Ça a donc changé complètement mes plans, mais ça m’a aussi bien arrangé. L’album n’était pas fini et pour une fois, je suis allé au bout de mon process créatif car j’en avais le temps.
Tes musiques ont toujours été un appel au voyage. La fin de Drivin Thru The Night, ode à la liberté, en témoigne bien : « Freedom makes life worth living. » Le titre de ton nouvel album est également un clin d’œil à la liberté. Pourquoi est-ce si important pour toi ?
J’ai toujours eu soif de liberté. C’est une de mes grosses quêtes. J’ai essayé de quitter les rangs très tôt et la musique m’a permis de le faire. J’ai beaucoup voyagé et je me sentais vraiment libre. C’est une sensation exceptionnelle que j’aime retranscrire en musique.
Le clip est superbe de par ses couleurs, son rythme, sa petite histoire. Il semble être tourné dans un lieu imaginaire, à l’image d’un Blade Runner. Jonathan Bertin, photographe pour le clip, a dévoilé sur son Instagram des photographies aux tons très mystérieux. As-tu été inspiré par un film ou par un autre clip pour Drivin Thru The Night et quel est ton lien avec Jonathan ?
L’univers de Blade Runner m’a inspiré pour ce clip, c’est sûr. Je dirais même qu’inconsciemment, ce même univers m’a inspiré dans la composition du son. L’esthétique et les lumières rétro étaient en fait ce que je voulais retranscrire en musique. D’ailleurs, le sentiment de liberté que j’ai pu ressentir lors de mon voyage en Islande m’a aidé à écrire et composer Drivin Thru The Night, sur place. Jonathan m’a suivi sur quasiment tous mes projets depuis 2016. C’est un mec en or et super talentueux. On a vu nos projets perso évoluer à travers ces cinq dernières années et on s’inspire mutuellement.
Tu as fait un featuring avec Diplo pour cet album. Comment s’est passée la collab ?
Diplo m’a envoyé un message sur Instagram et on s’est rencontré chez lui à Los Angeles. Je lui ai fait écouter pas mal de démos et on s’est mis d’accord sur une, qu’on a alors travaillée sur place. On a fait beaucoup de versions différentes avant d’avoir quelque chose qui nous plaisait à fond tous les deux. Puis il est venu à Paris pour qu’on finalise le son. C’est un mec super intéressant qui a un œil très ouvert sur l’ensemble de l’industrie musicale. Il sait ce qu’il fait et il est en même temps très ouvert à l’expérimentation.
L’album de Petit Biscuit sortira le 30 octobre. Pour en savoir plus, rendez-vous sur Instagram.