Quand il fait -1000 °C dehors, et que la nuit tombe à 16 h, personne n’a envie de sortir du lit. Bien au chaud dans son édredon, c’est le moment parfait pour ouvrir un bon livre. Léa vous avait donné son palmarès des 5 livres à lire sous la couette, aujourd’hui voici le mien !

Article écrit par Ludivine Gautier

La Passe-Miroir : Les Fiancés de l’hiver, Christelle Dabos.

Restons dans la saison froide avec ce livre qui vous emmène sur l’arche du Pôle, où Ophélie, qui possède le pouvoir de traverser les miroirs, se retrouve fiancée contre son gré à Thorn, l’intendant de la cour de l’Esprit de Famille Farouk. 

Moi qui m’attendais à une atmosphère lugubre, froide avec cette histoire de mariage forcé, je me retrouve plongée dans un autre monde. Un monde où les pays sont des bouts de terre flottants dans le vide, où les habitants de chaque pays ont des pouvoirs. Un monde où une commode peut avoir un sale caractère et où l’on peut broder un lieu avec son esprit. La première constatation que je me suis faite en lisant, c’est qu’il est impossible de poser des images réalistes sur cette histoire, comme on peut le faire avec d’autres livres. Les couleurs sont vives, les traits des personnages poussés à l’extrême, les décors invraisemblables et fascinants. J’ai lu ce livre comme si je regardais les dessins animés de Miyazaki.

On s’attache très vite aux personnages. Ophélie est une jeune femme maladroite, humaine, et qui a la fâcheuse habitude de se mettre dans des situations totalement impossibles mais fichtrement drôles. Son fiancé, loin des stéréotypes de la virilité, que l’on trouve à la base très antipathique, et qui peut faire peur au premier abord, sait nous attendrir quand on découvre qu’il est intègre, un peu beaucoup maniaque, et qu’il déborde d’amour (débordement qu’il cache extrêmement bien, il est vrai).

Et bonne nouvelle, la série est composée de 4 tomes ! De quoi passer l’hiver bien au chaud.

Everything, Everything, Nicola Yoon.

Maddy n’est jamais sortie de chez elle, elle ne peut pas, sinon, bah, elle meurt. OK, dit comme ça, c’est pas génial. Maddy souffre d’un déficit d’immunité. Si elle rentre en contact avec un germe, un microbe ou quoi que ce soit, son corps risque de la lâcher. Mais elle s’y est faite, elle dévore les livres, reporte son avis tranché sur son blog et étudie l’architecture. Et puis un jour, depuis sa fenêtre, elle rencontre son nouveau voisin, Olly. En communiquant au moyen de mails et d’un kouglof (oui, oui, le gâteau), une relation forte se développe entre les deux jeunes gens. Mais surtout une envie commune de liberté qui poussera Maddy à découvrir la vérité sur sa situation.  

Quand j’ai acheté ce livre, je m’attendais à une énième histoire d’amour entre adolescents, mais j’y ai surtout découvert l’univers d’une jeune femme imaginative et portant un fort désir d’indépendance. 

Ce livre fait partie de ce que j’appelle les “livres doudous” : un livre pas prise de tête, où l’on se laisse juste doucement porter au fil des pages, qui réchauffe nos petits cœurs romantiques et qui est très facile à lire ! Les chapitres sont courts, voire très très courts, parfois composés de juste un dessin, d’un post-it, ou d’un email. Pour celles et ceux qui n’aiment pas les gros pavés écrits petit, c’est parfait.

La Vague, Todd Strasser.

“Cela commence par un jeu et finit en dictature”. Bon déjà, le ton est posé, on est sur un livre beaucoup moins léger. Ben Ross est professeur d’histoire dans un lycée, et comme tout professeur d’histoire qui tente d’intéresser sa classe au sujet du régime totalitaire nazi, il diffuse un documentaire. À la fin de celui-ci, les élèves s’étonnent de la manière dont le peuple allemand s’est laissé influencer par Hitler et ses idéaux. 

Pour que ses élèves puissent comprendre les mécanismes de l’enrôlement nazi, Ben décide de mener une petite expérience sur eux. Cela commence par un slogan et un logo ; une vague dessinée sur le tableau ; et le professeur qui s’autoproclame comme leader du mouvement de “La Vague”. En l’espace de quelques jours, l’expérience prend une allure particulière : une atmosphère de dictature s’installe dans le lycée et les élèves suivent aveuglément leur nouveau chef, au prix de leur liberté de pensée. (Et là, normalement, vous avez Florent Pagny dans la tête pour le reste de la journée, ne me remerciez pas).

Ce qui marque le plus dans cette histoire, c’est qu’elle est inspirée de faits réels qui se sont déroulés dans un lycée américain en 1969. Choquant ! En outre, il décrit parfaitement bien comment l’endoctrinement des esprits fonctionne, en s’insinuant petit à petit dans un groupe. C’est un livre qui nous fait monter en tension et dont on meurt d’envie de connaître le dénouement !

Tant pis pour l’amour, Sophie Lambda.

Je vous présente, cette fois, un roman graphique, avec comme sous-titre “Ou comment j’ai survécu à un manipulateur”. L’auteur, Sophie Lambda, nous dépeint de son plus beau crayon son histoire d’amour avec Marcus, l’homme idéal, celui qu’elle attendait depuis toujours. Enfin, c’est ce qu’elle croit, jusqu’à ce que Marcus commence à se comporter étrangement, à mentir et à entraîner la jeune femme dans la torpeur psychologique. Sophie n’a pas eu de chance, elle est tombée amoureuse d’un manipulateur.  Avec l’aide de son ours en peluche, Sophie nous fait d’abord découvrir son histoire, avant de nous livrer le fruit de ses propres recherches sur le profil type du “pervers narcissique”. Elle nous guide vers la compréhension de ce type de personnalité et met un pansement sur le cœur de ceux qui ont eu le malheur, un jour, d’en croiser un. 

Central Park, Guillaume Musso

Imagine : tu t’es endormi tranquillement dans ton lit, et tu te réveilles soudainement, sur un banc, à l’autre bout du monde, menotté à un type que tu ne connais pas ! C’est ce qu’a vécu Alice, qui s’est retrouvée attachée à Gabriel, un inconnu complet, en plein milieu de Central Park à New York. La veille encore elle faisait la fête à Paris. Gabriel, lui, donnait un concert à Dublin. Aucun des deux ne sait comment ils se sont retrouvés dans cette situation… Je n’en dis pas plus. Je vous laisse découvrir ce livre plein de rebondissements et de tortillements de neurones. Le genre de livre qui fait passer une nuit blanche parce qu’on veut absolument savoir comment et pourquoi ils en sont là !