Comme le dit si bien la journaliste Katherine Pancol : “La lecture n’est pas une activité innocente. On n’en ressort pas toujours indemne.” Ainsi, voici une liste non exhaustive de bouquins à lire cet été, que vous soyez en vacances à l’étranger, en France ou à vous prélasser dans votre piscine.


Article écrit par Julie Guillaud

La colline que nous gravissons d’Amanda Gorman

Désignée pour lire le poème The Hill We Climb” (en français “La colline que nous gravissons“) lors de la cérémonie d’investiture du président Joe Biden en janvier dernier, Amanda Gorman devient la plus jeune femme et poétesse à occuper ce rôle. Concernant la traduction, les controverses ont été virulentes. Certains traducteurs se sont même vus écartés. Aux Pays-Bas, l’écrivaine Marieke Lucas Rijneveld fut à l’origine choisie par l’éditeur néerlandais du poème. Cette décision, vivement critiquée, l’a été pour plusieurs raisons : l’absence de connaissance par l’écrivaine du slam, sa maîtrise jugée insuffisante de l’anglais et, surtout, le problème du “surplomb de la pensée blanche”, pour citer l’écrivaine Olave Nduwanje. La traduction française se veut heureusement fidèle à la pensée et aux idées de Gorman. La chanteuse belgo-congolaise Lous and the Yakuza, de son vrai nom Marie-Pierra Kakoma, a mis toute son abnégation dans la retranscription. En effet, difficile pour “Lous”, anagramme de “soul”, de ne pas mettre un peu de son “âme” dans ces vers.

La colline que nous gravissons – Édition bilingue, traduit de l’anglais par Lous and the Yakuza, Fayard, 64 pages

Mamie Luger de Benoît Philippon

A priori, un énième polar avec du sang, des procédures judiciaires, le tout se concluant sur une peine de prison. En réalité, l’héroïne, Berthe, nous plonge directement avec humour dans sa vie mouvementée. Centenaire, féministe et tueuse en série, la grand-mère se débarasse tout ce qui l’encombre sur son passage : maris agressifs, lamentables amants ou voisin encombrant. L’histoire alterne la garde à vue de Berthe et de nombreux flashbacks, sans jamais s’y perdre. Benoît Philippon sait avec justesse présenter le destin des femmes qui ont traversé le XXè siècle, tout comme Berthe. Entre violences conjugales, viols et humiliations, la mamie n’a plus rien à craindre du jugement de la gente masculine.

Mamie LugerÉdition d’origine : Les Arènes, 384 pages

Le goût du moche d’Alice Pfeiffer

Elle est une journaliste de mode franco-britannique avec une passion pour le moins peu commune. Alice Pfeiffer ne collectionne pas les derniers sacs ou diverses pièces à la mode : elle raffole des “trucs moches”. Les Crocs, les pulls de Noël, les nains de jardin, tout ce qui est kitsch fait partie intégrante de ce manifeste du fashion faux pas. Ce livre déconstruit les standards d’une beauté que nous cherchons dans des objets superflus. Au final, on se rend compte que le ringard est plus tendance qu’il n’y paraît.

Le goût du moche – Édition Flammarion, 202 pages

Hors piste d’Adrien Cachot

À l’image de son auteur, Hors piste est désinvolte tout en étant attachant. L’ancien candidat de la saison 2020 de Top Chef se confie dans un livre non pas de recettes (même s’il en a glissé quelques-unes) mais plutôt d’auteur. Depuis la fin de l’émission où il a terminé deuxième, Adrien Cachot s’est retiré de la vie médiatique pour accomplir plusieurs projets. On se souvient de l’ouverture d’une friterie éphémère sur une péniche à Paris, conçue à l’occasion de “La guerre des restos”, épreuve de Top Chef réalisée en duo avec Mallory Gabsi. En avril dernier, Adrien a inauguré la première masterclass du nouveau campus trois étoiles de l’École Ducasse à Meudon-la-Forêt. Entre-temps, il s’est consacré à l’écriture de son livre, où chaque tournure de phrases nous donne l’impression de connaître Adrien depuis toujours. La préface est signée Paul Pairet, dédiée à “la cuisine d’équilibre dans le déséquilibre” d’Adrien Cachot, son mentor devenu ami.

Hors piste – Édition Flammarion, 208 pages

Trois de Valérie Perrin

Après Les Oubliés du dimanche et Changer l’eau des fleurs (qui va d’ailleurs faire l’objet d’une série), Valérie Perrin continue de nous parler des choses de la vie, avec sensibilité et subtilité. Avec Trois, elle s’aventure cette fois-ci sur le terrain de l’amitié et de l’enfance. L’histoire s’ouvre en 1986, où Adrien, Nina et Antoine se rencontrent pour la première fois dans leur classe de CM2. Leur amitié est indéfectible. En 2017, une voiture est découverte au fond d’un lac dans le hameau où ils ont grandi. Virginie, une journaliste au passé étrange, couvre l’événement. Au fur et à mesure, ses recherches mettent en lumière les liens extraordinaires qui unissent ces trois amis. Que sont-ils devenus ? Quel rapport entre cette épave et leur histoire d’amitié ? Cette découverte va faire ressurgir les fantômes du passé.

TroisÉditions Albin Michel, 672 pages

Ces liens qui nous séparent de Ann Brashares

L’autrice de la saga Quatre filles et un jean a fait ses adieux à Bridget, Lena, Tibby et Carmen pour se consacrer à une toute autre histoire. Ici, le roman est centré sur deux adolescents, Sacha et Ray. Point commun : ils passent tous leurs étés dans la vieille maison de famille de Long Island, où ils lisent les mêmes livres, dévalent les mêmes sentiers sablonneux vers la plage, dorment dans le même lit. Seul couac : ils ne se sont jamais rencontrés. Car le père de Sacha a été marié avec Lila, la mère de Ray. Depuis leur séparation, chacun a refait sa vie et veille à ce que leurs nouvelles familles ne soient jamais en même temps dans la maison des vacances. Les chemins Sacha et Ray vont enfin finir par se croiser, irradiés d’émotions.

Ces liens qui nous séparentÉditions Gallimard Jeunesse, 400 pages