Très bien notée, adulée par la majorité de ceux qui ont croisé son chemin, Top Boy est une série britannique trop peu connue et pourtant un petit chef-d’œuvre cinématographique. Après l’arrêt de sa production en 2013, le célèbre rappeur Drake a tellement aimé, qu’il a racheté les droits lui-même la saison d’après afin d’avoir une suite, c’est vous dire…
Article écrit par Margot Pannequin
Londres, quartier est de la ville. Au milieu des blocs, qui sont bien loin du Big Ben, s’affrontent deux gangs qui trafiquent toutes sortes de drogues. Le jeune Jamie en en position de force voit ses ennemis Dushane et Sully s’allier pour reprendre le dessus sur un marché des plus dangereux.
En commençant la série sur Netflix, on pourrait penser rapidement que Top Boy verse dans la classique histoire de trafic. Et après Breaking Bad, Narcos ou encore Oz, c’est à se demander s’il y a une utilité réelle à se lancer là-dedans. Et pourtant, la saison de 2019 marque encore les esprits.
Ce ne sont pas que des jeunes hommes de banlieue à la dérive qui sont enrôlés dans ce deal. Mais des femmes, des enfants, des pères de famille qui veulent s’en sortir, des frères qui souhaitent offrir le meilleur à leur fratrie. C’est le côté humain qui nous frappe avant tout. Ce n’est jamais pour le plaisir et l’isolement que ces personnes les poussent à tout pour survivre.
On alterne alors entre la violence des affrontements des deux clans, qui font hélas un grand nombre de victimes collatérales ; et la tendresse des liens qui les unissent.
Top Boy est d’ailleurs sublimé par une photographie incroyable qui magnifie les choses simples. La scène des deux enfants qui se réconcilient et retrouvent enfin le temps de quelques heures leur innocence dans un parc d’attraction le montre parfaitement, notamment grâce à la musique qui vise juste à chaque passage. Il n’y a pas besoin de dialogues alambiqués pour transmettre toute la force des émotions de ces personnes qui ont toutes en commun de n’avoir pas choisi de vivre ici et de ne vouloir au fond qu’être entourés d’amour et de sécurité sous toutes leurs formes. Le personnage de Sully incarné par Kane Robinson est sans doute également le plus compliqué, prisonnier de son destin plutôt tragique.
C’est là que la troisième saison est un véritable tour de force en faisant évoluer et de manière plus moderne, les personnages des deux premières saisons. La complexité entre les deux parties nous empêche de nous positionner pour tel ou tel clan. Ici, pas de gentil ni de méchant tant ils se ressemblent et ont finalement le même but commun. Une série à voir absolument, avec une dernière saison qui trouble encore longtemps après son visionnage.