À l’occasion de la sortie du film très attendu Sound of Metal, premier long-métrage de Darius Marder avec un travail remarquable de l’ingénieur du son français Nicolas Becker récompensé pour l’Oscar du Meilleur Son (cocorico !), l’envie nous a pris de vous livrer un top 5, totalement subjectif, des meilleures scènes de concerts au cinéma tous styles confondus.

Alabama Monroe (Felix Van Groeningen – 2012) 

Article écrit par Justine Bouchon

Avec l’été bien engagé et la musique qui reprend peu à peu, on a hâte de vivre nos prochains concerts et on espère que vous aussi !

Petit rappel : les torrents de décibels, c’est fun. Mais comme le vit Ruben, le protagoniste de Sound of Metal, tomber dans la surdité à cause des chocs sonores est un cruel retour à la réalité. Alors cet été, on n’oublie pas de faire attention à nos tympans !

Alabama Monroe (Felix Van Groeningen – 2012) 

On commence en douceur avec cette très belle histoire d’amour brisée par un événement familial douloureux, qui rend d’autant plus sublimes les différentes scènes musicales et l’intensité entre les deux interprètes. On peut dire que le film ne fait qu’un avec sa B.O, puisque le groupe à l’écran (intitulé The Broken Circle Breakdown Bluegrass), a continué les concerts bien après la sortie du film. Différents morceaux ponctuent les différentes étapes du récit et sont un vrai plaisir à écouter tout le long du film, comme celui-ci.

La scène incontournable :

Sailor & Lula (David Lynch – 1990)

Qui ne rêve pas de voir un jeune Nicolas Cage vêtu d’une veste en python se glisser dans la peau d’Elvis Presley le temps d’un concert ? On note la transition parfaite du matelas à la salle de concert poisseuse avec ce plan sur les pieds de Laura Dern tapant frénétiquement sur le speed metal du groupe Powermad. Une main baladeuse suffit à déclencher la colère de Cage, qui après avoir défendu sa bien aimée, lui déclare tout son amour avec le fameux titre Love Me sous des (faux) hurlements exagérés d’un public féminin.

La scène incontournable :

Patty Cake$ (Geremy Jasper – 2017)

Patricia est une jeune femme mal dans sa peau, coincée dans sa petite ville du New Jersey où elle travaille en tant que serveuse dans un bar glauque tout en devant surveiller sa mère psychotique et alcoolique, en plus d’être une ancienne chanteuse râtée. Patty ne rêve que d’une chose : devenir une rappeuse reconnue et chanter sur scènes. Entourée de son meilleur ami et d’un étrange rappeur muet, elle va tout faire pour parvenir à prouver qu’elle a le talent nécessaire. Petit film indépendant et assez méconnu, Patty Cake$ est une belle découverte qui donne lieu à une puissante et émouvante scène de concert finale.

La scène incontournable :

Control (Anton Corbijn – 2007)

Le seul biopic de ce top et pas des moindres, Control retrace la carrière du groupe de cold wave Joy Division et plus particulièrement la mort de son leader mélancolique Ian Curtis dont la ressemblance avec son interprète Sam Riley est troublante. Toujours juste et jamais racoleur, le film (avec sa superbe photographie en noir et blanc) met le doigt sur la souffrance qu’est l’épilepsie et dont souffre le chanteur. En montrant avec poésie l’envers du décor de la célébrité naissante et de ses nombreux démons, Control donne aussi à voir toute la scène punk rock de la fin des années 70 avec des artistes comme The Killers, David Bowie, Roxy Music, The Velvet Underground, Kraftwerk et Iggy Pop. Plusieurs scènes musicales traduisent avec pudeur le mal-être et le génie de Curtis, ayant subi des crises en plein concert qui le plongeait parfois dans une sorte de transe. 

La scène incontournable :

Whiplash (Damien Chazelle – 2014)

Difficile de ne pas citer Whiplash dans ce top, tant cette scène de concert finale est déjà devenue un classique. Avant l’explosion La La Land, Damien Chazelle a déjà prouvé qu’il maîtrisait parfaitement le panoramique rapide ainsi qu’un montage vif et rythmé. Allant bien au-delà d’une déclaration d’amour au Jazz, le film est d’une énergie rare qui transcende son propos. Une écriture simple, un rythme millimétré, et deux personnages qui donnent le tempo, Whiplash s’achève sur le morceau mythique Caravan et son solo de batterie qui ne manque pas de laisser le spectateur complètement essoufflé.  

La scène incontournable :

LE BONUS CULTE 

Les concerts à l’Opéra ont souvent été représentés dans des grands classiques du cinéma, mais c’est cette scène du Cinquième Élément (Luc Besson – 1997) que j’ai retenue. Peut-être est-ce le combo costume d’extraterrestre, regard mouillé de Bruce Willis et scènes de combat à la street fighter (avec bruitages en prime) qui fait la différence. 

La scène incontournable :