Saviez-vous que de 1920 à 1943, JRR Tolkien, célèbre auteur du Seigneur des Anneaux et de Bilbo le Hobbit, écrivit des lettres à ses enfants en se faisant passer pour le Père Noël ? En quête de nouvelles anecdotes pour briller en soirée, nous nous sommes rendus à l’exposition Tolkien à la BNF lors du dernier jour de décembre. Nous avons encore beaucoup de choses à dire sur cette visite et nous espérons un peu qu’une de vos résolutions soit d’aller plus souvent au musée (ou, dans ce cas-ci, à la Bibliothèque Nationale de France).

Photo de Constantino Co sur Unsplash

Article co-écrit par Nina Lachery et Simon Zytka

Si vous êtes un peu curieux de la vie de John Ronald Reuel Tolkien (et même si vous ne l’êtes pas plus que ça !), vous serez tout de suite happés par cette présentation un peu magique de son œuvre au grand complet. On plonge dans son univers dès l’entrée en découvrant la chronologie monumentale du monde qu’il a passé plusieurs décennies à étoffer. Une grande carte évolutive de la Terre du Milieu montre les différentes régions et les étapes de voyage de l’année unique. Et même si la quantité d’informations peut en effrayer certains, ce chouette dispositif permet d’avoir un aperçu global de l’exposition et de pouvoir se dire en regardant les manuscrits ou les dessins lors du parcours de l’exposition : “Ah ouiii ! Je me souviens de ce nom-là, je l’ai vu au début !”.

Le travail de Tolkien est beaucoup plus impressionnant encore qu’il ne le laisse présager. En plus d’écrire des histoires, leur mythologie, les détails de la vie du petit-fils de tel héros sous les auspices de telle étoile, il dessine également des scènes de ses aventures, propose des couvertures pour ses romans et invente des langues.

En effet, les différentes salles du parcours regorgent d’informations, de manuscrits, de cartes et de dessins originaux de l’auteur lui-même. Et si on sait tous que Tolkien écrivait, on sait un peu moins qu’il dessinait énormément également, et vraiment bien en plus. C’est vraiment plaisant de se pencher sur ses illustrations pour observer tous les petits détails qui ajoutent à son univers. Certains dessins ont même été agrandis parfois pour habiller les parois des salles et d’autres fois dans un projet de tapisserie datant de 2018. Cela donne à voir au détour d’un couloir des illustrations immenses et magnifiques.

Féru des langues (il est encore aujourd’hui reconnu comme un des meilleurs professeurs philologues de Pembroke College à Oxford), Tolkien n’a forcément pas pu s’empêcher d’appliquer sa passion à sa création. Il crée et fait évoluer durant toute sa vie des langues pour ses différents personnages, développe des ramifications, des évolutions, des étymologies, des changements selon la localité… Et pour conclure le tout, il met en place les écritures qui vont avec. On peut même entendre une sorte de psaume en elfique chanté par l’auteur lui-même !

Bien entendu l’exposition a quelques défauts (personne n’est parfait), mais pour les trouver on a vraiment cherché l’aiguille dans la barbe de Gandalf. La chose qui picote le plus est sans nul doute l’utilisation d’une traduction récente des livres dans les textes de présentation. Étrange de voir Gollum parler de son “trésor” et non pas de son célèbre “précieux” (alors que le terme original est bien “precious”). Bizarre aussi de retrouver celui qui est connu par beaucoup comme l’Ent Sylvebarbe sous le nom de Barbebois (même si pour le coup ça colle un peu plus à la version originale qui est “treebeard”). Ce choix nous a paru un peu incongru car de la plupart des visiteurs de l’expo, seulement une minorité a, d’après nous, découvert Le Seigneur des Anneaux avec sa traduction de 2016. Un autre “point négatif”, qui nous a quand même fait un peu rire, c’est d’entendre des passages du livre en français lu par un type avec une intonation franchement hors du commun.

Pour conclure Tolkien, Voyage en Terre du Milieu est une exposition à voir, que ce soit pour les fans des deux trilogies réalisées par Peter Jackson, les lecteurs occasionnels ou les spécialistes assidus. Alors préparez votre besace et partez à l’aventure ! Plongez quelques heures dans les méandres de l’esprit du fameux auteur anglais, vous ne le regretterez pas ! Et ne tardez pas trop car l’exposition se termine le 16 février 2020 !