Il y a deux semaines, Thaïs Lona nous a séduits avec Dancing Again, un premier single sincère illustré par un clip à la fois simple et entraînant. L’artiste, qui s’inscrit dans un registre RnB/soul et qui dégage une très belle énergie, est définitivement à suivre de près dans les mois à venir. On vous laisse la découvrir à travers notre interview !
Propos recueillis par Olympe Dupont
D’où viens-tu et comment as-tu commencé à faire de la musique ?
Je suis née à Grenoble puis je suis partie à Valence et j’ai trouvé ma place à Lyon. J’ai grandi avec ma mère qui était sénégalaise et capverdienne, donc musicalement ça m’a fait une base qui est peut-être assez différente de bons nombres de Français. Elle écoutait beaucoup de musique brésilienne, capverdienne et sénégalaise mais aussi beaucoup de Marvin Gaye, James Brown, Aretha Franklin et Prince. C’est pour ça que je me suis intéressée à la musique, parce qu’elle passait son temps à en écouter. J’avais aussi un beau-père musicien de jazz qui a vu que j’étais super intriguée par la musique et qui m’a inscrite au conservatoire à six ans et demi. Depuis, je n’ai plus jamais lâché la musique.
Au-delà du chant, de quoi t’occupes-tu au sein de ton projet musical ?
Je fais principalement les compositions. Au-delà de poser des accords au piano et à la guitare et chanter par-dessus, je fais tout toute seule sur ordinateur. Mes compo vont du piano, à la batterie, à la basse. Ensuite, je fais appel à un arrangeur pour enjoliver les sons. Au niveau de la mélodie et de la composition je fais tout seule, mais les textes je les co-écris très souvent parce que j’estime qu’il y a des gens qui le font bien mieux que moi. Je fais appel à un super auteur qui s’appelle NotaBene et qui est originaire du Québec. Il a vécu à Ottawa très longtemps donc il a une culture américaine très présente. Ça me permet de faire le pont entre ma culture française et la manière dont je veux parler des choses. Sa culture américaine m’aide à ce que les paroles soient authentiques comme je chante en anglais.
La décision de chanter en anglais t’est-elle venue directement ?
J’ai hésité, mais le truc c’est que la musique que j’écoute principalement est anglo-saxonne ou américaine donc pour moi c’est instinctif de chanter en anglais. Aussi, vu que dans ma famille il y a plein de cultures et langues différentes, c’est l’anglais qui nous réunit tous. Il y avait cette volonté d’être comprise par mon entourage et par tout le monde. Enfin, c’est au niveau des sonorités, parce que les mélodies que je fais rendent moins bien lorsque je chante en français. Après, il y en a qui font ça très bien et qui arrivent à se l’approprier, mais pour le moment j’ai du mal avec mon esthétique musicale à trouver le créneau pour chanter en français.
Comment ça s’est fait avec ton label, Mister Ibé ?
Ça a été un peu improbable. C’est arrivé à un moment où j’hésitais à arrêter la musique parce que ça ne m’allait plus d’en faire comme j’en faisais. C’est-à-dire que je ne faisais que des reprises, je faisais beaucoup d’événementiel et ça commençait à tuer un peu ma flamme, je ne voyais plus trop l’intérêt de faire la musique comme ça. J’ai donc décidé de partir à New York pour me rapprocher au plus de la musique que j’aimais et pour comprendre comment ils en vivaient, comment ils s’inspiraient. Et, lorsque je suis revenue de ce voyage, j’ai reçu un appel de la secrétaire d’Ibrahim Maalouf qui m’a dit qu’il était tombé sur mes covers sur YouTube, qu’il était fan, et qu’il voulait me rencontrer pour éventuellement faire un premier album ensemble. J’ai d’abord cru que c’était une blague, je ne l’ai pas du tout prise au sérieux. Puis ensuite elle m’a dit qu’en fait c’était très sérieux et que ce serait vraiment cool que je la rappelle, donc évidemment je suis montée à Paris pour les rencontrer. On a pris le temps de se connaître musicalement et ça a matché !
Peux-tu nous parler de ton premier single Dancing Again ?
Ce morceau est particulier pour moi car c’est l’un des plus anciens. Je l’ai composé il y a 4 ans. Il parle du fait qu’on n’est pas obligé de danser à deux ou à plusieurs, mais qu’on peut aussi danser tout seul. On peut être bien tout seul et se rendre heureux seul. Ce morceau, je l’ai écrit alors que je vivais une séparation avec quelqu’un de toxique qui conditionnait mon bonheur et qu’un jour je me suis retrouvée à danser chez moi, seule. D’abord, ça m’a fait bizarre, puis j’ai fini par écrire cette musique pour dire que ça ne l’était pas, qu’on peut se célébrer seul. Quant au clip, il a été tourné chez moi. J’ai tenu à ce que ce ne soit pas des chorégraphies élaborées mais juste un moment où je me lâche pour dire qu’on n’a pas besoin du regard d’autrui et qu’on peut être bien avec soi-même
Et pour finir, quelle est ta musique du moment ?
Je suis une grande fan d’Amy Winehouse, je reviens très souvent à l’album Frank. Pour un morceau, je dirais I Want You Around de Snoh Aalegra.