Rencontre avec Julien et Hugo du groupe ROP, pour parler de leur single SEULE disponible sur les plateformes depuis le 20 janvier dernier. Le groupe Bordelais se confie le temps d’une interview sur la formation du groupe, leurs diverses expériences scéniques, et surtout sur leur premier clip tourné comme un road trip. Beaucoup d’humour, d’humilité et de talent, le combo parfait pour une sortie réussie.
Propos recueillis par Edwige Chauvière
ROP ça commence comment ?
Julien : ROP ça commence au lycée, ça commence par une « non-amitié », on était dans la même classe en première terminale, et moi j’étais plus type premier rang et monsieur était plus type dernier rang, on avait pas les mêmes amis.
Hugo : Un jour, à la fin d’un cours il a fait un morceau avec un autre pote, à la guitare chant, et j’ai trouvé ça vraiment stylé. Moi je faisais que de la guitare chez moi tout seul depuis quelques années, et on a commencé à jouer ensemble. C’est devenu ROP, un vrai projet il y a deux ans. Pour l’instant on travaille encore les weekends et la semaine c’est consacré à ROP et à la musique.
À quel moment est-ce que vous avez commencé à composer ?
Julien : Au début on faisait beaucoup de reprises français anglais. Rapidement, on s’est vraiment tournés vers l’anglais, on a été très inspirés par la folk britannique. Guitare-voix, et on a appris à faire des harmonies comme ça. Petit à petit, on a essayé de trouver notre identité même si finalement on a changé d’univers en passant au français. Et puis on a commencé à écrire après le bac autour de 18/19 ans, pour les premiers morceaux qu’on a écrit en anglais.
Hugo : Je dirais 2017 pour le premier titre terminé.
Pourquoi avez-vous arrêté de chanter en anglais pour passer au français ?
Hugo : C’est une accumulation de choses. D’abord, ROP c’est deux univers personnels différents. Julien à la base il était vraiment très inspiré par l’univers britannique, plus que moi, parce qu’on écoutait pas forcément les mêmes choses, même parfois nos goûts se rejoignaient.
Et puis il y avait la question de savoir si on voulait en vivre. Est ce qu’on veut se faire connaître, qu’est ce qu’on veut faire de notre projet ? Au-delà de faire juste de la musique comme quelque chose qu’on aime, il y a une réalité à laquelle on ne peut pas échapper, en France : si on veut fonctionner il faut chanter en français.
Julien : Mais on l’a aussi fait parce qu’on a réussi à trouver des inspirations dans la variété, la pop, dans tout ce qui se fait en France aujourd’hui. En fait, on était déjà en réflexion à une certaine période, on se disait que se tourner vers le français ça pouvait être pas mal, et on a rencontré notre manageuse en été 2019, qui s’appelle Charline et qu’on aime, et qui nous a encore plus poussés à nous tourner vers le français. Suite à ça on s’est beaucoup ouverts à la pop française et à tous les mouvements français qui existent actuellement et on a kiffé. Donc on s’est inspirés de ça et maintenant on est full français.
C’est quoi vos influences ?
Julien : Il y a tellement de variété dans la pop, je peux te parler de Poupie que je trouve trop cool, Julien Granel il est super inspirant. Il y a plein d’artistes pop qui sont super inspirants comme ça, Julien Doré aussi. Comme on est encore en construction, on essaye de tirer de l’inspiration dans tout ce qui se fait en France aujourd’hui pour savoir comment trouver notre place et comment faire ressortir qui on est.
Et encore une fois, l’inspiration elle vient de France et d’ailleurs, comme on disait tout à l’heure, elle venait d’Angleterre avant, Ed Sheeran, d’Islande par Asguir… On est très inspirés par la folk et on essaye de l’injecter dans notre musique.
C’est quoi votre plus gros projet jusqu’à maintenant ?
Hugo : Le clip. Le projet et tout ce qu’on va faire à partir de maintenant ! C’est le premier projet vraiment abouti qu’on sort. Avant ce n’était pas des clips, on a fait des sessions des vidéos, mais aller de la production musicale jusqu’au travail de l’image et de la direction artistique, c’est la première fois. C’est la première fois aussi qu’on travaille presque exclusivement avec des professionnels et avec des gens qui sont de l’industrie de la musique, même si c’est avant tout des potes, parce que c’est très important pour nous.
Sinon en gros projets on a fait la première partie des Frangines en Janvier 2020, il y a un an au Rocher de Palmer à Bordeaux. C’est le plus gros truc qu’on ait fait, et surtout ça s’est décidé 5 heures avant de monter sur scène. Ce jour là c’était génial, on avait prévu une journée chill, faire un peu de son et terminer par un FIFA et au final on s’est retrouvés sur une grande scène, les gens étaient hyper réceptifs, les Frangines étaient trop cool, le son incroyable, c’était un super expérience.
C’est quoi votre processus de création ?
Hugo : On commence par la musique généralement, ça arrive des fois d’avoir des paroles en tête, mais vraiment la base d’un morceau c’est toujours la musique, c’est ce qui nous inspire le plus. ça nous est jamais arrivé d’écrire un texte complet et d’essayer de le poser sur une mélodie. On arrive plus à créer avec plein d’images en donnant une couleur à ce qu’on écoute, ça nous insoler un thème, un personnage, un univers, alors que juste un texte, avoir un thème sans musique c’est difficile pour nous.
Sachant que au niveau de l’écriture c’est là qu’on a le plus de travail à faire, parce que c’est encre assez laborieux, c’est récent, on y arrive mais ça prend du temps. On se sent plus à l’aise compositeurs que auteur.
Pendant le confinement vous avez beaucoup publié de cover sur votre page instagram, comment l’idée vous est venue ?
Hugo : En fait c’était prévu qu’on s’impose un rythme comme ça de publications, et c’est tombé vraiment par hasard et même si on l’a un peu précipité parce qu’il fallait réagir, c’est tombé pendant le deuxième confinement.
Julien : On voulait fidéliser les gens, montrer ce qu’on sait faire, la manière avec laquelle on travaille, essayer de plus les intégrer dans nos ateliers de création. L’objectif c’était aussi de faire gonfler notre communauté sur Instagram, et avoir plus d’impact pour la sortie du single. Et ça a marché à notre échelle, on s’était dit, l’objectif c’est d’avoir de l’interaction, des personnes qui nous répondent tout ça, c’est surtout le taux d’engagement qui est important.
On a participé à 1minute2covers, c’est une page sur instagram qui propose chaque mois des thèmes avec des covers de tout le monde, et ça nous a ramené beaucoup de monde aussi donc c’était une chouette expérience.
Comment ça se passait techniquement pour l’enregistrement et le choix des morceaux ?
Julien : Toutes les sessions qu’on a faites pendant le confinement c’était que des actus, que des artistes qui venaient de sortir leurs projets. Non seulement c’était cool parce que c’était des morceaux qu’on écoutait régulièrement, et puis aussi parce que stratégiquement parlant, même si ça vient après c’était cool de reprendre des trucs actuels, parce que ça génère plus de retours. On a été repostés par Julien Doré, Poupie nous a répondu, et ça fait trop plaisir! Ça nous a beaucoup apporté de pouvoir faire toutes ces cessions, ça nous a imposé un rythme. Les retours des gens, c’était la première fois vraiment qu’on recevait des messages de gens qu’on connaissait pas et ça fait toujours plaisir.
Hugo : Pour la prod, ça a été tout tous seuls, tout à la maison, et pour le coup, les compétences de Ju sur le logiciel sur lequel on travaille sont vraiment venues nous aider.
Vous avez sorti votre nouveau single « SEULE » le 20 janvier, le clip est sorti mercredi 27, depuis combien de temps vous travaillez dessus ?
Julien : Ça fait un an. Déjà, il a été tordu dans tous les sens ce morceau, on a fait plein de versions différentes. On avait fait plein de prods différentes, mais beaucoup plus dark à la base, et ça ne nous inspirait pas plus que ça. Pendant le premier confinement, gros déclic et on a fait une prod qui nous plaisait beaucoup plus.
Et pendant le confinement on a été mis en contact avec les deux producteurs avec lesquels on travaille aujourd’hui et qui on co-composé et arrangé le morceau avec nous. On est allés à Toulouse en studio pour réarranger et recomposer le morceau avec eux. On a eu la chance d’avoir un incroyable feeling humain et artistique et ils nous ont clairement aidés à trouver notre voie.(Léos Prod).
Hugo : D’ailleurs on peut le dire on a prévu de faire une belle session live du morceau qu’on vient de sortir et on va la faire avec eux à Toulouse dans un studio et ils seront musiciens avec nous, et ça va être très très cool.
De quoi ça parle SEULE ?
Julien : De base, on est beaucoup inspirés par les personnages féminins, et c’est toujours très métaphorique. C’est compliqué d’essayer d’expliquer nos textes, sachant qu’en plus c’est pas toujours très explicite. On aime bien les textes un peu subjectifs que tout le monde peut s’approprier. Ici, c’était quand même d’essayer de raconter l’histoire d’une fille qui peut être dangereuse pour les autres parce qu’elle vit mal le fait d’être mise en lumière, le fait de vivre un succès quelconque, et elle va avoir une influence (malgré elle) assez néfaste sur les personnes qui l’entourent.
Hugo : C’est aussi ce qu’on a essayé de traduire dans le clip. C’est une fille qui est perdue dans son succès en gros, qui fuit sa vie, et elle croise le chemin d’une seule personne (dans le texte), avec qui il y a un vrai truc, et elle se sent bien, elle voit comme un échappatoire en cette personne. Au final elle va lui faire du mal à cette personne parce que sa vie est trop instable, et elle s’en va.
Le point de vue qu’il y a dans le clip, ce n’est même pas celui qu’on avait quand on a écrit la chanson, c’est vraiment une interprétation possible des paroles, mais une parmi des dizaines.
Pourquoi utiliser du storytelling dans le clip ?
Julien : À la base c’était des idées des réalisateurs qu’on a rencontré, nous on aime beaucoup les trucs barrés, donc on avait des idées de danseurs et plein d’idées différentes qui n’étaient pas du tout compatibles. (rires) Quand on a rencontré les réalisateurs, ce n’était pas du tout ce qu’ils avaient en tête en entendant le morceau, donc ils nous on proposé quelque chose plus dans la fiction, avec le côté road trip qu’on retrouve dans le clip et ça nous a plu.
On leur a juste donné l’angle qu’on voulait et puis après on s’est laissés guider parce que c’était notre première expérience.
Le clip on l’a travaillé avec Julien Blanche et Nollan Larroque, qui viennent de Paris, et on l’a tourné entre l’Aquitaine et la Charente.
En quoi est-ce que le clip est important pour la promotion du single SEULE ?
Hugo : On a fait exprès de sortir le morceau d’abord et le clip après pour que le morceau soit découvert sans le clip. Mais c’est vrai que comme on a beaucoup donné dans le clip on a vraiment envie que les gens puissent le découvrir via ce support là. C’est quand même ce qui supporte le plus un single, un visuel avec un clip ça a plus d’impact donc l’objectif c’était bien de tout recentrer là dessus.
Qu’est ce qu’on peut vous souhaiter pour les mois à venir ? Est-ce que vous avez des projets ?
Hugo : Oui. (rires)
La session acoustique et d’autres singles. Tant qu’on est indépendants qu’on se cherche un peu, qu’on a pas notre identité artistique clairement définie on va sortir plusieurs single, on devrait en sortir trois ou quatre dans l’année, on verra. L’avantage de faire ça pour nous c’est aussi d’essayer d’avoir une palette de singles différents et essayer de se renouveler montrer plusieurs trucs à notre public.
On veut refaire de la scène aussi surtout, ça fait deux étés qu’on tourne pas mal, après c’était que des petits concerts, mais on adore le live, et on ne peut pas faire des Rocher de Palmer tous les jours (rires).
Julien : Plus sérieusement, en faisant cette première partie on a senti qu’on était prêts et là c’est hyper frustrant, et à titre perso c’est vraiment le truc qui me manque.
Pour le moment, on veut surtout travailler sur le projet, faire écouter le single à un maximum de personnes, et la suite on verra !
Le mot de la fin ?
Merci ! Et on espère que le morceau plaira, que les gens vont kiffer, que ça leur parlera, que le clip va plaire et va tourner, c’est le souhait et l’objectif. Et on est super contents de ce projet !