On a pu poser quelques questions à Silly Boy Blue, nouvelle figure de la scène musicale française, à l’occasion de la sortie de son premier album Breakup Songs le 18 juin prochain.

Crédits photo : Jeanne Lula Chauveau

Propos recueillis par Aline L’Hourre

Peux-tu te présenter pour nos lecteurs qui ne te connaîtraient pas ?

Je m’appelle Ana, mon nom de scène est Silly Boy Blue. Je fais de la musique, plus précisément de la pop. Mon premier album Breakup Songs sort le 18/06. J’ai très hâte et en même temps très peur.

Comment tu as commencé la musique ?

J’ai commencé en faisant des maquettes sur Internet, puis j’ai été dans des groupes au collège et au lycée. Le dernier groupe dans lequel j’ai été s’appelle Pégase ; c’est là où j’ai le plus appris, notamment à jouer des instruments et puis j’ai lancé mon projet solo. Tout est parti d’une guitare électrique Jim Marley que j’avais reçue en cadeau à Noël pour m’accompagner.

Après plusieurs années dans des groupes, tu as lancé ta carrière solo avec plusieurs EP et maintenant ton album, comment as-tu vécu cette transition ?

Être membre de groupes est hyper formateur, j’ai pu y vivre mes premières scènes mais c’est très différent que d’être en solo. En groupe tu peux te planquer derrière les autres et quand tu es tout seul tu te mets à nu, c’est une grosse prise de risque, notamment pour moi qui défend mes propres morceaux et compo. Mais tu défends ton projet comme si c’était ton enfant. C’est ambivalent, tu as beaucoup plus peur mais ça donne également encore plus envie de se battre.

Ton nom de scène fait référence à un titre de David Bowie, j’imagine qu’il a influencé ta musique, il y a d’autres artistes qui t’ont influencé ?

Oui beaucoup. Il y a plein d’artistes qui m’ont fait aimer la musique mais c’est les femmes qui m’ont donné envie d’en faire. Je me suis dit « Si elles ont réussi, je peux le faire aussi », et si il n’y avait pas eu de musiciennes auxquelles j’ai pu m’identifier je n’aurais sûrement pas fait de musique. J’ai des influences dans beaucoup de styles différents. Je pense notamment à Joan Jett, Charli XCX, Lorde, Kim Wilde ou Evanescence quand j’étais plus jeune.

Ton univers est assez mélancolique, notamment ton album qui s’appelle Breakup Songs, il est fait pour se lamenter après une rupture ou au contraire pour aller de l’avant ?

Dans une rupture y a 1000 sentiments différents : l’espoir, la colère, la tristesse… Mon album retrace toutes ses étapes, on peut donc s’approprier certaines paroles comme on le souhaite. Je pense notamment au titre Creepy Girl par exemple qui ne parle pas du tout de rupture, plutôt du fait d’avoir des crushs donc je pense que c’est possible de s’approprier l’album dans pas mal de moments.

L’amour est la thématique principale de cet album. Y a-t-il d’autres sujets qui te tiennent à cœur et que tu souhaiterais aborder dans le futur ?

J’écris plus facilement quand je vis des histoires d’amour, mais je parle aussi d’autres sujets, comme dans Teenager, où j’aborde un sujet que je pense qu’on est pas mal à avoir vécu en tant que femmes dans notre génération, le fait de ne jamais avoir réussi à se taire, à être calme etc… J’aborde d’autres thèmes moins frontalement que celui de l’amour mais qui peuvent également le rejoindre : l’empowerment féminin, le fait d’aimer qui on aime, de se poser des questions… Je pense que je vais davantage en parler à l’avenir, mes chansons vont évoluer avec moi mais c’est vrai que c’est compliqué d’écrire sur des thématiques aussi fortes.

Tu as sorti une version avec un orchestre de ton titre The Fight, en collaboration notamment avec Uèle Lamore, comment t’es venue l’idée de cette collaboration ?

J’avais envie que The Fight soit sur l’album mais pas de la même manière que sur l’EP, j’ai donc pensé à Uèle, qui est une femme cheffe d’orchestre (dont vous pouvez retrouver l’interview ici). J’ai trouvé ça intriguant, donc je l’ai contactée et elle a accepté direct et écrit les partitions. Je l’admire, elle m’a permis de découvrir un métier que je ne connaissais pas, et cette collaboration a donné une version que j’avais vraiment envie de faire figurer sur l’album. Elle m’a permis de redécouvrir un morceau que j’ai moi-même écrit, et j’ai trouvé ça assez fou.

Tu as travaillé avec Apollo Noir et Sam Tiba pour cet album, tous deux issus de la musique électronique, c’est une volonté de prendre un virage dans ce sens ?

Notre rencontre s’est faite par hasard. J’ai croisé Rémi (Apollo Noir) sur une date et il m’a proposé qu’on bosse ensemble. Ses influences sont électro, mais également beaucoup de rock/punk, notamment grâce au groupe Sneak Peek, qu’il forme avec sa femme. On a pas mal d’influences en commun. Pour Sam, j’avais envie d’apporter un truc un peu plus cash, plus vener sur l’album. On s’est chacun fait découvrir des choses, ce qui nous a fait nous remettre en question perpétuellement, et notre trio a très bien fonctionné.

Est-ce que le fait de ne pas pouvoir présenter le projet sur scène a retardé sa sortie, modifié ton processus de création ?

On a enregistré l’album il y a pile 1 an, on ne savait pas quand le sortir, car je voulais vraiment le défendre en live. Au final, le sortir seulement maintenant était un mal pour un bien, car ça m’a permis de vraiment penser à comment je voulais l’interpréter, ce qu’on voulait faire et ne pas faire, où on allait le jouer etc… Pour moi qui ait commencé par le live, le projet devait absolument passer par là, donc sa sortie tombe bien car les concerts vont pouvoir reprendre.

J’ai vu que les dates de la tournée étaient sorties, un endroit où tu as particulièrement hâte de te produire ?

Pour moi, chaque date t’apporte quelque chose, on ne peut jamais prévoir ce qui va se passer, donc j’ai hâte à chaque date de la tournée, d’autant plus après la période du Covid. Il y a quand même la Gaïté Lyrique le 06/10, qui est un peu une date clé ; c’est ma première date sur Paris en solo, ça me fait flipper mais j’ai hâte ! J’ai aussi des dates de cœur, comme les Nuits de Fourvière, où je suis allée quand j’étais petite et où je vais jouer avec Woodkid, Les Femmes S’en Mêlent, où j’ai joué il y a très longtemps, ou de pouvoir retourner au Printemps de Bourges, après avoir participé aux Inouïs.

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