Terriblement psyché et pourtant si doux. C’est cette antinomie qui caractérise la mélodie du chanteur-compositeur israélo-parisien Magon. Après Out in the Dark, un premier album plus que réussi sorti en 2019, il revient avec un nouveau single, Change, aux sonorités indie folk. On y retrouve autant les influences d’un Lou Reed de 1972 que d’un Mac DeMarco de 2014. Avant la sortie de son album en janvier, on avait envie d’en savoir un peu plus sur Magon.

Propos recueillis par Eva D.-P.

Hello ! Est-ce que tu peux te présenter ? 

Hello ! Je suis Magon. Je suis un musicien israélien qui vit à Paris, et cela depuis 11 ans déjà 🙂

Comment es-tu tombé dans la musique ? 

J’ai toujours aimé la musique, mais ce n’est qu’à la fin de mon service militaire, à 21 ans, que j’ai décidé de m’y mettre plus sérieusement, et je ne fais que ça depuis!

Tu as entièrement produit et enregistré ton album seul. Pourquoi avoir fait ce choix ?

Travailler seul présente de nombreux avantages. Je peux travailler quand je veux et aussi longtemps que je veux. Je peux aussi changer d’avis un millier de fois sur n’importe quoi sans avoir à considérer personne d’autre. Et laisser libre cours à son imagination dans une liberté totale d’expression, je pense que c’est le rêve de n’importe quel artiste ! Mais surtout, étant donné que je n’ai pas le budget pour enregistrer pendant des mois dans un studio professionnel avec des musiciens professionnels, ma musique ressort le mieux lorsque je travaille seul dans mon studio.

Tu sembles avoir choisi le thème du temps qui passe pour ce nouvel album, en prenant un créneau assez mélancolique. Dans Change, la nuit semble jouer sans le protagoniste. As-tu écrit ce titre comme une sorte de journal ? 

J’ai écrit et enregistré Change juste après mon retour de tournée. J’ai commencé par la musique et elle avait ce sentiment nostalgique, et je suppose que c’est venu naturellement de mettre des paroles narratives et de raconter ce que je vivais à l’époque. Il y a d’autres chansons de l’album dans ce style de narration, mais j’ai aussi exploré d’autres univers lyriques.

Y a-t-il une référence à After Hours de Scorsese dans ce single et plus largement dans ton album ? 

Pas vraiment, mais j’aime le film, du coup ce rapprochement a fini par me passer par l’esprit aussi ! Mais si visuellement il y a ressemblance, je pense que les deux formules renvoient à des atmosphères assez différentes dans le sentiment qu’elles confèrent. 

Pourquoi avoir choisi les colonnes de Buren pour la couverture de ton album ? 

Cette photo a été prise par ma copine le lendemain d’un concert, un jour où nous sommes allés nous promener en ville, sans destination précise. Quelques mois plus tard, quand nous avons commencé à travailler sur la pochette, nous sommes tombés sur cette photo parmi mes archives. Non seulement on a apprécié sa bonne qualité graphique, mais on a trouvé qu’elle me représentait au moment où j’écrivais l’album. On s’est dit qu’elle serait très belle sur un vinyle. 

Peux-tu conseiller à nos lecteurs une chanson à écouter au réveil, avec une tasse de café brûlante ? 

Weather Report de The Tennors

S’il ne devait plus rester qu’un seul album sur Terre, ce serait…

Wede Harer Guzo de Hailu Mergia

Quels sont tes projets pour la fin d’année, jusqu’à la sortie de votre album ? 

Le « projet » le plus passionnant avant la fin de l’année est la naissance de mon premier enfant qui aura lieu dans très peu de temps, avant la fin de ce mois d’octobre ! Je ne sais pas à quoi m’attendre, mais je suis déjà très heureux et enthousiaste à ce sujet. Sinon, j’ai de nouvelles vidéos en cours de réalisation, quelques concerts en novembre et décembre. Je commence déjà à enregistrer des nouveaux sons, au moins quelques jours par semaine !

Vous pouvez retrouver Magon sur Instagram en cliquant ici.