Imposs est l’un des piliers et précurseur du rap québécois. Il revient après 8 ans d’absence avec son nouvel album ÉlévaZiiion qui sortira le 2 octobre prochain. Pour l’occasion, on a eu la chance de discuter avec lui de ses influences, de ses projets et de sa carrière.

Crédits photo : Jorge Camarotti

Propos recueillis par Antoine Froidefont

C’est ton premier album depuis 2012. Qu’attends-tu de ce projet ?

Bonne question. J’ai la chance d’être là depuis plus de 20 ans et maintenant je n’attends plus de validation. Je voulais revenir avec ce projet mais sans attente particulière, je veux juste le partager aux gens et qu’ils rentrent dans mon univers. 

Je connais l’industrie du disque et je répète sans cesse aux jeunes artistes avec qui je travaille de ne pas vivre pour les chiffres et les clics. Pour moi, ce n’est plus important. Je suis juste dans l’échange et le partage pur de l’art. Je veux juste être compris et que les gens kiffent.

On retrouvera Marie-Mai sur ton album. Y aura-t-il d’autres collaborations ? 

Je ne peux pas tout dévoiler car ça fait partie de la stratégie de sortir les informations au compte-goutte mais il y a des gros noms sur le projet. J’ai voulu créer un pont entre différents genres, comme par exemple le morceau avec Marie-Mai qui est très électro/pop et d’autres morceaux beaucoup plus underground. 

Tu avais prévu une tournée pour accompagner cet album ?

Évidemment. Juste avant que tout s’arrête, on était en train de planifier la tournée. On a mis certaines choses en suspens et on a essayé d’en faire d’autres. Maintenant, l’industrie s’adapte. Au Québec, on a les drive-in où les gens viennent voir un film (ou un concert). On peut aussi faire des lives à partir de chez nous sur les réseaux sociaux. Il y a des opportunités pour continuer à partager notre musique mais tout ça, c’est pas le même feeling, pas la même vibe. On a hâte de revenir à une forme de normalité.

On ne t’a pas vu en France depuis 2003 et ta tournée avec NTM et IV My People. Tu projettes de revenir ?

Bien sûr ! Ça fait partie de mes objectifs. En France, il y a un vrai public de connaisseurs et je me souviens avoir été vraiment bien reçu. Il n’y a pas de frontières et même si le Français est un peu différent, il n’y a aucune fermeture d’esprit. C’est le moment pour moi de revenir voir mes amis français.

Aujourd’hui, le Canada jouit d’une position extrêmement forte dans l’industrie musicale mondiale. Est-ce que les artistes québécois arrivent à se faire une place entre Drake, The Weeknd et les autres superstars ?

Au niveau démographique, on touche forcément moins de monde car on ne représente pas le Canada au complet. La seule place francophone est au Québec mais petit à petit, on se développe et les gens commencent à s’intéresser à nous. 

Tu pourrais nous conseiller des artistes québécois ?

Bien sûr ! Lost, Tizzo du Canicule Records, TK, Rymz. Ces gars sont très bons et il faut leur donner de la force.

Chez Mauvaise Graine on a l’habitude de finir l’interview avec une question : qu’est-ce que tu écoutes en ce moment ?

Depuis quelques temps je suis à fond sur Pop Smoke et j’ai eu le privilège d’avoir accès à certains morceaux avant la sortie de l’album. J’écoute du James Brown, beaucoup de soul, j’écoute aussi SAINt JHN qui ne va pas tarder à exploser. J’essaye d’être ouvert à tous les styles et surtout je ne cherche pas la musique. Quand la musique vient me chercher, c’est que c’est très bon. Les multiples influences musicales qu’on a nous forcent à être de meilleurs artistes.