Aujourd’hui sort le nouvel album L’Amour Hélas de Clio. Nous vous parlions déjà de la chanteuse dans un précédent article où elle nous en avait dit plus sur les dessous de sa créativité, à l’occasion de la sortie de trois singles. Ce 23 avril, elle revient donc avec un doux album que l’on vous recommande vivement d’écouter. 

Crédits photo : Ugo Berardi

Propos recueillis par Augustin Guillet de la Brosse

Hello Clio ! Est-ce que tu pourrais te présenter pour ceux qui ne te connaîtraient pas encore ?

Je m’appelle Clio. Clio c’est mon prénom. C’est aussi mon nom de scène. Je vais sortir un troisième album à la fin du mois d’avril. C’est un album pour lequel j’ai écrit et composé les chansons, comme les deux précédents. Trois garçons avec qui je tourne sur scène ont fait les arrangements. C’est la même équipe qui me suit depuis des années !

Cet album va sortir le 23 avril. Qu’est-ce qui a changé depuis la sortie du premier en 2016 ?

Ma manière d’écrire mes chansons n’a pas changé. J’écris toujours dans mon coin, toute seule, sur mon piano. Pour le premier album, il y avait des chanson composées à la guitare et d’autres au piano. Maintenant j’ai laissé la guitare de côté, je ne l’utilise plus du tout. Je compose uniquement au piano, avec lequel je me sens plus familière. Cela a une influence sur les arrangements, qui sont nettement plus libres dans les deux derniers albums. Le premier, c’était vraiment mes premières chansons. Je n’avais pas d’expérience de studio, d’arrangements. Je découvrais tout ! C’était un album qui était destiné à être vendu à la fin des concerts. Comme une petite carte postale de mes chansons, mais sans véritable travail en profondeur sur la production du disque. C’était passionnant, ça m’a permis de me rendre compte que c’était quelque chose qui m’intéressait et qu’il fallait travailler sur les disques d’après. Sur le second, j’ai pris beaucoup de temps à trouver les personnes avec qui je voulais travailler sur le long terme. J’explorais chaque chanson pour trouver les sons et les arrangements adaptés. Ensuite, pour le troisième disque, j’ai travaillé avec la même équipe. On se connait très bien. On avance plus vite, on sait où on va. Je me rapproche à chaque fois plus de ce que je veux.

Dans ton dernier album, il y a un duo incroyable avec Iggy Pop. Comment c’était ? Comment ça s’est passé ?

J’ai toujours du mal à réaliser que c’est vrai. Ça me parait tellement fou comme histoire, mais ça c’est fait d’une manière tellement simple ! J’ai écris ce duo où je chantais les 2 parties. Je me disais que j’aimerais bien que ce soit une voix grave avec un accent anglais ou américain. Mon manager a instantanément eu l’idée d’Iggy Pop. Il a donc écrit à son agent, qui lui a transmis. La chanson est rapidement arrivée jusqu’à l’oreille d’Iggy Pop qui a très vite répondu qu’il l’aimait et qu’il était partant pour faire le duo. On ne peut pas faire plus simple comme trajectoire ! Il a été extrêmement généreux et vif. Tout s’est réalisé rapidement. Malheureusement, à cause de la situation sanitaire, on ne s’est pas encore rencontrés physiquement. Tout s’est fait à distance, lui à Miami et moi à Paris.

Mais il l’a fait avec beaucoup de coeur, vraiment on a tous été très touchés !

Tu nous surprends avec des duos improbables comme celui-ci, mais aussi Fabrice Lucchini ou Gauvain Sers. Comment choisis-tu ces artistes ? Et qui est le prochain?

Avec Gauvain, nous avions été programmés ensemble dans une petite salle de concert à nos début. L’idée du programmateur était de faire un co-plateau en faisant réécrire une chanson aux deux artistes. C’est de là qu’est né le duo avec Gauvain, à l’initiative du programmateur !

Concernant Fabrice Lucchini, c’était une suggestion de mon manager cité précédemment. Il a eu la bonne idée d’envoyer la chanson Eric Rohmer à Fabrice Lucchini, qui est un de ses acteurs fétiches. Fabrice Lucchini a été très réceptif ! Il a beaucoup aimé la chanson et a proposé lui-même de faire un duo, même si ce n’était même pas l’idée de base !

Le prochain, on cherche encore après Iggy Pop, c’est difficile. J’ai pensé à Edouard Balladur, il faut vraiment quelque chose de surprenant. Pour l’instant c’est ma meilleure idée ! (rires)

Il y a aussi un clip qui est sorti le 26 février dernier intitulé Elle voudrait. Ce clip, comme d’autres, a été réalisé par Isabelle Maurel. Peux-tu nous en dire un peu plus sur cette collaboration et sur l’histoire de ce clip ?

Isabelle Maurel est en train de terminer l’écriture d’un long métrage et m’a demandé d’écrire des chansons. J’ai dit oui car j’aime beaucoup son projet. Par conséquent, j’ai trouvé cela assez naturel de lui proposer de réaliser les clips de ce nouvel album. C’est une belle manière d’entamer une collaboration. Nous avons des sensibilités assez proches. Elle aime beaucoup mes chansons et c’est super de confier ses clips à quelqu’un qui est non seulement un professionnel de l’image mais qui est aussi vraiment sensible à mon travail. Elle a une capacité à écrire et à imaginer des choses à partir de mes chansons qui est vraiment incroyable. Pour l’instant, deux clips sont sortis, mais deux autres vont sortir très prochainement.

Concernant le clip de Elle voudrait, c’est un plan séquence. Une chorégraphie immense avec une multitude de personnages. On ne les voit pas tous car on voit très peu de choses à l’image mais chaque petit élément est manipulé par une personne avec une ficelle ou une perche. Nous étions très nombreux à avoir un petit rôle pour participer à l’image de ce plan séquence. C’était très drôle et vraiment impressionnant !

Une thématique récurrente dans tes chansons, dans cet album et les précédents, c’est l’amour, mais aussi la rupture et la souffrance. Pour toi, ce sont deux notions indissociables?

Je ne sais pas si on souffre dans mes chansons. Il y a toujours l’idée d’histoires amoureuses avec des petites souffrances, mais jamais rien de très tragique. Il est difficile de vivre une histoire amoureuse sans en ressentir toutes les parts d’ombres. Ce qui est magnifique est aussi fait de doutes et de sentiments variés. L’histoire amoureuse, ce n’est pas que la lumière et les fleurs !

 Tu fais des chansons à texte et tu disais dans une ancienne interview que la musique était un support pour écrire des chansons. Dans tes chansons, les mots sont-ils plus importants que la musique ? Ou sont-ils complémentaires ?

Pour moi ils forment vraiment un tout. En général, mes premiers mots se posent sur des premières lignes mélodiques. C’est très lié ! Chaque mot s’installe sur un morceau de mélodie directement. Je n’écris pas un texte que je vais ensuite mettre en musique pour essayer de le magnifier. C’est vraiment une construction commune, un bloc. Ensuite, dans un second temps, je retravaille beaucoup le texte une fois que la trame mélodique est installée.

Il y a beaucoup de références de Nouvelle Vague dans tes chansons et dans tes clips. Qu’est ce qui t’a séduit dans ce mouvement cinématographique ?

C’est vraiment une ambiance, une époque, des manières de parler, de s’habiller. C’est une époque qui me touche beaucoup. J’aime beaucoup les personnages qui parlent de leurs histoires. J’adore les films où l’on voit des personnages parler et discuter entre eux. Il ne se passe pas forcément grand chose mais il se passe tellement de choses dans le récit et dans le dialogue ! C’est vraiment ça qui me plait.

Pour écrire, tu t’inspires donc d’amour et de références cinématographiques. Quelles seraient tes autres sources d’inspiration ?

Question difficile ! J’ai l’impression de ne pas savoir quelles sont mes sources d’inspiration. Je dirais l’observation. J’observe autour de moi, en moi. Ce sont les sentiments qui m’habitent et qui m’ont habitée qui sont mon inspiration, ceux autours desquels je tisse des histoires. Je ne raconte pas forcément ma vie mais cela part toujours d’un ressenti, d’une émotion.

Maintenant que ton album est enregistré et va sortir, quels sont tes plans et projets pour les mois à venir ?

On a déjà commencé à retranscrire tout ça sur scène. C’est encore un autre exercice car on travaille chaque arrangement pour qu’il rende aussi bien que sur le disque. On espère pouvoir faire des concerts très bientôt, normalement à l’automne. Et puis je vais continuer à écrire des chansons dans mon coin ! Enfin, le projet de film dont je parlais avec Isabelle Maurel va beaucoup m’occuper !

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