Sorti directement sur la plateforme Disney+, le tout dernier film d’animation Pixar Soul promettait rien que dans sa bande-annonce de nous mettre au moins la larme à l’œil ! Après visionnage et quelques mouchoirs, on vous dit ce qu’on a pensé de cette nouveauté attendue de l’année 2020 qu’on aurait bien aimé pouvoir voir au cinéma.

Article écrit par Nina Lachery

Avant toutes choses, petit message d’avertissement : dans cet article quelques petits spoils pourraient se glisser alors si vous n’avez pas vu le film et que vous souhaitez garder le mystère jusque là, un peu de patience ! 

Dans Soul, on suit Joe Gardner, professeur de musique dans un lycée qui rêve depuis toujours de devenir un grand pianiste de jazz. Musicien très doué mais jamais découvert, il obtient la chance de sa vie lorsqu’une chanteuse renommée, Dorothea Williams, lui propose de jouer le soir même lors de son concert. L’opportunité tourne court quand, à cause d’un trop plein d’inattention, Joe tombe dans une bouche d’égout laissée ouverte et se retrouve dans l’au-delà.

C’est avec lui que nous découvrons donc l’au-delà ou le « grand après » dans lequel se trouvent toutes les âmes des personnes décédées avant de rejoindre la lumière. Un choix esthétique génial a été pris ici avec des designs épurés pour les personnages de l’autre monde, très linéaire et mobile. Malgré tout, une petite angoisse subsistait en nous ! Car oui, souvenez-vous, le dernier personnage principal noir développé par Disney, c’était Tiana de La Princesse et la Grenouille, une magnifique jeune femme qui avait eu le droit de passer tout le long métrage sous la forme d’une grenouille verte, transformation certes drôle mais assez dérangeante quand on est face à la première princesse africaine-américaine de la firme aux grandes oreilles.

Une petite peur donc, que Joe passe la totalité du film sous la forme d’une petite âme bleue, désespérément en recherche d’un chemin pour retourner dans le monde des vivants. De ce côté-là, on se rassure, tout le film ne se déroule pas du côté des âmes et on retrouve rapidement New York, bouillonnante de vie. Les images sont superbes et la lumière est assez incroyable pour être acclamée, nous donnant sans aucun doute l’envie de visiter la Grosse Pomme.

Du point de vue du doublage, nous sommes aussi servis avec Jamie Foxx en voix américaine de Joe Gardner, et Omar Sy en voix française. L’acolyte de notre héros, une âme non-née rebelle surnommée 22 est doublée elle par la superbe Tina Fey dont on a adoré le côté « Karen ».

Alors avec tous ces points positifs, pourquoi ne sommes nous pas totalement convaincus par Soul ? Bien qu’intéressants et complexes, les personnages ne sont pas aussi aboutis qu’ont pu l’être par le passé Carl de Là-Haut ou Coco du film du même nom. L’histoire se déroule vite et les péripéties s’enchaînent trop rapidement pour qu’on rentre totalement dans le monde des vivants ou celui des âmes. Finalement, la marque de fabrique sentimentale, cultivée ces dernières années par les studios Pixar, ne fonctionne pas totalement. On n’est pas aussi émus que pour Vice-Versa et ça tombe un peu à plat malgré tout l’effort mis en place dans l’univers cosmopolite montré à l’écran.

En bref, Soul est pour nous un film d’animation graphiquement beau et joyeusement distrayant, mais il ne fera pas partie de nos grands coups de cœur 2021. On se réjouit quand même d’avoir pu commencer l’année sur cette touche de douceur.