Les collections 2018 se succèdent et de plus en plus de créateurs se lancent dans une mode éthique en disant non à la fourrure et autres matières animales. La voie fut ouverte il y a quelques années de cela par Stella McCartney, une pionnière qui souhaitait une mode qui s’accorde avec ses principes.

Photo de Hannah Morgan sur Unsplash

Article écrit par Justine Roux

2018, l’année de la “fake fur”

2018 est une année importante en ce qui concerne la fourrure. La « fake fur » est de plus en plus réaliste, mais surtout de plus en plus de créateurs et de griffes renoncent à cette matière, dite noble, qui symbolise le luxe. Chaque mois, la liste des créateurs qui disent non à la fourrure s’allonge. De The Kooples à Topshop, de Jean-Paul Gaultier à Gucci, la fourrure est bannie de nos grands magasins et des catwalk, pour la plus grande joie des défenseurs de la cause animale.

La protection de l’environnement, le respect des animaux et la prise de conscience sur le fast fashion sont des éléments qui deviennent essentiels pour les fashionistas, mais pas que. Les principes que défend Stella McCartney deviennent viraux. La cause animale fait de plus en plus débat sans oublier la mode éthique qui s’adapte beaucoup mieux aux attentes et aux besoins des consommateurs. Une mode différente, plus durable, qui respecte la cause animale et l’écologie sans pour autant perdre les qualités naturelles de toutes ces matières controversées.

Une prise de conscience collective

En effet, ces valeurs fortes sont revendiquées par les marques qui travaillent de plus en plus sur les matières pour qu’elles se rapprochent de la qualité du cuir ou de l’isolation des plumes d’oie, en limitant l’impact écologique, souvent très élevé pour ces produits. Prenons l’exemple du cuir. Entre l’élevage des bovins, qui a un lourd impact sur l’effet de serre, et le tannage, gourmand en eau et en produits chimiques, sa production est une des plus polluantes de la mode. Texture similaire, confort identique, sans oublier le style et l’écologie, voilà le nouveau challenge de la mode moderne.

 

Réel engagement ou stratégie commerciale  ? 

Car l’univers du textile, que l’on soit passionné ou non, nous est indispensable. Cette prise de conscience est aujourd’hui partagée par les plus grands noms de la mode. Mais ne serait-ce pas une stratégie pour suivre la tendance des consommateurs et ne pas perdre des parts de marché ? Voici une question que nous pouvons tous nous poser. Malgré tout, cette évolution est bien présente quelles que soient les intentions cachées, qui permettent à certaines grandes marques de redorer leur blason auprès des jeunes générations.

Gucci, non à la fourrure

Rappelons que la haute couture est synonyme de précurseur dans le monde de la mode. C’est elle qui habituellement lance les tendances. Cet investissement écologique et éthique fut lancé par des créateurs indépendants qui avaient un réel intérêt pour ce mode de vie. Ce virage à 180° est-il réellement tourné vers la mode éthique ou est-ce une stratégie pour rester les leaders de la mode sans perdre les faveurs de l’opinion publique ? Qu’en est-il des marques, comme Zara et H&M, qui abandonnent elles aussi les matières animales dans un mouvement écologique et éthique ? Car après de nombreux bad buzz, notamment celui des mots d’alertes glissés dans des vêtements par des travailleurs turcs, ces leaders de la fast fashion doivent faire face à des critiques toujours plus virulentes. Ce ralliement à une mode plus éthique n’est-elle pas un moyen de regagner la confiance des consommateurs ?

Il y a peu, Armani et Ralph Lauren ont eux aussi dit non à la fourrure. Qui seront les prochains ?