Pour ce dernier article 2019, l’équipe cinéphile de MaG s’est réunie pour vous proposer leurs films préférés. 2019 aura été une année riche en cinéma avec de belles pépites et l’avénement du film coréen Parasite dont nous vous avions déjà parlé. On espère que votre année s’est bien passée et que vous êtes prêts à entamer 2020 qui nous réserve de belles surprises cinématographiques. Alors, à très vite !
Article collaboratif
Un jour de pluie à New York – Woody Allen
Le dernier film de Woody Allen “A rainy day in New York” (pour une fois qu’on sait traduire en français) est, malgré les controverses sur lesquelles on ne va pas s’attarder, dans notre top 10. Bon, ce cher Woody a quand même été une nouvelle fois accusé d’agression sexuelle. Par sa fille adoptive. Ça mérite l’interruption. Alors même si cette comédie romantique n’a certainement pas bouleversé ma vision du monde, sa beauté sa fraicheur et son piano relaxant m’ont fait passer un beau moment de poésie. Une ambiance qui provient pour beaucoup du travail sublime de lumière et de couleur dirigé par Vittorio Storaro. Le seul qui arrive à te faire ressentir dans ta salle de cinéma sombre qui sens le pop-corn grillé la douce chaleur des rayons de soleil et l’odeur de la pluie fraiche.
Marguerite Q.
Mid 90’s – Jonah Hill
La décennie 2010 vit l’avénement d’A24 dans la production de films indépendants américains. Jonah Hill avec 90s, son premier film, en est le digne représentant. On y suit la quête d’indépendance d’un adolescent qui va se prendre d’amour pour la culture skate. De nombreux thèmes sont amenés avec brio : l’entré dans le monde adulte, les dysfonctionnements familiaux, la bande d’amis, l’expérimentation. On retrouve des jeunes acteurs très talentueux, en particulier le jeune Sunny Suljic qui est promis à une grande carrière. La soundtrack composée par Trent Reznor et Atticus Ross (déjà remarqués dans l’excellent The Social Network) amène cette ambiance si particulière, teintée de bienveillance et de nostalgie. La reconstitution bluffante ( format 4/3, grain, musiques) permet de ressentir le coté autobiographique du récit. Jonah Hill nous démontre qu’il n’est pas seulement un acteur génial mais aussi un réalisateur à suivre.
Killian L.
Les Misérables – Ladj Li
Les Misérables c’est avant tout une affaire de banlieue. Mais pas la banlieue que l’on nous montre depuis des années. Elle est ici dépeinte par la caméra de Ladj Li, lui-même originaire d’une cité, et qui nous donne à voir les frictions entre jeunes, flics et services municipaux dans ces quartiers. Dans un contexte de violence sociale depuis fin 2018, et ayant lui-même été l’un de ceux dont la voix s’est élevée pour dénoncer les violences policières, il aurait été facile pour le réalisateur de tomber dans la haine antiflic. Mais Ladj Li ne fait pas cette erreur, il exhibe une spirale de la violence meurtrière, dans laquelle la police enchaîne les bavures faute de soutien de l’Etat, et où les jeunes accumulent les délits à force d’être les laissés pour compte du pays des droits de l’Homme. On suit le personnage principal, un agent de la Brigade Anticriminalité fraichement débarqué qui va prendre toute cette violence en plein visage, en même temps que le spectateur. Son histoire, c’est celle d’un type qui se demande comme la police a pu en arriver là. Mais à lui, comme au spectateur Ladj Li répond : « tu viens d’arriver dans notre monde. Qui t’es pour nous faire la morale ? ». Rendez-vous le 13 janvier pour savoir si le film, déjà désigné pour représenter la France, fera parti des nommés aux Oscars.
Alexis T.
La Favorite – Yorgos Lanthimos
Nouveau film de Yórgos Lánthimos après Mise à mort du cerf sacré ou encore The Lobster, La Favorite montre une nouvelle fois l’originalité et le talent d’un grand réalisateur. Jonglant entre drame historique et comédie absurde, La Favorite est un film déroutant où le spectateur peut se sentir déstabilisé face à certaines situations partageant rire et malaise. On soulignera une performance incroyable de la part des trois actrices principales, notamment Olivia Colman qui a d’ailleurs remporté un Oscar pour son rôle. A noter également l’impressionnant travail de l’ambiance du film marqué par une réalisation, une photographie et une bande originale jouissives.
Anatole C.
Dragon 3 – Dean Deblois
Dragon 3 : Le monde caché est le film que j’attendais impatiemment cette année. Avouez, vous avez tous craqué pour Krokmou ? C’est impossible de résister à sa mignonnerie. Et bien préparez-vous pour Dragon 3, car il y a de l’amour. Cinq ans séparent Dragons 2 de sa suite mais dans la temporalité de la série, une petite année seulement s’est écoulée depuis la défaite de Drago. Si vous avez adoré Dragon 1 et 2, vous ne pourrez qu’aimer la suite de cette trilogie. On retrouve ainsi tous nos personnages de Berk dans une nouvelle aventure où ils vont notamment devoir faire face à un nouveau méchant, qui est encore une fois très efficace et bien menaçant. Mais cette suite est encore plus fabuleuse. Dragon 3 est ni plus ni moins la superbe conclusion attendue entre Krokmou et Harold. C’est un film d’animation qui est aussi bien pour les petits que pour les grands. Le film prodigue une grande histoire d’une cohérence rare. A mes yeux, on a de quoi rivaliser avec les plus grands Disney et Pixar.
Chloé G.
Parasite – Bong Joon-Ho
Palme d’or à Cannes cette année, Parasite est le film qui a retourné le public et qui a à nouveau montré la qualité du cinéma coréen. En mélangeant comédie, drame et thriller, le film entraîne le spectateur dans un scénario machiavélique aux rebondissements inattendus jusqu’à un climax percutant. Fort en messages et en symbolisme, Bong Joon-Ho nous livre une critique sociale choc, originale ne laissant pas le spectateur indifférent. Pour découvrir notre critique entière sur le film, cliquez ici.
Anatole C.
The Lighthouse – Robert Eggers
The Lighthouse est la surprise déroutante de cette fin de décennie. Réalisé par R. Eggers, auteur du très beau film de genre The Witch, le film est une proposition de cinéma radical. En savoir le moins possible sur ce que raconte The Lighthouse est essentiel pour en apprécier l’expérience. Sous ses airs de film d’auteur usant d’artifices qui rappellent le cinéma impressionniste des années 30, le film pousse le spectateur dans ses retranchements ; Un phare brumeux, des légendes de marin, beaucoup d’ivresse et un duo aussi fascinant que repoussant (porté par les très grands Willem Dafoe et Robert Pattinson, dont les choix de rôles s’avèrent toujours plus réussis). The Lighthouse ne plaira pas à tout le monde mais a le mérite de se servir à la fois de la matière sonore et d’une imagerie gothique et angoissante pour livrer un spectacle totalement inédit.
Justine B.