C’est dans l’intimité d’une salle silencieuse que nous rencontrons MALVINA pendant le MaMA Music et Convention. Avec son univers bien à elle, la jeune femme a plus d’une corde à son arc : chanteuse, pianiste, productrice, mais aussi danseuse de pole dance, on a tout de suite accroché à ses sonorités électro empreintes de forces et de profondeurs. Si on avait pu la découvrir sous un autre pseudo, MALVINA est de retour sur le label Pop Noire et on a hâte de découvrir la suite. D’ici là, bienvenu dans son interview prédictions.
Propos recueillis par Eva Darré-Presa, retranscrits par Anna Le Gallou
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Est-ce que tu te souviens d’un moment dans ta carrière qui a été assez révélateur et décisif pour toi ?
MALVINA : Un moment qui a été assez décisif, c’est le moment où j’ai rencontré les personnes qui m’accompagnent aujourd’hui dans mon projet. Notamment quand j’ai rencontré Joachim Baumerder qui est mon meilleur ami et le mec avec qui j’ai fait mon nouvel album. Le jour où j’ai rencontré ma manageuse a été un gros tournant dans ma carrière aussi car elle m’a fait rencontrer plein de gens !
Et comment ça s’est fait tout ça ?
Avec Joachim, c’était il y a peut-être sept ans, il est venu me voir lorsque je donnais une masterclass de production à FGO-Barbara. C’était Ableton qui m’avait invitée, Joachim était dans le public, il est venu me voir à la fin et on est devenus meilleurs potes très très rapidement ! J’ai rencontré Sophie, ma manageuse, parce que c’est la meuf d’un pote à moi, je cherchais une manageuse, elle était manageuse donc voilà ça s’est fait tout simplement.
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Qu’est ce qui t’inspire dans le monde qui t’entoure ?
J’avoue, ce qui m’inspire c’est les trucs un peu… weird. Quand c’est des choses qui choquent les gens, en général c’est le truc qui m’attire le plus. Plus c’est bizarre, plus j’aime ! Ce que j’aime bien faire pour créer c’est d’aller vivre des aventures, je ne vais jamais créer devant un instrument ou devant un ordi. Ce que j’aime c’est choisir des choses qui me poussent dans mes retranchements, je les vis à fond et après j’écris sur ce sujet. Je construis d’abord les choses dans ma tête et après je vais sur mon ordi. En général, ce qui m’inspire c’est de vivre des choses fortes et de préférences un peu tordues.
On est dans le thème de l’interview ! Donc d’abord tu t’inspires, et ensuite tu vas sur un instrument ou sur l’ordinateur ?
Ouais, je pense que j’ai besoin d’avoir des trucs à dire. Si je ne vis pas des choses en dehors de chez moi, c’est compliqué. Là par exemple, je me rends compte que je vais uniquement préparer des sorties de trucs, filmer des trucs, prendre des photos, préparer des concerts, préparer des interviews… Et en fait, je me rends compte que je ne fais plus du tout de musique parce que je n’ai plus le temps de vivre des choses en dehors de ça, et moi c’est vraiment le truc qui m’inspire. J’ai hâte justement de pouvoir avoir un peu de temps à consacrer à découvrir de nouvelles choses.
Je pense qu’avant tout, j’ai besoin de vivre des choses avec des gens. De réaliser des choses sur moi. J’aurais du mal à écrire si je n’avais pas cette volonté de devenir une meilleure personne. Je pense que c’est ce qui nourrit le plus ma création.
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Qu’est ce qui t’aide à persévérer dans ton travail ? C’est quoi ton moteur ?
Ça va peut-être être un peu intense ce que je vais dire mais si je ne fais pas ça je meurs. J’en ai vraiment besoin pour vivre. Je me suis faite une promesse quand j’étais plus jeune, je me suis dit que je voulais faire ça de ma vie. J’ai eu un moment un peu sombre et c’est ce qui m’a sauvé la vie. De me dire que j’allais me donner à fond, que j’allais me donner les moyens d’y arriver, et que si je restais en vie c’était pour ça. C’est mon unique objectif, j’ai que ça en tête, je respire et je vis pour ça. Hyper drama.
C’est vital…
Au-delà de ça, je n’ai pas nécessairement besoin de me représenter devant les autres ou de dire des choses aux autres, même si évidemment j’adore faire des concerts et ça me fait trop kiffer. Je crois que c’est surtout pour me réaliser moi-même. Ça rejoint la question précédente sur ce besoin de se réaliser, de s’accomplir et de devenir une meilleure personne. J’ai besoin de la musique pour ça. J’ai besoin de l’art pour ça.
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Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite se lancer dans la musique ?
Ne jamais écouter de personnes plus âgées leur dire quoi faire. Globalement, ne pas écouter les gens de l’industrie de la musique sur comment faire de la musique. C’est le plus gros conseil que je pourrais donner à des jeunes qui débutent ! Fiez-vous à votre instinct. N’écoutez pas ce que les pros de la musique vont dire sur votre musique. Faites-vous confiance !
Toi, tu es passée par là ?
Non, parce que j’ai toujours fait les choses que j’avais envie de faire. Je n’ai jamais fait quelque chose pour marcher. Je ne me suis jamais dit “oh il faut que j’écrive un single pop pour devenir une star”. Je faisais les choses parce que j’avais besoin d’écrire. Je trouve que c’est un peu l’erreur, se dire j’ai envie de marcher donc j’écris de la musique qui va marcher. Je pense qu’en général les artistes qui font ça sont très malheureux parce que parfois ça ne marche pas et ça mène à une incompréhension. Je pense qu’il faut avant tout se faire plaisir, suivre son instinct, ne pas écouter les autres.
Tu sens que ta musique évolue au fur et à mesure ?
Oui oui totalement, ce que j’écris aujourd’hui n’a rien à voir avec ce que j’écrivais avant. C’est aussi parce que je deviens une personne différente, plus apaisée. J’ai vécu plein de choses, fait plein de rencontres qui m’ont amenées à devenir celle que je suis aujourd’hui. Forcément, la musique vient avec moi. Si ta musique est sincère, elle va évoluer puisqu’on ne reste jamais la même personne tout au long d’une vie c’est normal. Ma musique reflète bien cette idée là.
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Comment as-tu su t’entourer pour ton projet ?
Mon plus grand mot d’ordre c’est de m’entourer de gens bienveillants avec une intelligence émotionnelle. C’est pour moi, le plus important. J’ai la chance aujourd’hui d’avoir construit un entourage que j’adore et qui sont que des gens très doux qui me donnent des bons conseils, qui sont là pour moi, qui font preuve d’empathie, c’est le plus important au-delà des compétences professionnelles. J’essaie de m’entourer de belles personnes parce que ça fait du bien. Il ne faut pas hésiter à faire un peu de ménage dans son entourage. Parfois, sans être malveillantes, certaines personnes ne correspondent pas à la personne que tu es à l’instant T, et c’est OK de ne pas persévérer avec ces gens-là si ça ne fonctionne pas.
Ça fait combien de temps que tu as réussi à t’entourer ?
C’est compliqué à dire parce que j’ai été pas mal entourée depuis le début. Je suis passée d’une maison de disques à une autre, pour mon nouveau projet je suis repartie à zéro avec une équipe entièrement nouvelle. Ça s’est vraiment construit petit à petit, ça a pris deux ans, j’ai fait ça bien sagement dans mon petit coin en commençant par mon label Pop Noire chez qui j’ai signé. Et puis ensuite ça s’est fait naturellement.
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