Ce célèbre titre musical de La Femme vous dit quelque chose ? Eh bien figurez-vous que c’est exactement la question que l’on pourrait se poser en lisant l’actualité du moment. La montée des extrêmes, et surtout de l’extrême droite, est un fait avéré et ce, à l’international. Les individus sont-ils à ce point désespérés des politiciens actuels ? Ont-ils perdu toute confiance en l’État ? C’est le moment de faire le point.
Article écrit par Léa Pruvoost
02 décembre 2018
L’extrême droite entre au Parlement Régional d’Andalousie. Voici les dernières nouvelles politiques de notre pays limitrophe espagnol. Vox est un parti anti-immigration et anti-féministe, soit un anti-pas-mal-de-progrès-finalement et il a gagné 12 sièges de députés sur 109. C’est la première fois qu’un parti extrémiste revient sur le devant de la scène en Espagne, depuis le rétablissement de la démocratie après la mort du dictateur Franco en 1975. Si cela ne s’est pas fait avant, c’est peut être pour une raison, non ?
Point historique : L’Espagne franquiste est un régime autoritaire qui a perduré de 1936 à 1977 (premières élections libres).
28 octobre 2018
Jair Bolsonaro est élu président du Brésil avec presque 56% des voix. Cela, alors même que ce candidat d’extrême droite est homophobe, raciste, favorable à la libéralisation du port d’arme, à la surexploitation de la forêt amazonienne, et j’en passe ! Ce même homme qui a dit, je cite : « L’erreur de la dictature a été de torturer sans tuer » ! Euh, temps mort : ça veut dire quoi ça au juste ?
Il faut savoir que Jair Bolsonaro a voté en faveur de la destitution de la présidente Dilma Roussef et a rendu hommage au colonel Brilhante Ustra, qui a torturé l’ancienne présidente dans les années 70 sous la dictature militaire. Tiens d’ailleurs, si on revenait sur cette fameuse dictature ?
Point historique : La dictature militaire de Castelo Branco a débuté suite à un coup d’État en mars 1964 et a duré jusqu’en 1985 avec l’élection de Tancredo Neves.
Avril et mai 2017
En France, le FN de Marine Le Pen obtient le deuxième meilleur score du premier tour de l’élection présidentielle, la qualifiant ainsi pour le second tour. Ce parti d’extrême droite obtient 33,9% au second tour, face à Emmanuel Macron (En Marche) : 66, 1% des voix. Il s’en est fallu de peu !
Point historique : Nous portons encore les séquelles de la France « libre » sous le gouvernement de Vichy du maréchal Pétain et de la France occupée par le régime nazi. Qui dit régime nazi, dit dictature, dit Hitler, dit parti d’extrême droite arrivé légalement au pouvoir.
8 novembre 2016
Donald Trump gagne les élections présidentielles américaines malgré ses propos déplacés, ses mensonges, ses scandales, ses idées extrêmes et populistes…
Point : Désolée mais il fallait le placer quelque part.
Aujourd’hui, par exemple, on se dit « envahis » par les migrants qui « volent » les emplois des « personnes de souche », alors que seulement 3% des migrations mondiales arrivent en Europe. Les vagues se succèdent et on s’en prend toujours à la plus récente : celle que l’on se prend en pleine face en oubliant qu’il y en a eu d’autres avant elle. Ah, surtout, rappelez-vous que les Syriens ne viennent en France que pour toucher les APL, c’est bien connu.
Les idéaux populistes, le repli sur soi, la fermeture des frontières, les menaces pour nos démocraties… Est-ce donc ce à quoi nous sommes réduits ? Mais que croyez-vous ? Que les situations, aussi différentes et difficiles soient-elles, peuvent s’arranger en un claquement de doigts ? Il faut du temps. Mais malheureusement, c’est un luxe qu’on n’obtient que rarement.
Tout est cercle vicieux. Si l’État n’augmente pas les taxes sur l’essence, il trouvera une autre source de revenu car c’est ainsi que la société fonctionne. Les prochaines manifestations seront sans doute contre une hausse des impôts. Mais si l’État ne fait rien, comment financera-t-il les écoles, les hôpitaux, les routes, les transports en commun dans quelques années ? Cela d’autant plus que nous sommes face à un ras-le-bol général, exprimé de plus en plus fort par les « gilets jaunes », depuis plusieurs semaines maintenant.
Au delà des plaintes contre la montée du prix de l’essence, ils évoquent les inégalités dont on ne parle pas ou peu : 8 millions de Français vivent sous le seuil de pauvreté en 2018 et la classe moyenne n’a pas accès à un niveau de vie confortable (dans sa totalité, comme promis par le capitalisme, le libéralisme et la démocratie participative). Lorsque l’on décrit ce mouvement, des termes comme « rupture sociale », « malaise profond » et « pente insurrectionnelle » sont employés. En effet, les dernières actualités ont montré des débordements abusifs, dus au fait que ce mouvement est gangrené par des mouvements d’extrême-droite, des mouvements anarchistes et autonomes, des « casseurs » et des personnes qui sortent « juste pour taper du flic ». Des divisions au sein même des divisions. Un bruit tel, que le FN l’utilise pour demander la dissolution du gouvernement…
En tout cas, une chose est sûre : « Ceux qui ne connaissent pas l’histoire sont condamnés à la revivre », Karl Marx.