Imaginaire, énergie, passion, voilà trois mots que nous aimerions utiliser pour vous inviter à entrer dans l’univers de Catastrophe. Un groupe unique, hétéroclite, poussé par un vent de créativité et de curiosité qui les mènent sur bon nombre de terrains. De scènes à plusieurs aux cloisons de leurs appartements, nous avions discuté avec Catastrophe durant le confinement. Aujourd’hui les projets reprennent et le 28 mai, le groupe publiera non pas une mais deux chansons !
Propos recueillis par Eva Darré-Presa
Comment est-ce que vous vous êtes rencontrés ?
Dans la rue, dans des cafés et dans des salles de répétitions, un peu au hasard. Le projet a d’abord été conçu par Pierre, Blandine et Arthur, puis Carol, Pablo et Bastien y ont pris part parce que nous avions des idées, une attente musicale et un humour commun. Très important, l’humour. Ça a été progressif, en tous cas, le groupe a changé de formes plusieurs fois. Nous travaillons aussi parfois avec Mathilde (lyrique), Anne, Romaine et Dorine (danse) depuis quelques mois. Nous sommes fiers du noyaux de gens talentueux qui entourent Catastrophe.
Quelles influences artistiques vous ont permis de devenir qui vous êtes ?
Il y a les chorégraphies tordues et gracieuses de Bob Fosse ; la télévision surréaliste d’Eric André, notre idole absolue ; L’Homme sans qualité de Robert Musil ; la voix-off de Maurice Pialat dans L’amour existe (voyez ce film, qui est disponible en intégralité sur Viméo) et David Byrne.
Comment vous répartissez-vous le travail ? Quel est votre processus de création ?
Nous avons chacun notre spécialité. Personne n’empiète sur le terrain de l’autre. Les idées / impulsions viennent plutôt de Pierre, Blandine, Arthur puis Carol. Pierre (claviers) compose généralement le premier jet des morceaux, Blandine (danse, chant) le premier jet des paroles, Carol (percussions) est monteur et magicien, Bastien (batterie) et Pablo (basse) sont maîtres du rythme. Nous arrangeons et développons les morceaux ensemble. Chacun sa voix propre, puis nous créons des harmonies.
Quel voyage vous a le plus marqués ?
Sans doute la Pologne, où nous avons tourné le vidéo-clip de notre morceau Phoenix. La Pologne nous a surpris. On y a croisé des biches albinos et un chien prénommé « Poutine ». C’était au bord d’un lac. Puis à Varsovie, on est allé voir le cœur de Chopin, qui a été « emmuré » dans une colonne d’église. Troublant.
Comment est-ce que vous occupez votre confinement ?
Nous avons tous des situations différentes. Dans des appartements, Paris ou banlieue, Toulouse. Arthur avec nouveau-né, Pablo avec ses ustensiles de cuisine, Carol avec des paquets de clopes et de cartes, Bastien ses baguettes, Blandine ses livres, Pierre son piano. On essaye de se réajuster pour la suite. Nous devions présenter des avant-premières de notre prochain projet, au printemps. Tout est annulé, et il faut ré-imaginer beaucoup de choses : on s’efforce de le faire. On fait des réunions sur Discord avec des connexions foireuses. Et comme tout le monde, on prend soin de nos proches, on s’inquiète des gens qui sont seuls, on essaye d’être à l’écoute.
Dans une période aussi anxiogène, quel message souhaitez-vous faire passer ?
Nous n’en avons pas.
Qu’est ce que vous aimeriez voir changer après le confinement ?
On aimerait que les services publics soient mieux rétribués. Et, dans notre secteur, qu’on redécouvre l’importance du fait de faire de la musique ensemble. Toucher des corps, jouer avec des gens, être dix sur scène s’il le faut. Tout ça est une chance. Il faut s’en saisir, la protéger : on le réalise plus que jamais quand ce n’est plus là.
Quels sont vos futurs projets ?
Nous avons dans les fourneaux une comédie musicale dont on ne peut rien vous dire pour l’instant, si ce n’est qu’elle parle du temps. Tout ça sortira à l’automne, avec des premiers extraits très vite.
Vous avez un rituel avant de monter sur scène ?
Oui, mais il est secret et doit rester un mystère.