Mondialement au top des charts, le rap est à son apogée, des Victoires de la musique jusqu’à la mode. Les gangsters d’avant y sont les nouvelles figures de certains créateurs, comme lors du dernier défilé Louis Vuitton dirigé par Virgile Arblot lors de la Fashion Week parisienne. Mais le point culminant de ce véritable « mode de vie » des mauvaises graines du rap signe-t-il le début d’une décadence certaine ?

Photo de Victor Rodvang sur Unsplash

Article écrit par Mathieu Moreau

Le rap, style musical apparu dans les années 1970, est vite devenu une nouvelle forme d’expression vocale sur fond musical. Il est né dans les ghettos des États-Unis, notamment dans le quartier du Bronx. Le rap s’est popularisé au fil des années et a connu son apogée en 1980. Son apparition est dûe a l’influence d’autres genres musicaux, comme le reggae, le blues et le jazz. Cette culture musicale a pour thèmes récurrents l’amour, la politique ainsi que la pauvreté liée à différents problèmes sociaux.

L’essor du rap, le déclin du disco

Pour autant, le rap a su se faire une place dans ce cruel monde qu’est la musique, grâce à des opinions fortes sur les tendances musicales de l’époque, et plus particulièrement, le disco. En effet, si vous vous posiez la question, il y a corrélation entre l’essor que va connaître le rap et la disparition de ce qu’était le disco. Le disco des années 80 était plus qu’une musique, c’était un véritable mode de vie : danses endiablées, strass et paillettes, héroïne et joint, orgies à tout-va.
Tout était réuni pour attirer le grand public. Malheureusement pour le disco, ce mode de vie n’est pas applicable aux longues durées. C’est alors qu’apparaît « The Message » en 1982 comme une aide divine dans une lutte contre l’idiotie de ces soirées toujours plus déchaînées.

Sont ensuite apparus de nombreux poètes du ghetto et de journalistes tels que Ice Cube, The Notorious Big, Tupac et BAM. Le rap prend la place d’un rôle sérieux et prend place sur le trône.

Les nouvelles graines du rap

Malheureusement pour ces pionniers qui ont osé choquer le grand public tout en le charmant par l’honnêteté et la richesse des textes, cet art se popularise plus par son rythme que par sa poésie.

Devenus numéros uns des ventes partout dans le monde, beaucoup de ces nouveaux riches talentueux s’exhibent avec toujours plus de drogues, de voitures chères, d’orgies chaudes. Mais dans ce brouillard de poudre aux yeux, la plupart de ces têtes d’affiches confondent aujourd’hui popularité et arrogance. Dans ces styles de vies plus que discutables et désemparés de sens, nous avons besoin de rappeurs aux messages éloquents et aux poumons roses afin de ne pas subir quarante ans plus tard un nouveau « Message » nous invitant à délaisser cet art si convoité de tous.

Bien entendu, tout n’est pas si noir ou si blanc. Nous avons eu aussi une vague de nouveaux rappeurs se concentrant sur l’unité plus que sur la réussite personnelle. Je pense par exemple à Lil Peep, qui n’a pas eu le temps de développer tout son potentiel.. Ou encore a XXXTentacion, figure du mal-être que peut ressentir la génération des 15-25 ans. Mais dans cette diversité et dans cette appropriation de ce qu’est le rap selon chacun, nous assistons doucement à une bataille entre puristes, poètes et fêtards qui serait susceptible de dégoûter ses fans les moins ardus afin de laisser place à une nouvelle culture musicale.