Il y a des chefs d’oeuvre qu’on retient pendant des années tellement l’histoire, l’esthétique, la BO nous ont marqués. Et puis il y a ces films qu’on a détesté. Attention, pas ceux où on se dit “mouais” en sortant de la séance. Non non. Ceux qui nous ont viscéralement marqués tant l’expérience a été marquante. Et c’est de ces films là dont on souhaiterait vous parler aujourd’hui. Petit erratum tout de même : le but n’est pas de cracher sur un film (vous savez bien que ce n’est pas le genre de la maison) mais plutôt de raconter avec humour une expérience cinématographique laborieuse. Bonne lecture !

Downsizing (2018, Alexander Payne)

Article collaboratif

Downsizing (2018, Alexander Payne)

Sans doute une de mes pires séances de cinéma. Je me rappelle avoir été hyper emballé par Downsizing avant sa sortie quand les affiches et bande-annonces sortaient petit à petit. 

Je m’attendais à voir un film assez novateur proposant un vrai concept et au vu du pitch, il y avait de quoi faire. Downsizing raconte l’histoire de Paul Safranek qui décide de rejoindre un programme mis en place par des scientifiques, le « downsizing ». Cette expérimentation consiste à réduire les humains à une taille d’environ 12 cm afin de lutter contre les problèmes liés à la surpopulation. Jusque-là, le film commençait bien : bon casting, début rythmé, intrigue prenante, concept alléchant, etc. Mais une fois que le film commence, enfin semble décoller, ça se gâte. On tombe dans un vide abyssal où il ne se passe vraiment pas grand-chose et où défilent des personnages pas très intéressants. 

Il faut dire que le film dure 2h15 et 2h15 de vide, c’est très long, on les sent passer et je me suis demandé comment on pouvait faire un film si long avec si peu de matière et autant de remplissage. 

Par Anatole Caille

The Black Room (2017, Rolfe Kanefsky) 

Grande adepte des films d’horreur, j’étais prête à prendre tout ce qui passait pour nourrir ma soif d’étrange et de dérangeant. Je suis rarement difficile pour ce genre là et même les navets ont l’avantage d’au moins me faire rire. C’est d’ailleurs un peu ce que j’ai ressenti en voyant The Black Room mais jusqu’à ce que ça dépasse mon humour… je n’ai pas pu terminer tellement c’était grotesque. Je ne sais même pas par quoi commencer tant j’étais ahurie. Dès l’ouverture, l’esprit vengeur qui vient titiller les tétons de la victime m’a fait boire mon verre de travers et ce n’était que le début. Pourtant le Pitch partait bien, on versait dans les classiques nouveaux arrivants qui débarquent dans une maison hantée, bref rien de novateur mais une valeur sûre. Mais finalement je ne sais pas ce qui était le pire, la musique, le jeu d’acteurs, ou le scénario… ah non je sais : les effets spéciaux. Quoi qu’il en soit, à moins d’être à trois grammes je vous souhaite bien du courage si vous osez poser les yeux sur l’œuvre de Kanefsky. 

Par Margot Pannequin

xXx : Reactivated  (2017, D. J. Caruso)

Je ne comprends toujours pas pourquoi j’ai accepté d’aller voir ce film, même si on m’a offert la place. Gentille personne que je suis, j’ai sûrement dû accepter de voir la production de Vin Diesel pour faire plaisir à mon copain de l’époque. Erreur fatale. Je pensais au moins que Nina Dobrev et Ruby Rose (oui oui, elles sont au casting) allaient atténuer mon ennui, mon incompréhension face à ce scénario sans queue ni tête, bourré de mecs fanatiques de sports extrêmes et de rock, bref, une projection pitoyable. Je ne me rappelle même plus de l’intrigue, juste des marcels et chemises sans manche dévoilant des muscles irréalistes, du concours de testostérone, de l’apparition du footballeur Neymar Jr. comme simple opération de marketing, et des vannes pitoyables à destination des protagonistes féminines. Vin Diesel ferait mieux de continuer dans Fast and Furious.

Par Julie Guillaud

Le film inconnu 

Il aurait été facile de choisir L’Homme fidèle pour cet article, ayant passé sans aucun doute les 1h15 les plus longues de ma jeune carrière de cinéphile devant ce film réalisé par Louis Garrel. Et pourtant, il y a eu pire. Bien pire. Si pire qu’il m’est impossible de retrouver le nom de ce film (j’avoue ne jamais avoir cherché à le retrouver). Au programme : Meryl Streep, une famille déchirée, des vieux séniles dans une Amérique profonde. Ça vous dit quelque chose ? (si oui, désolée pour vous) C’est bien la première fois que je manquais de m’endormir dans une salle de cinéma, la chaleur accablante de l’été étant si bien retranscrite qu’elle m’a de suite donné envie de pioncer. J’ai surtout été marqué par une Meryl Streep grognon aux grandes lunettes de soleil, bien loin du glamour de Prada. En bref, une séance somnolente dans une brume estivale bien loin d’être réconfortante mais qui donne envie de sauter à pieds joints dans une piscine, histoire d’échapper à ce film peu convaincant.  

Ps : la curiosité m’a pris, j’ai retrouvé le film noté  ⅕ sur Télérama. Bien la première fois que je suis d’accord avec eux. 

Par Eva Darré-Presa

My hero academia : two heroes 

Parmi les quelques plaisirs coupables que je garde secret, toujours un peu par pudeur (il faut bien briller chez les rédacteurs ciné de Mag), il en est un dont je suis particulièrement fidèle, à savoir la série d’animation japonaise My Hero Academia. Colorée et outrageusement pop, My Hero Academia imagine un monde semblable au nôtre, mais dans lequel 80% de la population humaine mute et se voit doter, dans leur vie la plus banale, de super-pouvoirs. Il suit les aventures du protagoniste, Midoriya, qui n’aspire qu’à devenir un super-héro professionnel, mais qui est l’un des rares né sans pouvoirs. Two heroes est le premier film tiré de la série exploité au cinéma et même un produit dérivé de la série d’origine (car le film étant lui-même adapté d’un jeux-vidéo tiré du manga) : l’adaptation d’une adaptation, il y a de quoi loucher. Je me vois encore prendre deux places, il y a deux ans au Grand Rex, pour l’avant-première française et il ne va pas sans dire que ce film m’était d’ores et déjà dispensable. Et ce dernier n’était pas en reste. En quelques mots, je me souviens, à regret, que toute la narration était celle d’un jeux-vidéo, le tout dans une tour où il faut monter les étages, se débarrasser des sbires, pour arriver à l’ultime vilain (sans compter l’animation de mauvaise facture). Ce qui valait le détour, surtout, c’était l’état de la salle grand large du Rex qui était aussi tendue qu’un stade de football par grand match ou de visiteurs Disneyland attendant leur grand huit : à chaque punchline ou gimmick connus de la série, la salle comble partait en cri de joie, en sifflements ou huements. Difficile de suivre donc, or je crois n’avoir jamais vécu une telle fête lors d’une projection. Après tout, ne dit-on pas que moins par moins est égal à plus ? Étrangement, alors que tout était réuni pour décevoir, j’en ai gardé un souvenir des plus amusés. 

Par Mathieu Dayras