À l’occasion de la sortie de leur album First Dance, nous avons eu le plaisir de partager une interview avec les quatre créatrices du groupe anglais Pot Pourri. Un retour plein de bonne humeur sur la formation de ce groupe tout particulier, dont les membres ; Evie (basse), Emily (guitare et saxophone), Alanna (batterie) et Lauren (piano et voix), ont choisi de se plonger dans cette aventure musicale quelques semaines à peine après avoir commencé à jouer de leurs instruments respectifs.
Propos recueillis par Edwige Chauvière
First Dance c’est une bonne dose de musique qui mêle des influences pop et electro, des instrus originales et des voix planantes… À découvrir d’urgence !
Hello Pot Pourri, vous êtes confinées vous aussi ?
Evie : Oui, on n’a pas le droit de sortir, mais c’est moins strict que la première fois ! Et on n’a pas joué ensemble depuis une éternité ! La dernière fois c’était cet été, on a fait une petite session live dans un cimetière qui était retransmise en live. Jouer dehors c’était le seul moyen !
Comment est-ce que vous avez décidé de monter le groupe ?
Evie : Lauren, Alanna et moi on se connaissait déjà et on avait déjà commencé à parler de monter un groupe, et puis Lauren a rencontré Emily à un concert et d’un coup on s’est retrouvées à jouer ensemble.
On avait tellement envie de monter un groupe qu’on avait choisi de s’appeler « The Promise », parce que c’était une forme de promesse entre nous, et puis quand Emily nous a rejoint, on a changé de nom. Je pense que c’était pour se débarrasser de toutes les mauvaises ondes, et de toute la procrastination.
Nous on partait sur Pot Pourri en pensant au mélange de fleurs, parce qu’est un mélange de pleins de choses et c’est vraiment ce qu’on voulait faire dans notre musique. Expérimenter, mélanger les genres et les influences de musique.
Si vous deviez définir vos influences, ça serait qui ?
Lauren : Je ne sais pas trop quels artistes m’influencent quand j’écris, je crois que c’est plus des films, et l’art en général. Je crois qu’un collègue de travail d’Alanna a remarqué qu’on ressemblait à Roxy Music et j’adore Roxy Music !
Je pense que j’essaye plutôt de créer une atmosphère, une ambiance, une manière de m’échapper et d’extérioriser ce que je ressens, et les groupes que j’écoute m’influencent forcément, même inconsciemment.
La musique n’est pas une forme d’art que je trouve particulièrement intimidante par rapport à d’autres. Je trouve que c’est vraiment une bonne manière de se projeter dans sa création, de se détendre un peu… Mais comme Evie le disait, il n’y a pas d’intention claire ou de volonté particulière, notre musique c’est juste ce que l’on veut que ce soit sur le moment !
Comment est-ce que vous composez vos morceaux ?
Alanna : C’est Lauren qui fait les démos la plupart du temps, et puis on se rassemble et on joue. C’est vraiment intéressant parce qu’on a ces démos et on apprend en même temps qu’on les joue, on laisse un peu la magie du moment s’en emparer !
Lauren : C’est une dynamique un peu particulière pour moi, parce que j’ai joué de la basse dans d’autres groupes, mais je ne sais pas lire les notes, ni les accords, je jouais les morceaux des autres. Et là c’est différent car c’est moi qui crée les démos dans ma chambre. Comme Emily a l’oreille musicale elle arrive à en tirer quelque chose, et puis on travaille dessus en répétition toutes ensemble. C’est une chaîne de création, un vrai processus qui nous fait faire de l’art plutôt que de la musique !
Qu’est ce que ça fait d’enregistrer et d’apprendre son instrument en même temps ?
Lauren : C’est un peu fou dit comme ça, mais c’est vraiment ce qui s’est passé, on apprenait et on jouait en même temps. À chaque fois qu’on répétait ensemble (parfois deux fois par semaine) on était tellement enthousiastes que les choses sont devenues vraiment très faciles. Par exemple quand j’allais au travail, je pensais à Pot Pourri, et je visualisais des choses dans ma tête, comme la position de mes mains sur le clavier, les mots que je devais chanter, et quand il fallait véritablement enregistrer, ce n’était plus aussi effrayant que ce que je pensais à l’origine.
On a juste enregistré ce qu’on avait appris à faire en répétition, et l’équipe du label Bingo Records est tellement douée dans ce qu’elle fait. Ils étaient tellement patients avec nous qu’on a juste laissé les choses se faire.
C’était vraiment surréaliste pour nous, mais on veut faire passer le message que si les gens veulent le faire ils peuvent y arriver aussi, parce que tout le monde peut. La collaboration c’est la clé !
C’est quoi l’histoire de Pot Pourri et du Bingo Fest ?
Evie : Le Bingo Fest c’était notre premier festival. Un des membres du label organisait ça dans une ferme familiale. C’était vraiment un test, on n’avait pas encore commencé à enregistrer l’album.
En fait, un jour Lauren nous a dit « je nous ai inscrites pour jouer à ce festival ». Et on ne connaissait aucun morceau, on n’avait encore rien écrit et je pense que c’était six semaines avant le festival. Et ça nous a lancées parce qu’on avait un objectif en ligne de mire, et une fois l’objectif atteint, on pouvait vraiment se lancer.
Lauren : C’était le genre de moment où tu trembles de tous tes membres mais en même temps tu veux vraiment le faire, et c’est assez rassurant car tu joues devant tes amis !
Comment est-ce que vous avez construit votre album ?
Lauren : L’introduction avec le téléphone c’est un clin d’oeil aux lives. Quand on jouait on aimait bien donner un côté un peu théâtral à nos performances, c’était notre touche créative pour que ce ne soit pas seulement un spectacle mais vraiment un show.
On utilisait le téléphone comme un accessoire, il sonnait pendant le set, et ça s’intégrait vraiment bien dans la performance. Donc ça nous semblait naturel de l’intégrer dans l’album.
Evie : Pour le reste, je ne pense pas qu’on ait particulièrement essayé de créer l’album comme un ensemble, mais même si on ne l’avait pas prévu ça s’est fait malgré nous.
Un de vos premiers singles était Postacards. Ça parle de quoi ?
Lauren : Oui, c’était une de nos premières démos, un des morceaux qu’on a joués au Bingo Fest. C’était toujours la musique qu’on jouait en dernier en concert, parce qu’Emily jouait du saxo, et c’est vraiment important pour le groupe qu’elle joue aussi bien. On la voyait groover sur scène, elle paraissait si libre, que pour nous c’était le meilleur moment du concert.
Evie : C’est un morceau à propos de nos villes d’origines. On ne vient pas de Sheffield mais on vit toutes ici maintenant, et je pense que la chanson parle de la relation qu’on a avec le lieu où on est nées, comment on en vient à l’aimer et à le haïr en même temps. Tu vois quand tu es super heureuse d’y retourner, mais que après quelques jours là-bas tu te demandes quand est ce que tu vas pouvoir rentrer chez toi, ton vrai et nouveau chez-toi, parce que tout est un peu trop étriqué.
Un des morceaux de First Dance s’appelle « French Song », pourquoi ce choix ?
Evie : J’adore la culture française ! Je l’aime vraiment plus que tout au monde. Et c’est un peu embarrassant parce que je sais que les paroles ne veulent rien dire, mais je voulais en mettre un peu dans l’album (rires).
Et après ?
Evie : Je ne sais pas (rires), je pense que la priorité c’était de sortir l’album, mais je pense qu’on n’a pas vraiment pensé au futur et à ce qu’il y aurait après ça.
Emily : J’ai vraiment envie qu’on puisse se remettre à jouer ensemble déjà.
Alanna : Oui, je pense que ça sera la première chose que l’on fera quand on sera autorisées à sortir à nouveau, et à se revoir. Jouer ensemble, et puis voir ce qu’on fait après.
Lauren : Oui, c’est bizarre parce qu’avant le confinement, on avait instauré une sorte de petite routine autour de Pot Pourri, on se retrouvait, on jouait et tout ça. Et puis il y a eu la sortie, et c’était vraiment génial de lancer le projet. On a adoré collaborer avec beaucoup de gens différents, qui s’expriment à travers différentes formes d’art. Je pense qu’on va surtout prendre du temps pour nous, respirer, déconnecter un peu et puis attendre les nouvelles annonces.
Et aussi faire une grosse fête, danser tous ensemble, avec un super DJ et rattraper tout ce qu’on a manqué.
Pour les suivre sur Instagram c’est par ici, et pour Facebook c’est par là.