Il y a quelques jours, nous échangions avec Léa Paci sur son histoire, son dernier morceau ou encore sur sa tournée avec James Blunt (si tu n’as pas encore lu cet article nous te le recommandons chaudement !). Bref, une entrevue musicale et chill. Cette jeune artiste s’est aussi prêtée au jeu du portrait chinois amélioré. Voici les dix pensés colorées de Léa Paci !

Propos recueillis par Léa Pruvoost

Avec cette nouvelle catégorie d’articles, Mauvaise Graine magazine souhaite donner la parole à des artistes en tout genre. Ce portrait chinois amélioré a pour but de découvrir les dessous de la création artistique en réfléchissant à ce qui pousse un artiste à composer une chanson, à peindre, à réaliser un court-métrage. Entre inspirations et folie créative, découvrez ce qu’il se passe dans la tête de….

Ton meilleur souvenir sur scène

Le premier qui me vient est assez récent. C’était sur scène quand je suis montée avec James Blunt, la toute dernière fois, à Nantes. J’avais le tee-shirt du merch de James Blunt, sur lequel il est inscrit « Choose Blunt ».  Je trouvais ça drôle et tout le long du morceau je l’ai regardé et c’est la première fois où j’ai vraiment pleuré en me disant « c’est la dernière ». Le confinement arrivait et on savait que la date de Strasbourg risquait d’être annulée. On s’est regardés et c’était une espèce d’instant suspendu. 

Un film dont tu aimerais faire la BO

Un film d’animation ! Un film comme L’Âge de glace ou Toy Story. J’adore ça, je trouve ça pas prise de tête, léger…

Le clip sur lequel tu t’es le plus amusée

À nos folies car ce n’était vraiment pas de tout repos. C’était très drôle parce qu’entre tout le travail que j’ai dû faire en amont et finalement le jour J, je me suis dit « Mais pourquoi j’ai autant souffert ? ». Quand tu vois le montage, tout est monté de manière à ce que ça soit hyper léger, super simple. Les gens me disaient « Genre t’as vraiment souffert ? » et j’étais là « mais oui ! ». Je me suis tapée une semaine intensive avec un coach, pour me préparer particulièrement à la scène du saut. En gros, ce sont des effets spéciaux et du coup il y a un système de balancement où tu es accroché par un harnais, il y a une grue et quelqu’un qui est accroché de l’autre côté. Quand tu sautes, il y a un gars qui saute derrière le fond vert, ce qui te fait remonter. Mais pour que ça fonctionne, il faut avoir des abdos en béton ! J’avais tellement peur de ça, de cette scène, de ne pas y arriver… Au cas où, il y avait une doublure. On a bossé comme des fous pour la partie chorégraphique et surtout pour ce saut. J’ai quand même failli me faire le coccyx sur le clip. Mais franchement, qu’est-ce qu’on a ri ! Je me suis éclatée ! De plus, c’était la première fois qu’il y avait une troupe de danseurs et que je faisais un clip avec du monde.

L’artiste, ou le groupe avec lequel tu rêves de chanter

Si je peux citer un artiste « d’hier », je dirais France Gall. Je suis en admiration folle pour cette femme. Sinon, si on parle d’artiste d’aujourd’hui, après James Blunt qui était complètement ouf, je dirais Dua Lipa. Quelle femme ! Elle a un truc qui fait que. C’est presque injuste, car naturellement elle impose.

Le lieu idéal pour composer

Dans un studio mais avec la lumière du jour surtout ! Je n’en peux plus des studios dans des caves. J’ai du mal à écrire ailleurs, je m’en rends compte. Il y a des gens qui écrivent sur des terrasses de cafés ou autre, alors que moi j’ai besoin d’être dans ma bulle, mon introspection. J’ai besoin d’une ambiance de travail très scolaire, j’avoue.

Piano ou guitare

Piano, même si je suis vraiment moins bonne avec cet instrument. En fait, j’ai toujours voulu faire du piano. J’ai commencé par la guitare parce que c’est ce qui me semblait être le plus facile et accessible en autodidacte, et effectivement je pense que ça l’était. Le piano, c’est plus compliqué parce qu’il faut désynchroniser tes mains et tes pieds ; mais mélodiquement ça m’inspire beaucoup plus. C’est plus léger, plus mélancolique, j’adore.

C’est le partenariat avec la marque de clavier Casio qui m’a amené à jouer le piano. J’ai commencé à apprendre toute seule. Je veux bien être égérie d’une marque de piano mais je ne sais pas en jouer, même pas Au clair de la lune, c’est vraiment ridicule. Du coup, j’ai passé un an à essayer toute seule et la deuxième année, je leur ai demandé s’ils avaient quelqu’un de chez Casio qui pouvait me filer des cours. J’ai eu une prof avec qui j’ai fait quelques heures pour débloquer les choses, apprendre à lire des partitions, renverser des accords… Pour les trucs plus techniques, elle est venue m’aider. 

Le dramaturge qui pourrait raconter ton histoire

Je vais être hyper classique et pas drôle : je dirais un mélange entre Shakespeare et Bertolt Brecht. Shakespeare pour le romantisme, les personnages tiraillés et violents. Je me souviens très bien d’une représentation du Songe d’une nuit d’été à la Comédie Française, qui était incroyable ! Et en même temps, je dirais Bertolt Brecht. Je me souviens que j’avais joué une pièce à l’époque, c’était hyper complexe : jusqu’à la veille avec la troupe, on n’avait pas compris les textes. Et comme je suis une personne hyper complexe, je pense que ça serait parfait :  de la complexité mêlée à du drama (où je m’écroule, je pleure à chaudes larmes et tout).

Une maxime qui te donne du courage

Je ne sais pas si elle existe mais ma mère me dit toujours : « quand tu as un genou à terre, tu en as toujours un autre pour te relever ». C’est mon truc, que ce soit dans l’art, dans les études, dans mes choix, mes parents ont toujours été là derrière moi. Et ma mère me disait toujours « Si tu te plantes, tu te relèves. » Ce n’est pas grave. La vie est faite de chutes mais il faut se relever et relativiser. Et c’est applicable même pour les plus petites choses de la vie quotidienne (ex : quand tu n’as plus de sel !). C’est vraiment la maxime de toute ma vie. Un coup, j’ai foiré mon live :  j’ai répété quatre fois le même couplet sur un morceau parce que j’avais complètement oublié mes paroles. C’était ridicule. Je suis sortie de scène, j’ai pleuré et d’un coup je me suis dit « Ce n’est pas grave ! C’est du spectacle vivant ! Je ne suis pas un robot ». Rien n’est grave puisque tout passe.

La série dans laquelle tu aimerais faire une apparition musicale

J’aurais adoré le faire dans Validé de Franck Gastambide, la dernière série que j’ai regardée, sur le rap français. Je n’aurais pas pu faire une apparition pour rapper, je suis très mauvaise. Si ce n’est pas ça, dans le champ des possibles, je dirais Dix pour cent, ça pourrait être cool.

La couleur de ta musique

Je dirais bleu. Mais pas n’importe lequel ! Un bleu nuageux, qui fait rêver. Quelque chose de tout doux, tout coton. Un truc où tu ne sais pas trop. Tu ne sais pas si ça tend vers le gris ou vers la lumière, un entre deux. Quelque chose de mystérieux.

Je suis quelqu’un de très mélancolique dans tout ce que je fais, mais je n’ai pas dit noir car je trouve que cette couleur ne représente pas ma musique. Je dis ce que je veux et ce que j’essaie de m’appliquer à moi-même. Avec ma musique, je veux « pleurer en dansant ». Quelque chose qui te donne envie de danser et de pleurer en même temps, qui te fait du bien. Ce ne sont pas forcément des larmes de tristesse mais plutôt des larmes de soulagement, il faut que ça sorte. C’est très difficile à faire musicalement.