Nom mystérieux pour artiste protéiforme. Bergmann dévoile aujourd’hui son album No Curfew. D’abord destinée au cinéma, c’est un peu par hasard que la chanteuse se lance dans la musique. Celle qui écrit des chansons pour “soigner la petite fille pour devenir la femme” nous livre un premier album intimiste où les peines de coeur s’emmêlent à la guérison et à l’amour. Parce qu’elle est passionnée de cinéma et d’art, on a voulu en savoir plus sur son processus créatif et ce qu’il se cache dans la tête de Bergmann.
Propos recueillis par Eva Darré-Presa
Un album à écouter au réveil le matin
L’acteurice qui incarnerait ton rôle dans un biopic sur ta vie
Une oeuvre d’art qui t’envoûte
Le dernier livre que tu as dévoré
Le conseil que tu donnerais à un.e ami.e qui vient de rompre et qui ne va pas bien
Ton meilleur souvenir de scène
L’artiste avec qui tu aimerais faire un duo
Un conseil pour se libérer du regard des autres
J’en souffre aussi beaucoup alors les petits tricks que j’ai trouvé sont les suivants :
Regarder les autres. Les voir vraiment. Porter son attention et son écoute sur eux avec sincérité. Leurs regards seront sûrement rendus avec un peu de cette même bienveillance ? Et puis on s’oublie un peu soi-même quand on regarde autour. Le regard des autres c’est celui qu’on choisi de voir non?
Et notre imagination est toujours 100 fois pire que ce que les gens pensent vraiment. Je pense que certains regards où paroles sont dures à ignorer mais si on les prends pour argent comptant, on reste tétanisé et on ne fait plus rien. Il faut se construire en opposition à ça parfois. Et en tirer de la force tant que possible. Parce que le personnage principal de sa vie c’est soi. Alors tant que vous ne faites de mal à personne… « Ce qui est fait est bien fait !» (C’est le seul jugement dont on devrait avoir besoin, et c’est une phrase qui me fait du bien). Ne pas hésiter à se faire un peu violence en écoutant ce qu’on veut vraiment soi et stand by it !
Et sinon… When in doubt, coupez les réseaux, restez un peu seul et pénard, écoutez de la musique genre Blinding Lights et dansez comme jamais. Tout paraîtra moins grave, promis.
La plus belle chanson pour réparer un coeur brisé
Alors moi quand j’ai eu le cœur brisé, j’avais vraiment besoin de me rouler dans ma tristesse et de me vider de mes larmes en écoutant des trucs mega tristes pendant un temps, genre : Don’t Watch me Cry de Jorja Smith ou No Other Love de Joe Stanford, The First Time Ever I Saw your face de Roberta Flack, He Wrote de Laura Marling, ou Anything de James Blake… Et puis après, il y a la phase 2 où on take-back son power et alors là, de Kim Wilde à Aya Nakamura il n’y a qu’un pas.
Un film à regarder pendant une insomnie
Si on veut rester dans le thème de l’insomnie, After Hours de Scorsese ou Heat de Michael Mann (qui reste un classique dont je ne me lasse pas). Et si on est sur une nuit blanche un petit marathon des Die Hard n’a jamais fait de mal à personne. Ou bien Nos meilleures années de Marco Tullio Giordana, c’est en deux parties, 6h en tout et c’est magnifique. Je suis insomniaque donc je pourrais conseiller des listes de films pendant des heures !
Et parce qu’on est curieux…
À quel moment t’es tu rendu compte que tu souhaitais être artiste ?
Petite. Tout ce qui s’éloignait de quelque chose d’artistique m’ennuyait profondément ou me terrifiait et me faisait me sentir comme une incapable.
L’éducation nationale n’est vraiment pas faite pour tous et j’en sais quelque chose. Je crois qu’on gagne vraiment à explorer ce dont on est curieux de son coté, hors des “normes”. Rien d’autre que l’art n’arrive à tout faire taire autour de moi. Quand on est triste c’est le meilleur pansement. Ce sont des moments rares mais qui valent le coup d’y consacrer sa vie je crois.
Tu parles beaucoup d’amour, de sentiments et de guérison dans tes morceaux. Est-ce que tu penses que c’est essentiel d’insérer du vécu dans tes chansons ?
Je n’en sais rien. Chacun fait sûrement comme il sait. Même la chose la plus anodine peut inspirer un mot. Ça change tout le temps je crois. Il n’y a pas de méthode pour moi, c’est instinctif et inexact, mais ça existe. Parfois je sais de quoi je parle quand j’écris, mais parfois, je mets du temps à comprendre, ce que mon subconscient à voulu dire, dans une de mes chansons. Et d’un coup, ça me frappe, et j’entends tout différemment. Je ne sais pas si c’est essentiel, mais pour le moment, je ne sais pas faire autrement.
Penses-tu que la musique permet de raconter l’amour de façon universelle ?
Je pense que quelques uns ont merveilleusement réussi à le faire, alors oui.
J’espère un jour écrire MA love song par excellence. Je l’ai dans un coin de ma tête et j’entends comme un mirage de ce qu’elle pourrait être parfois, mais je ne sais pas si elle est encore prête à sortir. Je crois qu’une vraie chanson d’amour qui bouleverse vraiment, c’est une fois par vie. Sinon c’est pas juste. Hahaha !
Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour la suite ?
De l’écrire cette chanson :), d’arriver à m’en foutre du regard des autres, de faire moins d’insomnie, de faire un feat avec Frank Ocean et November Ultra, de lire de plus gros livres et de remonter sur scène. Que les personnes qui lisent ce portrait chinois aillent écouter mon album. Qu’il leur plaise. Et qu’ils mettent au moins une de mes chansons dans une de leurs « break up » ou « make up » Playlists. <3