Aujourd’hui, 8 janvier 2020, est le coup d’envoi annuel des soldes d’hiver. Et c’est pourquoi je ne vais pas vous faire une sélection de pièces must-have Boohoo à -70%, mais bien vous narrer mon amour pour le vintage et la fripe.
Article écrit par Marguerite Quentel
Pour ceux qui n’auraient pas capté la référence, le titre de l’article est bien un clin d’œil à ce film mythique « Confessions d’une accro au shopping » qui a pour sûr influencé ma préadolescence. Et ces quelques lignes en sont le contrepied. Tel une réponse à ce moi qui rêvait de sacs de luxe en admirant les publicités sur papier glacé des magazines Vogue, et qui plus tard pouvait passer des nuits sur Asos ou autres sites de fast-fashion. Les confessions sont ouvertes.
Vous l’aurez compris cet article n’est pas une critique de ce film (qui est loin d’être un chef d’œuvre), mais le partage de ma passion pour le vintage. Une solution au gaspillage et aux désastres de la fast-fashion. Qui s’avère être plus proche du divertissement que de la concession. Qui a dit qu’agir et plaisir ne rimaient pas ?
RÉDUIRE. RÉUTILISER. RECYCLER. Ma chère Eva écrivait déjà à ce sujet l’an passé. Il existe beaucoup de moyens de réduire la pollution textile (deuxième industrie la plus polluante, ndlr). Dont l’économie circulaire, c’est-à-dire les vêtements de seconde main. On parle aussi de troc, de charity shop, de vintage, de brocante, de fripe, de vinted…
Le style
Pour les nostalgiques d’un temps que nous n’avons pas connu, les magasins de seconde main sont de véritables cavernes d’Ali Baba afin de reproduire les looks de nos mamans à 20 ans ou de Bébé dans Dirty Dancing. Et même si tu ne considères pas ton style comme vintage, n’oublie pas que la mode est un éternel recommencement. Mom jean, imprimés 60’s, velours, sac banane, veste sherpa, bomber, jupe midi, bob… Aujourd’hui toutes les marques et designers s’inspirent des modes anciennes. Ça frôle l’imitation (pour éviter « foutage de gueule »). Je dois admettre que mon cœur se déchire quand je vois les rayons des magasins de fast-fashion remplis de pièces faussement vintage (mais en polyester et 3 fois plus cher, bien sûr).
L’histoire
Une pièce de seconde main, c’est une pièce qui a eu une autre vie dans une autre époque, une autre ville ou même un autre pays. Il me plaît d’imaginer et rêver à toutes les aventures qu’elle a pu vivre à la lecture de son étiquette et en menant mon enquête sur la marque sur internet. Vous n’imaginez pas tout ce que l’on peut découvrir ! Ce trench Burberry avec sur l’étiquette écrit « made expressly for Pierre Gourt, Nantes ». Cette doudoune en plumes d’oie avec un petit logo Mickey de la marque Donaldson qui s’avère être une ancienne marque Disney de luxe à fort succès en Belgique mais qui n’a pas passé les années 2000.
L’histoire, c’est aussi celle des chineurs qui tiennent souvent eux-mêmes leur magasin, ou le récit des associations à qui profitent les ventes. Les magasins de seconde-main, loin du stress des centres commerciaux, sont des lieux où l’on peut facilement échanger avec le personnel, heureux eux-aussi de partager leurs anecdotes de chine ou leurs connaissances en vintage. À Bruxelles, il y a ce magasin vintage « Boutique Jipex » tenu par une mère et sa fille qui se plaisent à appeler toutes les personnes passant la porte « ma chérie » ou « ma belle » avec leur bel accent belge. Un délice !
L’unicité
Pour moi ce qui fait la valeur d’une pièce vintage en plus de son histoire est son unicité. C’est avec plaisir et une grande fierté (non dissimulée) que j’aime répondre aux « Oh j’adore, tu l’as acheté où ? – Seconde main, désolée ! ». Avoir une pièce unique, c’est comme un trésor que tu es fière d’avoir trouvé. Et que tu es sûr.e de ne voir sur personne (sauf si tu achètes de la fast-fashion sur Vinted, mais ceci est un autre débat). C’est peut-être quelque chose qui t’importe peu, toi lecteur qui te dit « on s’en fout des autres », et tu as bien raison. Mais moi cela a toujours été une hantise, au point de ne plus vouloir porter une paire de chaussures parce que ma camarade de collège avait les mêmes. Confessions on a dit !
La qualité
Héééé oui ! La première chose que tu redécouvres en abandonnant la fast-fashion (à part ton allergie à la poussière) c’est les matières : le coton, le lin, la laine, la soie, le cuir… toutes ces matières imitées par ce bon vieux plastique magique (polyester, viscose…), en moins beau et mille fois plus polluant. Jadis les pièces étaient faites pour durer alors les matières choisies étaient de qualité. La preuve on peut encore les porter des générations après.
Le prix
Ok, ce point-là est peut-être discutable. Oui, tu peux trouver moins cher à Primark. Et oui, aujourd’hui tu peux trouver un manteau soldé à 20€ sur internet. Mais là est tout le plaisir et « ce je ne sais quoi » du vintage. Fouiller, dénicher, retourner, creuser, débusquer. Jusqu’à tomber sur cette bonne affaire. Celle qui fera ton bonheur. « Comme quand vous voyez quelqu’un de séduisant qui vous sourit et que votre cœur se met à fondre comme du beurre chaud sur une tartine grillée » (oui oui l’article se fini bien par une citation de Confessions d’une accro au shopping).
En bonus : nos 5 adresses préférées à Lille et à Bruxelles (oui, on est à l’international chez Mauvaise Graine)
Lille
- Be bop & lula
- Oxfam, 2 boutiques
- Maiterama Vintage
- Ding Fring
- Bon Chic bonne fripe
Bruxelles
- Oxfam Vintage
- Think Twice
- Les petits riens
- Boutique Jipex
+ checke régulièrement les événements de vente au kilo ! Les meilleurs plans !
En bonus 2 : Parce que on veut te prouver qu’on peut être aussi stylé que Rebecca Bloomwood sans fast-fashion (et t’éviter les achats compulsifs des soldes) on voulait te faire découvrir le #outfitvert. Ce hashtag c’est une étudiante en philosophie qui l’a créé, @thegoldengrounds, afin de sensibiliser à la mode responsable sur les réseaux sociaux. N’hésite pas à participer et nous montrer tes beaux looks 100% seconde-main en taguant Mauvaise Graine ! On repostera les meilleurs looks.
D’autres inspirations qu’on ajoute à la liste de l’article « comment j’ai arrêté la fast-fashion » :
- La youtubeuse Kristen Leo qui aborde régulièrement les problèmes d’éthique dans la mode et relève des défis comme les « thrift the look » où elle reproduit des looks de stars en second main : bravo !
- Le compte Instagram @fash_rev pour se nourrir de leurs posts dénonciateurs qui nous rappellent à quel point la cause est importante.
- La marque @maisonmere.marseille pour s’inspirer et tenter le tie & dye sur ces vieux t-shirts et chaussettes de sport. Et @bentgablenits pour se lancer dans la broderie (mais hype, svp) !
- La naturelle @rubipigeon pour sa passion pour les bonnes affaires Vinted et son compte instagram @dress4unot4them si t’es en manque d’inspiration pour tes mots clefs Vinted. Il y a aussi les plus basiques @trashyvintagex, @itaintblue et @classystreetweargirls.
- Le compte Instagram @slowfashionmemes pour leurs memes toujours plus piquants et hilarants.