La prépa littéraire est souvent présentée comme le berceau qui voit naître “l’élite de la nation”, les personnages qui feront l’État demain. Pourtant, une classe préparatoire littéraire demande qu’on lui consacre du temps et de l’énergie, ce qui peut être épuisant. Dans cet article, on vous livre 10 conseils pour pouvoir mener au mieux ces années particulières.

Article écrit par Danaé Piazza

Septembre 2017. Je viens d’avoir mon bac, j’ai fini le lycée et j’entame fièrement ma première année dans le cycle supérieur… en classe préparatoire littéraire, aussi appelée « hypokhâgne » (pour la première année) et « khâgne » pour la seconde année. J’ai eu vent d’énormément d’informations sur la prépa, surtout données sur un ton négatif. J’ai également lu sur la prépa, et là encore la plupart des avis n’étaient pas forcément élogieux.  Notre professeur de littérature nous a accueillis avec un “Bienvenu aux enfers !” un peu trop enjoué pour être normal, mais au fond je pense qu’il essayait sincèrement de nous détendre.

Si beaucoup de choses sont vraies sur ce que vous pourrez lire à l’avenir sur la prépa littéraire – et les classes préparatoires en général – il y a malgré tout quelques points à connaitre pour pouvoir vivre ces années au mieux si vous choisissez de persister (ce que je vous conseille vivement).

Comme les méthodes apprises en trois ans de khâgne ne s’oublient pas d’un claquement de doigts, j’ai essayé de donner une suite logique à ce papier, un peu comme une dissertation. Si cet article vous offre (du moins je l’espère) des conseils plutôt centrés sur le self care et la santé mentale, tous deux essentiels en prépa, vous trouverez distillés ici et là des conseils plus pratiques tout aussi indispensables.

1. Se connaître

Pendant votre année d’hypokhâgne il est important d’apprendre de vos erreurs, de connaître vos lacunes et vos limites, mais aussi vos points forts et vos atouts. Vous allez être soumis à une pression et à un effort qui doivent être réalisés sur le temps long pour les hypokhâgneux et sur un temps très court pour les khâgneux (comme disait une de mes anciennes professeures : “l’hypokhâgne est un marathon ; la khâgne est un sprint”).

Lorsque vous arrivez en hypokhâgne vous débarquez littéralement dans un univers inconnu qui n’a strictement rien à voir avec le lycée que ce soit sur le plan méthodologique ou épistémologique. En vue de la préparation du concours, vous devez faire face à des épreuves de 6 heures qui s’étalent sur une semaine. Il se peut que vos professeurs commencent par vous imposer des épreuves de 4 heures, pour vous permettre une intégration plus aisée. Toutefois, le premier concours blanc (“CB” comme on dit dans le jargon) arrive très vite. De fait, tout au long des premiers devoirs tentez de cerner ce sur quoi vous avez le plus de mal : la gestion du temps par exemple est le point qui pêche pour nombre d’entre nous ; le temps de réaction ou de “mise en route” par rapport au sujet peut également parfois poser problème : si certains savent en très peu de temps de quelle manière ils vont aborder le sujet, cela peut être plus compliqué pour ceux qui ont besoin d’un temps de réflexion long et de décortiquer le sujet (ce qui amène par la suite à une mauvaise gestion du temps). Bien sûr, cela s’accompagne d’automatismes que vous allez acquérir tout au long de vos années en classe préparatoire mais savoir ce qu’il faut corriger et sur quoi vous concentrer au moment du vrai concours peut être vraiment bénéfique.

Dans l’autre sens, il ne faut pas négliger vos points forts : par exemple, si vous savez que vous êtes à l’aise avec le fait d’écrire votre dissertation sans beaucoup d’informations au brouillon, alors allez-y ; écrivez seulement l’idée, l’argument et les mots-clés sur votre brouillon pour votre permettre de réactiver vos connaissances et laissez votre écriture parler (sans oublier la méthode et sans faire de hors-sujet évidemment).   

N’oubliez pas de gérer votre énergie et votre fatigue pendant les semaines de CB qui sont lourdes et éprouvantes : tout donner pendant les 2 premiers jours ne vous apportera rien de bon, le but est de tenir la distance. Dormez et prévoyez des siestes dans votre programme pour vous ménager ; prévoyez également un petit temps de repos (lecture, podcast, sport, etc.) pour aérer votre cerveau et ne pas accumuler de fatigue psychique. Pensez à un en-cas et à boire pendant les épreuves pour alimenter votre substance grise. Mais tout cela suppose que vous connaissiez un minimum votre corps, vos capacités et vos besoins pour pouvoir y répondre de la manière la plus adéquate.

Et enfin, ne vous découragez pas : rater la première épreuve d’un concours ne veut pas dire que vous allez rater les suivantes. Et inversement, réussir la première épreuve ne signifie pas que vous allez réussir les suivantes. Restez focalisé.e sur l’objectif du CB et de la semaine que vous allez passer.

2. Savoir accepter la défaite

L’intitulé de ce conseil est atrocement pessimiste. Mais on ne va pas se mentir, une prépa (quelle qu’elle soit) c’est dur, surtout psychologiquement. Ça l’est notamment parce que pour la majeure partie des élèves la rupture avec le lycée est extrêmement profonde. Bon.ne élève en terminale, votre meilleure note en prépa est un 8 alors que vous vous attendiez au moins à un 12.

À cela s’ajoute une certaine honte, l’humiliation de l’échec quand toute notre scolarité a été marquée par des éclats de réussite : par exemple quand vous devez annoncer vos premières notes à vos parents ou alors quand votre oncle vous demande en plein repas de famille “alors comment ça se passe la prépa?” et que vous commencez à bégayer hésitant entre ne rien dire et avouer que vous n’avez pas réussi à atteindre le 10 depuis septembre.

Votre ego en prend un coup (et pas des moindres), et c’est tout à fait normal. Mais parfois, il faut savoir se rendre à l’évidence et admettre qu’au début (disons-le) on ne sera pas très bon (sauf si vous avez la chance de faire partie des génies qui comprennent tous les mécanismes de la prépa dès leur premier jour de rentrée). Dans un système scolaire qui s’appuie beaucoup sur le mérite et sur les notes, les premières notes de prépa peuvent faire très peur, et démoraliser.

En réalité, vous faites ce que vous pouvez et vous essayez. Et je vais vous confesser quelque chose : tenter une classe préparatoire c’est déjà très courageux. Et c’est OK de ne pas avoir de “bonnes notes” (parce qu’un 8 en prépa, et bien avouons-le, c’est déjà bien), surtout quand on arrive en hypokhâgne et qu’une toute nouvelle organisation est à adopter et que vous n’avez pas eu de vacances à cause des devoirs d’été.

3. Prendre du recul et relâcher la pression

Justement corollaire du premier conseil, si vous admettez que vos notes sont mauvaises, et que vous parvenez à vous faire (tant bien que mal) à cette idée, vous pourrez évacuer une majeure partie de la pression qui pèse sur vos (frêles) épaules.

Essayez de vous détacher un maximum des notes (attention, je dis bien détachement et pas désintérêt car à ce moment-là c’est la Bérézina assurée) : dites-vous que les notes ne sont que des chiffres qui ne sont pas révélateurs de votre potentiel, de vos capacités et de ce que vous pourrez entreprendre dans le futur (on a tous connu dans nos corrections le fameux “un potentiel indéniable, toutefois…” ou encore le “si cela reste bancal et fumeux, votre devoir fait preuve d’une capacité d’analyse qui ne demande qu’à être exploitée”). Les notes ne sont qu’un indicateur pour vous situer sur une échelle de compétences que vous devez acquérir à la fin de votre hypokhâgne et de votre khâgne (ou de votre khûbe).

Prenez du recul, de la hauteur et essayez de vous dire que c’est un phénomène normal et que la plupart des élèves de CPGE traverse la même phase que vous. En faisant cet exercice vous pourrez également vous soulager d’une grande partie de la pression que vous autoalimentez. Cela vaut d’autant plus si vous êtes dans un lycée et dans une classe qui n’offre pas réellement de safe place et d’ambiance bienveillante où vous pourrez discuter de votre expérience et interagir sereinement avec vos camarades de promo ou vos professeurs. La compétition peut être très rude en prépa, et avoir une distance critique et un regard nuancé sur vos résultats peut vous aider à nager un peu plus sereinement dans ce monde de requins.

4. Accepter de ne pas pouvoir tout faire

Relâcher la pression c’est aussi admettre que nous ne sommes pas des machines mais bien des êtres humains. En prépa, il y a énormément de choses à faire : travaux à rendre, lectures, fiches à rédiger, travail régulier pour les cours. En prépa littéraire il y a encore plus de choses à faire car les travaux s’étendent sur le long terme. Lire La Chartreuse de Parme, en plus de Cien Anos de Soledad, auxquels vous ajoutez Jane Eyre et La Critique de la Raison Pure, et votre dissertation d’histoire sur « Être chrétien au Moyen-Age » (liste évidemment non-exhaustive), demande du temps, de la concentration et une énergie incalculable.

En somme, même si vous n’en avez pas l’impression vous travaillez. Pareil lorsque vous rédigez votre dissertation : chercher les informations, organiser vos pensées et votre réflexion, tout cela demande du temps. Ce n’est pas pour rien si les épreuves de tronc commun du concours de l’ENS (acronyme de l’Ecole Normale Supérieure, le Graal pour les élèves de classes préparatoires) se déroulent en 6 heures (ce qui est long et court en même temps).

Vous ne pourrez pas tout faire et tout mener de front. Même avec la meilleure organisation et la meilleure volonté du monde vous n’êtes pas multitâches : vous n’avez qu’un seul cerveau et il ne peut diriger qu’une seule action à la fois. Mais n’oubliez pas qu’organisation est le maître-mot de vos années de prépa. Pour tenter d’ordonner le brouillard de travail que vous avez à faire, organisez-vous avec des to-do listes en notant chaque matière d’une couleur différente et replacer chaque devoir/travail dans un créneau sur un calendrier (un calendrier où pouvez voir tous les jours de la semaine c’est bien, un calendrier où vous pouvez voir les jours de la semaine et les heures c’est encore mieux). Planifiez des créneaux assez larges pour mener de manière raisonnable votre travail (non, une heure ce n’est pas assez pour rédiger toute votre dissertation) et assez courts pour que cela vous maintienne dans un léger état de pression afin de garder un rythme de travail. Fixez-vous des deadlines réalistes. Pensez aussi à fractionner en plusieurs étapes votre travail et faites en priorité ce qui est obligatoire et nécessaire.

Dans tous les cas, pensez à ne pas vous étendre, à ne pas déborder des sujets : même si l’on est un éternel insatisfait, il faut savoir mettre un point final à un devoir. Et si vous devez essayer d’en faire le maximum, tout ne pourra pas rentrer dans votre emploi du temps.

5. Partager le travail

Pour accepter de ne pas pouvoir tout faire, vous devez partager le travail avec d’autres. Cela suppose que vous vous appuyiez sur vos camarades et que vous admettiez aussi que vous n’avez pas la main sur tout, ce qui peut être assez compliqué pour un.e élève de prépa, surtout si vous êtes du genre control freak. Mais l’entraide est un élément important dans cet univers.

Travailler en groupe est vraiment essentiel en prépa. Au contraire des prépas scientifiques où des trinômes sont attribués dès le début de l’année, la prépa littéraire préfère la jouer solitaire. C’est ainsi aux élèves d’instaurer une dynamique pour partager le travail. Règle générale pour constituer son groupe : regrouper des personnes fiables, avec lesquelles on est le plus susceptible de s’entendre et de créer des affinités (vous risquez de passer de nombreuses heures ensemble, donc mieux vaut être sur la même longueur d’onde).

Ensuite essayez de ne pas dépasser des groupes de travail de 5-6 personnes : si d’un côté constituer un gros groupe peut avoir un réel intérêt sur des travaux conséquents qui ne sont pas notés mais restent nécessaires pour toute la classe (par exemple ficher un livre entier sur le Moyen-Âge), d’un autre côté cela peut être une gêne pour des travaux moins lourds, dont l’échéance se situe à plus court terme, et à rendre individuellement (par exemple, un contrôle de connaissances sur un chapitre ou ficher une partie d’un ouvrage pour une dissertation).

Enfin, essayez de constituer cette dynamique à plusieurs échelles selon les cours. Par exemple, si vous êtes hispaniste, créez un groupe de travail spécifique au cours d’espagnol. Même chose si vous êtes en khâgne avec les spécialités par exemple. Et si vous êtes en khûbe, vous pouvez créer un groupe entre khûbes, et des groupes plus petits selon les spécialités et les langues.

Le point capital dans cette démarche c’est que vous puissiez être en possession de tous les éléments nécessaires à vos devoirs et travaux en en faisant moins.

6. Se trouver des amis

Ce qui nous amène à traiter la question suivante : celle des amis. Il est crucial de se trouver des amis en prépa, pas seulement pour se délester d’une charge de travail, mais pour échanger et partager une vie sociale. Comme on dit : “l’union fait la force”.

Bien que l’on mette souvent en avant le caractère compétitif de la prépa, il peut s’y créer de véritables échanges et de véritables amitiés. Et cela est aussi important en prépa. Dans un environnement où peut régner la règle du “chacun pour soi” et où de fait l’on peut se sentir très seul, il reste primordial de trouver des personnes qui vont nous entourer au quotidien et comprendre ce que l’on vit.

Si, comme moi, vous êtes un peu timide, ne vous inquiétez pas, une âme charitable viendra vers vous. Après évidemment vous êtes libre d’accepter et de refuser. Les classes préparatoires littéraires sont une mine de rencontres avec des personnages différents et ouverts, normalement, vous devriez trouver chaussure à votre pied. Et dans tous les cas, vous intégrez une telle classe pour pouvoir vous ouvrir à de nouveaux horizons, donc ne vous enfermez pas dans vos préjugés. 

7. Accepter de prendre du temps pour soi

En prépa, il faut se dégager des moments de recentrement, des moments que l’on consacre à son self care et à sa santé mentale. Passer du temps avec des gens qu’on aime, faire des activités qui nous rendent heureux, lire, écouter des podcasts, sortir et prendre l’air. Même les choses les plus simples deviennent libératrices quand on est enfermé la majeure partie du temps dans une bulle de travail acharné. Toutefois, quand on se repose en prépa on culpabilise beaucoup après (exemples typiques : “j’ai fait une sieste alors que je devais faire ce commentaire”, “je n’aurai pas dû sortir hier soir”, etc.). Vous êtes tellement plongé dans vos devoirs que vous risquez de vous y oublier. Et pourtant, il est essentiel de se ménager, de se dégager des plages de temps qui ne concernent pas la prépa, du temps où l’on enclenche le mode off. Vous ne pourrez pas tenir une année au rythme de la prépa : vous risqueriez le surmenage.

Premièrement, il est important de dormir (et de BIEN dormir) alors on évite les nuits blanches, et on essaye de dormir un minimum de 7 heures par nuit. Réglez votre horloge biologique : à telle heure dites-vous que vous devez arrêter de travailler et que vous devez mettre en route le mode sommeil en vous donnant une limite pour aller dans votre lit et une autre pour éteindre les lumières (non, on ne peut pas scroller sur les réseaux). Il peut arriver que certaines semaines pour une raison x ou y vous vous retrouviez dans un rush de travail inédit : dans ce cas, on peut faire une petite impasse mais en restant toujours dans les limites que vous vous êtes fixées (il ne s’agit pas de ne plus suivre en cours les jours suivants). Pour cela, on privilégie les soirs de fin de semaine (jeudi ou vendredi) pour les soirs où l’on doit se coucher vraiment tard (c’est-à-dire 2 ou 3 heures du matin) et les autres soirs vous pouvez essayer de vous limiter à 5 heures de sommeil. Pensez à récupérer vos heures de sommeil le week-end.

Ensuite, réservez-vous une ou deux soirées ou une journée entière (par exemple le dimanche) hors de tout ce qui peut se rapporter à la prépa pour vous détendre et vous reposer. Regardez des films, lisez des livres hors programme, regardez des reportages Arte ou écoutez des podcasts (j’ai évincé les musées de facto à cause de la Covid, mais certains musées proposent des visites virtuelles : moins fun, moins instagrammable, mais intéressant malgré tout). Pour évoluer en prépa littéraire il faut aussi faire évoluer sa culture générale, et si vous apprenez beaucoup en cours, vous devez vous également participer à l’éveil de votre esprit à de nouveaux horizons et à un “auto-entretien” de votre érudition. Vous pourrez ainsi briller de mille feux en société.

Enfin, n’oubliez pas de manger sainement et de pratiquer une activité sportive si vous aimez ça ou de vous dégourdir un minimum. En prépa, la sédentarité est très forte, et elle a encore été accentuée par la visioconférence et la crise sanitaire. Reposer son esprit passe aussi par un défoulement du corps pour évacuer la pression psychique.

8. S’encourager

Ce conseil est très important pour évoluer et pour éviter le décrochage scolaire. On l’a déjà dit mais on le répète une nouvelle fois : une prépa littéraire demande de l’engagement, du temps, des sacrifices, et de l’énergie. Et une bonne dose de moral en stock pour digérer toutes les notes en dessous de la moyenne que vous allez recevoir. S’auto-encourager fait alors partie d’un processus d’acceptation et d’une manière de relativiser.

Première manière : ne pas baisser les bras devant chaque note ou correction que vous recevez et voyez le verre à moitié plein ; vous avez eu 5 à votre dernière dissertation, et vous minorez ce devoir : pensez que vous n’êtes pas le seul, que vous n’êtes pas le premier et que vous ne serez certainement pas le dernier. Lisez les commentaires de votre professeur, ce qu’il a relevé de mauvais, mais aussi ce qu’il a relevé de bien : si les autres points sont à travailler, ne perdez pas vos qualités et continuez à nourrir les points qui ont été valorisés. Et concentrez-vous de temps en temps sur ces points là pour vous redonner un coup de boost au moral.

Ensuite, dites-vous qu’au fil de l’année les attentes des professeurs augmentent et évoluent : un 6 du mois de septembre ne vaut pas un 6 du mois de février. Si vous parvenez à rester régulier, cela signifie que vous arrivez à répondre un minimum aux attentes et à leurs évolutions. En somme, ce n’est pas parfait mais vous êtes sur la bonne voie.

Dernier point : soyez indulgent et bienveillant envers vous-même. Par exemple : vous recevez un 6 alors que vous aviez réussi jusqu’à maintenant à vous maintenir à flot de la moyenne depuis quelques semaines. L’erreur est humaine et vous pouvez parfois retomber dans vos travers de débuts d’année ; essayez de comprendre pourquoi cela vous est arrivé (manque de concentration, panique, stress, un hors sujet,…). Ne vous flagellez pas à coups de commentaires négatifs et pensez que la prochaine fois sera meilleure. Vous avez des capacités, croyez-y.

9. Lire ses copies (en entier)

Ce conseil est clairement un conseil du type “Faites ce que je dis mais pas ce que je fais”. Honnêtement, en 3 ans de prépa, je ne crois pas avoir lu plus de 10 copies en entier, si ce n’est aucune (je m’excuse auprès de tous mes professeurs qui ont pris leur mal en patience en annotant les marges de mes devoirs, je vous promets avoir au moins regardé vos corrections en diagonale). Lire ses copies corrigées est un exercice très fastidieux, encore plus si votre devoir est mauvais. Cela suppose de prendre son courage à deux mains et de se confronter aux critiques et à des remarques qui ne sont pas forcément dithyrambiques. 

Mais c’est justement grâce à toutes ces remarques que vous pourrez progresser. Vos professeurs ne prennent pas un plaisir malsain à écrire des annotations négatives dans les marges de vos copies : il ne font que relever des points qu’il faut améliorer si vous souhaitez acquérir les compétences exigées aux concours. Ce sont des guide lines pour vous conduire à la réussite. Rappelez-vous que si prendre connaissance de leurs corrections est harassant, cela peut également être le cas pour eux lorsqu’ils ont 45 copies à corriger.

Lorsque vous lisez vos commentaires, essayez de déterminer quelles remarques reviennent le plus souvent tout au long de votre devoir. Comparez vos devoirs au fil de l’année : par cette démarche, vous pourrez pointer les remarques redondantes et noter vos évolutions entre le début de l’année et le moment où vous vous situez actuellement ; vous pourrez ainsi voir quels sont les aspects que vous avez amélioré et ceux qui pêchent encore.

10. Persévérer

Ce point sera la conclusion de cet article. Ne lâchez rien et continuez d’y croire. Vous allez forcément traverser des mauvaises passes, des moments de doutes profonds et de remise en question, mais ne vous arrêtez pas à cela et continuez votre bout de chemin. Justement essayez de profiter de ces moments pour poser de nouvelles bases, tenter de nouvelles méthodes d’apprentissage, identifier les points qui bloquent.

Derniers mots : la prépa littéraire est une mine de richesse culturelle. Vous allez y apprendre mille et une choses dont vous n’aviez pas idée. Savourez et appréciez ces instants-là car une fois que vous aurez quitté la prépa il y a très peu de chances pour que vous retrouviez un tel foisonnement intellectuel.