OWN, c’est cinq garçons dans le vent : Arthur, le chanteur, Julien, David , Jules et Nicolas. Né il y a deux ans, OWN s’est formé lors de leur rencontre au conservatoire d’Aix. Lors de leur passage sur scène à l’Atypik Festival d’Avignon le 4 octobre, Mauvaise Graine a pu se glisser dans les coulisses pour en apprendre un peu plus sur ce jeune groupe originaire d’Aix dont vous allez vite entendre parler.
Propos recueillis par Eva Darré-Presa
Comment vous en êtes venu à former un groupe ?
Arthur : J’ai travaillé mes chansons avec un collègue, Ilan Rabaté. J’ai composé dans l’idée de directement faire un EP. Et après on a eu quelques concerts et au fur et à mesure des concerts on a agrandi l’équipe. Au début, juste David et Julien, puis on a eu besoin d’un synthé. En formation complète, on est à cinq mais ça reste mes chansons. Ça nous arrive parfois de réarranger des chansons tous ensemble.
Comment est-ce que vous enregistrez vos morceaux ?
Arthur : On a un peu changé cette année. On est allé dans un studio qui s’appelle Le Cri de la Tarente à La Ciotat avec David qui est passé enregistrer les basses, Ilan qui faisait les batteries. Et après, plein de personnes rencontrées au conservatoire ont eu plusieurs rôles dans cet EP.
Jules : Par exemple il y a eu un quatuor à cordes qui est venu avec le bassiste, qui n’est pas là aujourd’hui.
Arthur : Cette année on a eu l’opportunité d’enregistrer dans un autre studio et de travailler des choses plus chez nous. On a tous la possibilité d’enregistrer chez nous maintenant mais on va quand même en studio. On a tous été à plein de postes dans ce projet, on tourne beaucoup.
Jules : On a plusieurs structures dans lesquelles on travaille et dans lesquelles on va en résidence, en répétition et en enregistrement. Il y a par exemple le Tandem, la SMAC de Toulon qui est une grosse structure associative et qui est maintenant subventionnée par l’Etat, qui nous a permis l’année dernière de jouer dans un bar à bières assez grand, le bar la Bière de la rade. Également on est sorti de résidence début septembre, après avoir passé quatre jours à Toulon dans les locaux de Tandem. Mais on a également un studio à Eyguières, le Cool Train Studio, qui est un endroit de rencontres, une maison de vie, un studio d’enregistrement et un local d’enregistrement. Ce qui est assez intéressant c’est qu’il y a du matériel professionnel et que par exemple la semaine dernière on a enregistré les basses de Nico pour l’EP.
Julien : Et pour la petite anecdote, on a enregistré Little Eye dans le studio de Jul, à Marseille.
Est-ce que ta rencontre avec Ilan Rabaté, batteur de Thérapie Taxi, t’a aidé à lancer ton premier EP ? Comment est-ce que vous travaillez ensemble ?
Arthur : On est rentré en même temps au conservatoire, on avait le même âge et les mêmes influences du coup il y a une grosse complicité qui s’est créée. On avait un groupe avec deux autres personnes et quand j’ai eu envie de mes chansons, c’est lui que j’ai appelé pour lui dire « mec je crois que j’ai une chanson ». À l’époque, je pouvais pas du tout faire ça, donc c’est lui qui venait m’enregistrer mes démos, même si c’est plus compliqué maintenant qu’il est en tourné. Mais on bosse à distance, je lui envoie tout le temps des trucs qu’il travaille.
C’est aussi beaucoup un travail de mix. J’aime beaucoup sortir des live sessions, ça lui arrive d’en mixer pas mal. Il a aussi fait une batterie sur les prochains morceaux qui vont sortir.
Julien : C’est le sixième membre du groupe.
Arthur : Cette année il est venu chez moi et on a refait de la musique ensemble, et c’est devenu le dernier single Thérapie Taxi qui est sorti il y a deux jours.
Tu as commencé à travailler sur ton EP, 1850, en altitude et tu enregistres des live sessions en extérieur. Pourquoi lier le grand air à la musique ?
Arthur : C’est un endroit où j’aime beaucoup aller, à 1850 mètres d’altitude. C’est un endroit qui me fait du bien et où je vais régulièrement. Du coup on est allé s’enfermer là-bas une semaine avec Ilan et on a enregistré les démos de l’EP. J’y vais depuis que je suis tout petit et ça fait partie du projet.
Qui sont les musiciens dont vous vous inspirez pour vos titres ?
David : Pour ce projet, je pense beaucoup à Arctic Monkeys.
Jules : Il y a carrément Tame Impala aussi, pour les textures.
Julien : On peut dire Foals aussi.
Arthur : Ouais, Foals énormément pour moi.
Jules : Même Twenty One Pilot en vrai, on s’est vachement inspiré de ça sur le fait de balancer des instruments qui sont pas présents sur scène.
David : C’est carrément que des trucs anglais en fait.
Arthur : Ouais, et Jake Bugg aussi. Ben Howard, Matt Corby.
Julien : Pour Little Eye, qu’on a clipé la semaine dernière, Arthur est arrivé avec une démo et ça été la première expérience d’arrangement en commun sur le set. Julien il a dit « ah c’est cool, si on faisait ça comme ça ». Et finalement ce « comme ça » c’était comme Khruangbin.
Quels sont vos futurs projets (album, concerts) ?
Arthur : On a pas mal de chansons en préparation qui se sont faites chacune à leur tour et qui devraient faire un deuxième EP. On a fait une grosse live session sur la plage en début d’été qui va nous aider à démarcher pour faire une tournée.
Si vous ne pouviez plus écouter qu’un seul morceau pour le restant de votre vie, ce serait quoi ?
Arthur : Ce serait Little Eye. Non je rigole !
Julien : Je dirais Pina Colada Song de Rupert Holmes.
Arthur : Je sais pas, Secret Door des Arctic Monkeys.
David : Flying Lotus, Getting There.
Jules : Put me through d’Anderson Paak.
Vous avez gagné le tremplin de l’Atypik Festival avec H20. Un petit mot avant d’aller jouer ce soir ?
Arthur : J’étais plutôt content et surpris de voir l’accueil qu’on a eu avec l’Atypik. Ils étaient trop contents de nous faire jouer et nous on était trop content de jouer !
Jules : On a halluciné en voyant l’orga quand on est arrivé à Avignon. L’orga était hyper présente pour nous. Et les gens étaient hyper accueillants. Nous on vient d’Aix, on a une Mairie de malade qui nous permet pas forcément de faire de la musique. Moi je suis musicien professionnel, donc il y a des moments où je me retrouvais à faire des reprises dans les bars. Aix c’est une grosse ville étudiante, mais à Avignon les gens sont chauds, l’accueil était cool.
Merci à l’Atypik Festival d’avoir permis cette rencontre.
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