Ca fait aujourd’hui sept mois que j’ai arrêté d’acheter des fringues dans des grandes enseignes comme Zara et H&M. Franchement, c’était pas gagné vu mon addiction au shopping. C’est très simple d’acheter là-bas : un tour en centre-ville le samedi, un moment d’ennui en cours ou dans les transports en commun et hop, la carte bancaire est sortie et le panier devient vite un colis. Figurez-vous que je me suis même rendu compte que je connaissais par coeur les chiffres inscrits sur ma carte bleue. Eh ouais.
Article écrit par Eva Darré-Presa
Mais au mois de février, je suis partie en Lituanie rendre visite à un ami qui a décidé, allez savoir pourquoi, de s’y exiler pendant dix mois. Et figurez-vous que dans les pays de l’Est, c’est pas la même histoire que chez nous, les fripes. Ils ont une « chaîne » (on s’entend) de fripes qui s’appelle Humana Vintage et qui existe en Lituanie, en Lettonie et en Estonie – sans doute ailleurs mais je n’y suis pas allée – et qui applique un tarif dégressif en fonction des jours. Je m’explique : le premier jour d’arrivage on paye le prix « fort », puis quelques jours après tout est à -50%, puis 2€, puis 1€. Autant vous dire que quand je suis arrivée le jour des 1€, je suis repartie avec des fringues qui passaient limite-limite dans ma valise.
Alors effectivement on peut se dire que mon addiction s’est simplement reportée sur des vêtements de seconde-main, ce qui est en soit pas mal, mais qui ne la fait pas disparaître pour autant. Que nenni ! C’était simplement la première étape de ma prise de conscience.
Et ensuite ?
Ensuite, j’ai ouvert les yeux sur l’industrie de la mode qui est quand même salement toxique pour notre planète. Allez, on va donner des chiffres un peu démoralisants mais promis, c’est pour ton bien. La fast fashion, c’est :
- 17 à 20% de la pollution mondiale de l’eau ;
- 4 millions de tonnes de textile jetés chaque année en Europe ;
- L’équivalent de 288 douches pour fabriquer un jean ;
- 70% de notre garde-robe qui reste au placard.
Je ne dis pas que ma consommation de fast fashion a totalement cessé. Acheter du made in France ou des produits de petits créateurs, ça peut vite être cher. Mais l’idée c’est surtout de s’habituer à acheter en plus petite quantité des produits de meilleure qualité qui dureront plus longtemps. On a tous ce pull H&M qu’on adore mais qui a commencé à boulocher après un lavage.
Quand les influenceurs t’influencent dans le bon sens
Parce qu’il y a quand même des gens qui m’ont fait prendre conscience que la fast fashion c’était quand même bien dégueulasse pour la planète : mon entourage (on ne va pas se la jouer Oscars à remercier toute la famille, mais quand même) et puis d’autres personnes que je ne connais que par les réseaux sociaux.
Ces personnes, ce sont principalement des marques un peu plus responsables, qui ont un discours plus respectueux de l’environnement et qui ont envie de s’investir pour la planète. J’ai nommé Patine qui fait des pièces intemporelles et hyper cool et Atelier Unes, avec leur engagement profond et particulièrement beau que j’avais eu la chance de rencontrer lors des Fashion Green Days. Mais on reviendra aux marques dans la partie suivante.
Niveau influenceurs, je parlerais surtout de Marie Dewet, la moitié de la marque Made in Hauts-de-France Maison Cléo. Marie est très engagée, et parfois un peu vener’ (mais c’est pour le mieux) contre la fast fashion. Elle se bat pour le durable, la production en petite quantité et le respect des créateurs. Parce que la fast fashion s’inspire beaucoup de petits créateurs qui ont des idées géniales mais qui se les font vite pomper pour vendre des t-shirts à cinq balles fabriqués à Taiwan.
De nombreux influenceurs « vintage » ont vu le jour sur Instagram. Pour n’en citer que trois : Nawal Bonnefoy, Tess Ryfa de RosaBohneur et Clara Victorya. Elles proposent toutes les trois plein de bonnes adresses de magasins vintage et de bons plans pour être un peu plus créatif. Ces trois nanas ont des looks et des styles bien différents mais essaient de faire plus attention à leur consommation de fringues en achetant de la seconde main ou en customisant leurs fringues. Inspirantes, quoi.
Et niveau marques, je peux me fringuer où ?
On vous avait déjà proposé un article pour vous habiller bien et pour pas cher, mais on est pas radins sur les bonnes adresses chez MaG.
De nombreuses friperies ont vu le jour sur Instagram et il y a de fortes chances que tu en retrouves dans ta ville ! Et comme proposé plus haut, la meilleure chance de trouver les bons plans shoppings c’est de suivre les influenceurs de ta ville (ou de sortir de chez toi et d’explorer ta ville, ce qui est même mieux).
Pour des fringues plus respectueuses de l’environnement, tu peux piocher chez Make My Lemonade (et si tu veux coudre, les patrons sont géniaux), Mister K., Muse & Marlowe ou rendez-vous sur Gang of Earlybirds pour des marques éco-responsables.
Pour les sous-vêtements et maillots de bain, c’est la même histoire : la production peut vite être dégueulasse. Alors on mise aussi sur du local qui durera plus longtemps que ton string acheté 2€ à la caisse de Primark. On peut te proposer Les Dessous de Blue qui fait tout à la main, Nénés Paris pour ses fibres entièrement recyclées, Bain de Minuit qui créé des maillots de bain à partir de bouteilles en plastique recyclées et Superbe Paris pour leur message bodypositif et les touches de doré sur les fesses.
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Sinon tu peux aussi faire des fringues toi-même ou alors réussir à personnaliser des achats qui ne sont plus à ton goût ou qui sont un peu démodés. On parlait de Clara Victorya tout à l’heure donc je te mets le lien vers une de ses vidéos où elle retouche des fringues juste ici.
Pour conclure, je dirais simplement que faire un pas vers une consommation plus éco-responsable, pour les fringues ou pour tout, c’est déjà faire un pas pour la planète. Loin de moi l’idée de faire un sermon mais si chacun essaie de faire un effort, on peut réussir à changer les choses.
Si toi aussi tu as décidé de consommer autrement et que tu as envie de partager ton témoignage, n’hésite pas à nous écrire juste ici pour participer à notre prochain article collaboratif sur l’arrêt de la fast fashion !